• Archidiocèse

Je suis doux et humble de cœur - 5 juillet 2020

Homélie - Dimanche, 5 juillet 2020

14ème Semaine du Temps Ordinaire - Année A (Mt 11, 25-30)

« Je suis doux et humble de cœur. »

Chers frères et chères sœurs,

Répétez-vous souvent dans votre prière : « Je suis doux et humble de cœur? »

Cette belle parole de Jésus est probablement l'une de ses paroles les plus réconfortantes que je connaisse : « Venez à moi, vous qui ployez sous le fardeau. Je suis doux et humble de cœur. »

C'est une phrase qui vient nous rejoindre, une parole qui vient nous toucher, mais en même temps, cette parole demeure bien mystérieuse. Parce nous pourrions nous demander :

« Qu'est-ce que l'humilité? » Être humble, qu’est-ce que ça veut dire? La douceur, qu’est-ce que c’est au juste? Être doux, qu’est-ce que ça veut dire?

Parler de l'humilité demeure un mystère, parce que même dans l'histoire de l'humanité, dans les différents courants philosophiques, dans les différentes religions, l'humilité, selon les différents auteurs, est abordée de façon inégale!

Dans la foi chrétienne, l'humilité est une vertu placée au cœur de la foi. Elle en est comme la base. D'ailleurs « humilité » vient du terme « humus », qui est le sol. L’humilité est le sol sur lequel s'élève les vertus, elle est le socle sur lequel s’élève les vertus.


Alors qu'est-ce que l'humilité? Nous entrons entre dans le mystère parce que nous n’aurons jamais fini de découvrir ce qu’est l'humilité parce que, au cours de notre vie, nous ne serons jamais suffisamment humbles. Et probablement, pour être capable de connaître l’humilité, il faut soi-même être humble. C’est le seul chemin pour découvrir ce qu’est vraiment l’humilité.

Dans l’Évangile, Jésus affirme qu’il est humble : « Je suis doux et humble de cœur. » Et nous pouvons contempler Jésus dans son humilité et lui demander de nous apprendre à être humbles nous aussi.

Nous pourrions exprimer un des aspects de l'humilité, en utilisant cette phrase de saint Paul :« Qu'as-tu que tu n'as pas reçu? » Être humble c'est être conscients que nous avons tout reçu. Tout.

Et lorsque Jésus dit : « Nul ne connaît le Père sinon le Fils », que veut-il nous faire comprendre? Et il continue : « Je connais le Père, j'ai tout reçu du Père. J'ai tout reçu du Père. Je ne m'attribue rien à moi-même. Tout ce que j'ai, tout ce que je fais, tout ce que je dis, je l'ai reçu du Père. Le Père engendre le Fils éternellement. J'ai tout reçu du Père. J'ai été engendré du Père. Tout ce que je fais, je l'ai vu faire par le Père. Tout ce que je sais, je l'ai appris auprès du Père. Je tiens tout du Père! »

Jésus voit dans son humilité, il reconnaît dans son humilité, la réalité qu’il tient tout du Père.

Non seulement, il tient tout du Père, mais il est heureux de tout tenir du Père, d’avoir tout reçu du Père. Il est heureux de ne rien tenir de lui-même. Il est heureux car sa joie, c'est qu'il reçoit tout du Père. Voilà sa joie! « Je reçois tout du Père. Je connais le Père qui donne tout. Je connais le Père qui se donne totalement. Je reçois tout du Père! »

Cette façon d'être humble de Jésus se répercute ensuite dans sa vie avec nous! Jésus est humble, non seulement vis-à-vis du Père éternel, mais aussi envers toute créature. Le Fils éternel pourrait dire, en tant que Fils de Dieu dans sa divinité, de ne pas être humble, et nous pourrions aisément le comprendre! Mais étant Dieu lui-même, il est déjà humble par nature, il est humble éternellement! L’humilité de Jésus n'est pas une humilité qui serait le fruit de son incarnation et Jésus n’a pas acquis l'humilité en devenant homme! C'est une humilité éternelle! Éternellement, Jésus le Fils, le Fils unique, se reçoit du Père éternel. Éternellement, le Fils unique reçoit tout du Père. « Qu'as-tu que tu n'as pas reçu? » J'ai tout reçu, dit Jésus.


Lorsqu'il vient dans le monde, le Fils de Dieu fait homme, Jésus, exprime son humilité envers le Père en vivant constamment dans la prière, parce qu'il reçoit tout du Père et, à la travers la prière, il continue à tout recevoir du Père.

