Entrez dans la nouvelle phase du Centre des étudiants du Dominicum ! Découvrez son histoire, sa mission et son nouveau foyer à travers l'histoire fascinante du directeur Gustavo Garay et le témoignage inspirant de Samy Taha. Rejoignons-les dans cette aventure de redécouverte et de renouveau.

Au début de décembre 2023, alors que les travaux de réaménagement tiraient à leur fin dans la nouvelle maison du Centre étudiant Dominicum, je voyais circuler dans les nouvelles et les réseaux sociaux une publicité concernant un spectacle musical qui réunissait la première génération de « Star Académie » : « Les retrouvailles après 20 ans ». Cette culture du rétro, du retour à l'ancien, des retrouvailles, de la nostalgie du passé n'est pas totalement nouvelle. Même dans l'Église, une tendance montante exprime la mélancolie du passé. En promenant mon regard autour de la table du Conseil d'Administration, avec deux anciens directeurs du Centre, le frère Yves Bériault et sœur Suzanne Demers, je me suis dit que nous étions également dans une situation de retrouvailles. Cependant, il s'est avéré que nous étions plutôt en train de revenir aux sources du Centre ! 

Je m'explique. Peu de temps après avoir assumé le poste de directeur du Centre étudiant en septembre 2019, le frère Guy Léspiné m'a raconté le début de son ministère en tant qu'aumônier de la pastorale de l'Université de Montréal et les défis à surmonter pour obtenir un espace dédié aux activités du Centre étudiant, connu à l'époque sous le nom de « La Maison Blanche ». C'était captivant d'entendre le frère Guy, avec son style propre, me parler du bonheur qu'il avait vécu et de la joie immense de voir les jeunes universitaires approfondir leur foi, tout en exprimant leur créativité et en tissant des liens d'amitié. J'ai été agréablement surpris de découvrir qu'un bon nombre de membres des fraternités laïques avaient fréquenté le Centre pendant leurs études. Encore plus fascinant était le fait de rencontrer, en 2019, des jeunes dont les parents s'étaient rencontrés au Centre ou l'avaient fréquenté pendant leurs études. 

Une nouvelle génération était déjà en train de se former, mais des changements et adaptations ne cessaient de se manifester dans la vie du Centre. Au départ, pas de locaux pour accueillir les jeunes, des rencontres improvisées dans la salle des étudiants de l'Institut de Pastorale, puis la relocalisation dans l'ancienne cuisine et le réfectoire de la communauté Saint-Jean. Il y a eu le recrutement du nouveau personnel pastoral, l’instauration de nouvelles activités et la mise en place d’une aide pour répondre aux besoins des jeunes. Mais alors que nous étions en plein essor pour nous réaffirmer, la pandémie a frappé. Se réinventer en ligne a été assez compliqué et nous connaissons tous l'histoire. Dieu merci, nous avons traversé cette période et nous sommes désormais dans une nouvelle étape. 

Alors que nous nous adaptions à une nouvelle salle pour accueillir les jeunes après la messe universitaire, la vente du Couvent a été officiellement annoncée ! Cela signifiait une nouvelle relocalisation et un nouveau déménagement. Heureusement, entre-temps, le Conseil d'Administration avait acheté une maison en face du Couvent pour établir le Centre étudiant. L'idée en soi était géniale. Imaginer la possibilité de retrouver le bonheur et la joie que le frère Guy me racontait et que toutes les personnes qui ont eu un lien avec le Centre étudiant depuis 1986 avaient confirmés. Puiser aux sources comme la Samaritaine, c'est vraiment l'image biblique que cette nouvelle maison évoque en moi. Car, pour y parvenir, cela a été difficile et coûteux, mais passionnant. J'ai toujours eu l'encouragement des jeunes et il faut souligner le soutien fraternel du frère André et de Sylvain Bossé et toute la collaboration de mon équipe pastorale au Centre. 

