Montréal

Le jeudi 18 avril, Jeudi saint, l’organisme La Maison du Père organisait son bal décontracté annuel, afin de récolter des fonds pour tous ces hommes en situation d’itinérance qui frappent à sa porte.

La Maison du Père accompagne les hommes en situation d’itinérance de 25 ans et plus. Pendant trente-cinq ans ce sont les Trinitaires qui en ont assuré la direction. « Son nom lui a été donné par ses premiers pensionnaires, une douzaine de « clochards », qui étaient accueillis par le Père Guy Laforte, soir après soir, dans une maison qu’il avait rénovée, avec et pour eux, sur la rue Saint-André. »

Aussi, depuis près de 50 ans maintenant, La Maison du Père c’est un toit, des repas, des soins d’hygiène, des services de santé, du soutien administratif, du support à la vie sociale, de la réinsertion sociale, du soutien en logement et bien plus encore (travaux communautaires et compensatoires, aumônerie, soins palliatifs, service funéraire, friperie).

Depuis 2008, la Fondation de La Maison du Père tient, chaque printemps, un bal bénéfice qui réunit des gens d'affaires de différents milieux. Cet événement permet d’amasser les fonds nécessaires au développement de services innovateurs et adaptés aux besoins des usagers. « À l’aube de ses 50 ans, La Maison du Père foisonne de projets aidants et intégrants: nous en sommes fiers! Les donateurs font LA différence auprès des personnes itinérantes et cela leur donne du courage », explique Maître Louis Richer, président du conseil d’administration de la Fondation.

Plus de trente tables avaient été dressées et réservées dans la salle du Parquet de l’incroyable édifice Jacques Parizeau: décor somptueux et un menu gastronomique pour les quelques 350 convives qui étaient invités à participer à un encan silencieux. « On répète souvent que chaque geste compte: l’adage est devenu cliché certes, mais il n’en perd ni sa vérité, ni son importance » rappelait le comédien et animateur de la soirée, Guy Jodoin. Venu visiter La Maison du Père récemment, il raconte avoir été impressionné par cette « fourmilière » de 200 bénévoles réguliers et 400 occasionnels, offrant aux hommes de si nombreux services et de si nombreuses aides. Il a incité les convives à aller voir « ce château du Père » tellement les projets y sont nombreux et de qualité. « C’est bien d’offrir mais prenez le temps d’aller les voir! »

Présent parmi les nombreuses personnalités (entre autres, Danielle Mccann, la ministre de la santé et des services sociaux), Mgr Christian Lépine, archevêque de Montréal, a dit le bénédicité avant le début du repas. En ce Jeudi saint, sa présence lui semblait importante: « La Maison du Père lave les pieds des itinérants ». C’est bien ainsi qu’elle continue de servir, comme Jésus, « en se présentant humblement aux hommes qui vivent des difficultés, en leur donnant ce dont ils ont besoin, en leur proposant une fraternité ». Le diocèse de Montréal avait ainsi réservé une table pour soutenir les projets de présence auprès des plus démunis. L’Accueil Bonneau et quelques-uns de ses bénévoles étaient aussi présents.

François Boissy, le président directeur général, rappelait ainsi que grâce aux donateurs et aux bénévoles, plus de 2000 hommes ont bénéficié du soutien de La Maison du Père en 2018, mettant l’accent sur son savoir-faire « auprès des aînés de la rue, l’efficacité de ses programmes de stabilité résidentielle avec accompagnement et l’efficience de ses services des soins de santé de proximité. » La candidature de La Maison du Père a même été retenue pour le Prix de l’Excellence du Réseau de santé et des services sociaux!

Cette soirée fut un véritable élan de générosité afin que cet endroit puisse rester un « lieu où on prend soin les uns des autres, dans la fraternité », dixit Mgr Lépine.

Pour aller plus loin :

Voir l'album photo