Il exprime également son humilité par rapport à l'humanité, par rapport à ses apôtres, par rapport à ses disciples, par rapport à tous ceux et celles qu'il rencontre! Parce que Jésus est venu pour servir. C’est lui-même qui l’affirme : « Je ne suis pas venu pour être servi, mais pour servir. Le Fils de l’homme est venu pour servir et donner sa vie. » Donner sa vie. Son humilité anime son service. Son humilité anime le don qu'il fait de sa vie. Il est toujours en train de servir. Il est toujours en train de donner sa vie.

À la dernière Cène, dans l'évangile de Jean, il lave les pieds de ses disciples : « Ce que j'ai fait pour vous. » Jésus s'est mis aux pieds de ses disciples pour leur laver les pieds et il accompli ainsi le geste d'un esclave.

Dans la tradition, au Moyen-Orient, lorsque des invités arrivaient dans la maison de leur hôte après une longue marche, c’est le serviteur qui accueillait les invités en leur lavant les pieds, parce que leurs pieds s’étaient empoussiérés en marchant. C’était comme un geste d'accueil et c’était l'esclave ou le serviteur qui lavait les pieds de ceux qui entrent dans la maison.

À son tour, Jésus est venu pour servir. Il est venu pour nous laver, pour nous aider, pour nous purifier, pour nous sauver. Il est venu pour nous servir. Dans cette attitude, Jésus exprime son humilité vis-à-vis du Père éternel : « Je reçois tout du Père. » Mais il exprime son humilité également vis-à-vis de nous tous, vis-à-vis de toute l'humanité, vis-à-vis de chacun et de chacune d'entre nous. Il se présente à nous! Il se présente à chacun et chacune d'entre nous, il se présente à nous comme notre serviteur! « Je viens pour te servir et donner ma vie pour toi. » Voilà le signe de son humilité. Son humilité extrême!

Cette humilité vient nous interpeller parce qu’il est celui qui nous appelle à venir à lui, car il est doux et humble de cœur et il nous appelle à sa suite à incarner nous aussi l'humilité, tout comme lui. Car être disciple de Jésus Christ, c'est être humble. Croire en Jésus Christ, c'est apprendre l'humilité. Et cette humilité fait grandir notre humanité.


Que signifie pour nous être humbles à la manière de Jésus?

Dans un premier temps, nous pourrions faire référence à la phrase de Saint-Paul citée auparavant : « Qu'as-tu que tu n'as pas reçu? »

Est-ce que je suis capable de voir tout ce que j'ai reçu dans ma vie? Suis-je conscient d’avoir reçu l'existence à travers Dieu et à travers mes parents? J'ai reçu une bonne éducation grâce à mes parents, à mes éducateurs, ainsi que dans mon milieu de vie, mais également grâce aux personnes que j'ai rencontrées tout au long de ma vie ou grâce aux témoins que Dieu a placés sur ma route. J'ai tout reçu!

Et même si j’ai eu la possibilité de développer mes talents, mes qualités et mes habilités à travers mon travail, je dois reconnaitre que, même à ce niveau, j’ai tout reçu! J'ai reçu de nombreux talents, de belles capacités, des dons que j’essaye de faire fructifier par mes efforts! J'ai vraiment tout reçu!

Et je pourrais avoir la tentation d’affirmer que si je suis parvenu à faire fructifier mes talents ou la force de travailler, c’est grâce à mes mérites, grâce à mes efforts.

Quelle présomption! Si je n'avais pas eu autour de moi des personnes pour m'aimer, si je n'avais pas eu des personnes pour s'occuper de moi, si je n'avais pas eu des personnes pour préparer la nourriture que je trouve chaque jour sur la table, je n'aurais pas eu assez de force pour travailler, je n'aurais pas assez de force pour exercer mes talents, je n'aurais pas assez de force pour me développer. En définitive, je me dois de constater que j'ai tout reçu. Même la force de travailler. J'ai tout reçu : « Qu'as-tu que tu n'as pas reçu? »

Plus nous grandissons dans la conscience d'avoir tout reçu, plus nous cheminons sur le chemin de l'humilité. Et, quelque part, c'est comme un appel. Marcher à la suite de Jésus, être son disciple, c'est marcher à la suite de celui qui est doux et humble de cœur, de celui qui est humble, profondément humble.

Avant d'exprimer son humilité par des paroles ou par des gestes, Jésus exprime son humilité dans son être le plus intime. Il est humble. À sa suite, nous sommes appelés à être disciples de Jésus, à devenir humbles à notre tour, à être humbles.

Et nous pouvons découvrir le chemin à parcourir dans la prière : « Seigneur, apprends-moi! Apprends-moi à reconnaître que j'ai tout reçu! Apprends-moi à ne pas oublier que j'ai tout reçu. » Et même si je traverse des périodes de succès, je peux lui répéter : « Seigneur, je te remercie parce que j'ai tout reçu! Tu m’as confié de nombreux dons, j'ai reçu la force de travailler, j'ai reçu le succès. J'ai tout reçu. »

Et plus nous développons en nous ce sens d’avoir tout reçu, plus nous cheminerons sur le chemin de l'humilité. Être capable de reconnaître d’avoir tout reçu est un des aspects qui me permet de reconnaitre dans ma vie que je suis heureux d'être une créature de Dieu. Avoir tout reçu et prendre conscience d'être une créature de Dieu me rend heureux, me rend heureuse. En tant que créature de Dieu, j'ai tout reçu. Sans Dieu, je n'aurais rien. Sans Dieu, je ne serais rien. Mais avec Dieu, je suis un être humain appelé à être un enfant de Dieu.

L'humilité est une qualité fondamentale de l’être humain. C'est vraiment une qualité du cœur, une qualité de l'âme, une qualité de l'esprit, une qualité que nous sommes appelés à développer, avec le défi de la faire grandir en nous.

Ce qui est paradoxal, c'est que l’humilité ne s’acquière pas par la pratique de tel exercice que je pourrais trouver dans un livre qui m’indiquerait de le faire dix minutes par jour, ou grâce à tel autre exercice que je devrais faire pendant vingt minutes par jour. Un livre indiquant les exercices à faire pour être humble n'existe pas comme tel. Parce qu'il n'y a pas d'exercices qui comptent pour acquérir l’humilité, car l'humilité est un don.

Si l'humilité était le fruit de nos efforts, nous pourrions être fiers d'être devenus humbles et ce serait le contraire de l'humilité. L'humilité est un don. C'est un pur don. Afin de l’acquérir, nous devons nous nous mettre dans une attitude de disponibilité et d'ouverture totale.

Et où pourrions-nous peut-être apprendre ce qu’est l’humilité?

Observons les tout-petits, les nouveau-nés, dans les bras de leurs mères, dans les bras de leurs pères, dans les bras de leurs parents. Le nouveau-né sait qu'il a tout reçu. Il sait que, quand il pleure et que personne ne répond, il fait face à un problème.

Et comme il sait qu'il y aura toujours quelqu'un pour s'occuper de lui, sa joie n’est pas de dire :

« je me suis fié à moi-même. » Sa joie est de savoir qu'il a tout reçu! Il sait que ses parents sont là pour s'occuper de lui. Et il demeure continuellement dans la joie d'avoir tout reçu.

Nous sommes invités à imiter les tout-petits dans la conscience d’expérimenter cette joie d'avoir tout reçu. Dans la joie de savoir que nous avons tout reçu de Dieu, de nos parents, des autres, à travers les personnes que nous avons rencontrées au cours de notre vie. Un professeur a peut-être enrichi notre existence par une parole qu'il nous a dite à un moment donné alors que nous étions en recherche ou que nous étions dans la peine. En cela aussi, nous avons tout reçu.


Grandir dans l'idée d’avoir tout reçu n’est pas quelque chose qui pourrait nous attrister ou nous déprimer, en pensant que parce que nous l’avons reçue gratuitement, nous ne sommes pas capables de faire quoi que ce soit par nous-mêmes! Au contraire, réjouissons-nous car nous avons tout reçu!

Avoir tout reçu, qu’est-ce que ça veut dire? Si j'ai tout reçu, cela veut dire que j'ai reçu la vie d'un autre. Si j'ai tout reçu, cela veut dire qu'il y a quelqu'un qui m'aime. En outre, si j'ai tout reçu, cela veut dire qu'il y a quelqu'un qui trouve qu'il est bon que j'existe. Parce que celui qui donne tout, celui qui nous donne ce dont nous avons besoin, celui qui se donne, que veut-il nous dire? Il nous le répète : « Il est bon que tu existes. »

Et au fond même de l'humilité, nous découvrons que non seulement nous avons tout reçu,

mais nous découvrons la bonté même de notre existence. Nous découvrons qu'il est bon que nous soyons là parce que nous existons créés par Dieu, nous existons sous le regard de Dieu, nous existons parce que nous sommes aimés par Dieu, nous existons et nous sommes faits pour exister sous la protection et l'amour de nos parents, nous sommes faits pour exister dans le regard d'amour de nos parents.

Oui, nous pouvons le répéter une fois encore, nous avons tout reçu.

En recevant les dons, en recevant la vie, en recevant les talents, nous recevons aussi la force de vivre. En recevant l'amour, nous recevons la force de vivre et d'aimer. Parce qu'en bout de ligne, nous sommes tous appelés à aimer et nous ne pouvons aimer que si nous sommes aimés nous aussi. Nous ne pouvons aimer que si nous avons fait personnellement l'expérience d'être aimés. Si nous n’avons pas fait l'expérience d'être aimés, nous ne serons pas capables d’aimer. Même si nous avions le désir d’aimer, nous ne pourrions pas y arriver.

Mais au contraire, si nous avons fait l'expérience d'être aimés, nous avons également fait l'expérience qu'il n’est pas possible d’aimer en comptant sur nos seules forces, nous pourrons une fois encore nous tourner vers Jésus et lui redire : « Seigneur j'ai tout reçu. Seigneur donne-moi la force de vivre, donne-moi la force d'aimer. » De sorte que notre amour puisse ainsi devenir ce que nous avons reçu! En recevant l'existence, nous recevons aussi l'amour. Nous recevons l'amour. Nous recevons l'amour en nous sentant aimés, nous recevons aussi l'amour pour aimer.


L'humilité est une qualité fondamentale de l'existence. Dans notre relation à Dieu, mais aussi dans notre relation les uns envers les autres. Parce qu'avoir tout reçu, être humble c'est, devant les autres, apprendre à apprécier tout ce qu'ils apportent, mais c’est également apprendre à voir la capacité pour le vrai, le beau et le bien qui est présent dans leur âme, dans leur cœur, dans leur chair.

Apprenons à voir le bien chez l'autre, car nous savons combien il plus facile de voir les problèmes des autres alors qu’il est difficile d’accepter que les autres nous parlent des problèmes qu’ils voient en nous. Souvent, si quelqu’un nous demande ce que nous pourrions améliorer dans notre vie, nous ne savons pas trop bien quoi lui répondre. Peut-être pourrions-nous prendre le temps de participer une retraite d'une semaine pour découvrir ce dont nous aurions besoin pour nous améliorer parce que nous ne sommes pas capables de le comprendre spontanément!

Mais si, au contraire, s’il s’agit de définir ce que les autres devraient faire pour s'améliorer, nous le savons immédiatement et nous n’hésitons pas à le leur faire savoir. Dans la vie, nous savons facilement ce que les autres devraient faire pour s'améliorer, mais nous sommes le plus souvent incapables de définir ce que nous devrions faire personnellement pour nous améliorer.

L'humilité est vraiment un travail de longue haleine. En même temps, ce pourrait être le travail le plus rapide pour nous rendre humbles devant les autres, car l’humilité nous rend capables de voir en l'autre un don de Dieu. L’humilité nous rend capables de voir en l'autre sa nature humaine créée à l'image de Dieu. L’humilité nous rend capables de voir en l'autre quelqu'un qui est appelé à devenir enfant de Dieu. Et , enfin, l’humilité nous rend capables de voir en l'autre ses capacités naturelles, au-delà de ses limites, de ses fragilités, de ses péchés, de ses difficultés, au-delà des malentendus ou des incompréhensions. En outre, l’humilité vient nous donner un regard nouveau qui nous permet de ne pas perdre de vue la capacité pour le vrai, le beau, le bien qu'il y a dans le cœur de l'autre.

Avoir un regard vrai sur nous-mêmes qui nous permet de reconnaitre que nous avons tout reçu, nous permet ensuite de poser un regard vrai sur l'autre, et ce regard nous donne la capacité à apprendre à estimer le bien qu'il y a dans l'autre.

Comprendre que nous avons tout reçu, maintenir ce regard devant l'autre, en étant capables de voir le bien et la capacité pour le bien qu'il y a dans l'autre, nous fait expérimenter des fruits de douceur.

Des fruits de douceur qui nous permettent d’affronter les duretés de la vie, parce que nous ne pouvons nier que nous devons souvent faire face à certaines duretés dans notre vie. Et, pour cette raison, nous avons plus que jamais besoin de douceur dans notre vie afin de faire face à la dureté de la vie.

Cette dureté de la vie, nous la côtoyons et nous pouvons la reconnaitre dans cette pandémie. En même temps, dans la douceur que nous recevons, nous pouvons aisément y reconnaitre celle de Dieu qui vient nous fortifier face aux duretés de la vie. Mais, avec sa grâce, nous sommes capables à notre tour de porter les uns aux autres cette douceur, cette patience qui se fait douceur.

La période de confinement a complètement changé nos habitudes. Alors que nous étions habitués à fréquenter de nombreuses personnes, que ce soit au travail, ou même au sein de notre famille élargie, les mesures de distanciation physique ont eu comme résultat immédiat que nous nous sommes vus beaucoup moins souvent.

Au contraire, au sein de notre famille proche, nous avons passé plus de temps ensemble. Dans ces moments où nous étions forcés de passer plus de temps ensemble, nous avons également été davantage confrontés les uns aux autres, mais aussi à nos impatiences et à nos fragilités.

Dans ce contexte particulier, la douceur est devenue très importante, car il est si facile de dire une parole dure ou blessante! C'est tellement facile! Nous le constatons chaque jour, les médias sont remplis de paroles dures! Le monde des communications est rempli de paroles dures.

Prenons conscience que nous pouvons, au contraire, dire des paroles douces à ceux et celles qui nous entourent, pour leur communiquer la douceur. Mais comment communiquer la douceur si nous n’avons pas fait l'expérience de la douceur de Dieu dans notre vie? Ouvrons notre cœur à l'humilité de Dieu, à la douceur de Dieu afin de manifester aux autres l’humilité qui nous habite, en nous mettant au service de notre milieu et nous pourrons alors leur apporter la douceur qui leur permettra de faire face aux duretés de la vie.

La famille est le milieu privilégié pour devenir un microcosme de douceur. En famille, sommes-nous capables de patience les uns envers les autres? Sommes-nous capables de nous attendre les uns les autres? Sommes-nous capables de douceur les uns envers les autres?


Et si jamais vous ressentez des mouvements d'impatience, pensez combien Dieu est patient envers nous! Si jamais vous traversez moments d'humiliation, demandez la grâce de ne pas humilier les autres à votre tour. Parfois, nous faisons l’expérience d’être humiliés, que ce soit

à cause de certains échecs dans le monde du travail, voire même au sein de sa propre famille mais sans nécessairement l’avoir voulu même si, parfois, à travers nos actions, nous l’avions en quelque sorte cherché à travers nos actions.

Lorsque nous faisons l'expérience d'être humiliés, une façon de répondre à cette humiliation que l’on peut ressentir peut-être profondément, c'est avant tout d’en prendre conscience et de demander la grâce à Dieu de ne pas humilier d’autres personnes en retour : « Seigneur, aide-moi, je suis humilié, donne-moi la grâce de ne pas humilier d’autres personnes. »

En outre, le fait d'avoir été humiliés va nous rendre encore plus humbles et plus doux envers les autres. En ce jour de fête, saint Pierre nous invite à croire à la victoire de la douceur.

Aujourd’hui, dans le livre de Zacharie, Jésus se présente comme le Roi de l'univers, le Christ Roi de l'univers. Cet extrait de l’Évangile fait référence à d'autres passages du prophète d'Isaïe, à d'autres passages prophétiques de la Bible, où on annonce le Messie qui sera un Roi Sauveur.

Et comment le Roi Sauveur se présente-t-il? Il arrive non pas sur un grand cheval de bataille, mais sur un ânon. Jésus, le Roi Sauveur, arrive humblement. C'est un roi humble.

Et, parce qu’il est un roi humble, sera-t-il également un roi vaincu? Non. C'est parce qu’il se présente sous les traits d’un roi humble qu’il deviendra ensuite un roi victorieux.

Il en est ainsi parce que c'est dans l'humilité que se trouve la douceur. Et c'est dans la douceur que se trouve la force.

La vraie force, c'est la douceur. Et la douceur est une force. La vraie force, c'est la constance dans la douceur. La force c'est la persévérance dans la douceur. La force c'est la constance dans le service. La force, c'est la persévérance dans le service. C'est la douceur, le service par amour.