Je me suis lancé dans une véritable boîte à surprises, acceptant de représenter le Centre dans les démarches avec la Ville, puis avec l'architecte, l'entrepreneur principal et les sous-traitants. Même si je suis le fils d'un quincailler et que j'ai grandi dans le milieu de la vente de pièces pour la construction et la rénovation, je dois avouer que ce n'était pas du tout évident de me promener sur un chantier et de comprendre tout ce qui se passait jour après jour. En théologie, nous parlons de la construction du Règne et je suis capable d'expliquer deux ou trois approches théologiques. Mais cette construction n'est pas comparable au véritable chantier miné qui consiste à transformer, adapter et rénover une vieille maison à Outremont. 

Au début de décembre, la course contre la montre a commencé à provoquer des nuits blanches. Il fallait piquer un sprint sur plusieurs affaires sans arrêter les activités au Centre qui n'ont jamais été modifiées : rencontres hebdomadaires, bimensuelles, mensuelles, la messe universitaire (une moyenne de 90 à 100 personnes) et les repas après la messe, avec un service d'une moyenne de 40 à 50 jeunes chaque dimanche. Finalement, un peu avant Noël, nous étions encore en train de déménager ! Il ne faut pas oublier que le bail avec le nouveau propriétaire du Couvent prenait fin le 1er janvier 2024.  

Ainsi, notre nouvelle année a commencé dans la nouvelle maison du Centre étudiant Dominicum, anciennement Centre étudiant Benoît-Lacroix. En effet, nouvelle maison, nouvelle année, nouveau nom, nouveau départ, mais toujours la même mission depuis sa fondation : être un organisme d'animation pastorale pour les étudiants et étudiantes universitaires, ainsi que pour les jeunes professionnels et professionnelles. Le CéDum est une œuvre pastorale des Dominicains de Montréal depuis plus de 37 ans et sera toujours un lieu de découverte et d'approfondissement de la foi chrétienne. C'est un milieu de vie et d'engagement, un lieu pour partager et célébrer sa foi, une communauté pour exprimer ses questionnements et, pour la seconde fois dans son histoire, une véritable maison pour vivre la fraternité. 

Il n'y a que quelques jours que nous avons recommencé les activités et nous sommes encore en phase d'adaptation à la nouvelle dynamique. Mais vraiment, comme le frère André Descôteaux l'a souligné à maintes reprises : nous allons être en mesure de puiser aux sources pastorales avec la disponibilité de nouveaux lieux. Cependant, ma voix n'aurait pas d'importance si je ne laissais pas parler les jeunes. Après tout, le CéDum a été créé pour évoluer à leur image. 

Gustavo Garay, directeur 

Voici le témoignage : 

Originaire du Liban, j'ai posé mes valises à Montréal en 2018 pour entamer un doctorat en sciences infirmières. En quête d'un ressourcement spirituel, j'ai partagé mes préoccupations avec un professeur retraité de l'Université de Montréal en 2019. Ensemble, nous avons exploré la manière dont mes valeurs chrétiennes pouvaient coexister avec les réalités postmodernes. C'est lors de ces discussions que le professeur m'a suggéré de participer à une messe universitaire du Centre étudiant Benoît-Lacroix (Cébl) nommé maintenant Centre étudiant Dominicum (CéDum), marquant ainsi le commencement d'une aventure extraordinaire. 

Ma première messe universitaire a été bien plus qu'une simple célébration. Des chants joyeux, une participation active et un souper convivial ont marqué cette journée. J'ai rapidement compris que le CéDum était bien plus qu'un centre étudiant chrétien traditionnel. La diversité des participants, jeunes et moins jeunes, provenant de partout dans le monde, a créé une atmosphère chaleureuse et inclusive. 

Ma rencontre avec Gustavo, le directeur du Centre, a été déterminante. En un instant, il m'a invité à devenir bénévole, un engagement qui a ouvert la porte à des expériences enrichissantes et à des rencontres exceptionnelles. 

Les activités du Centre, organisées tout au long de la semaine, sont devenues mon refuge. Elles m'ont offert l'occasion de me reposer des études, d'apprendre de nouvelles choses et de partager des moments avec des gens extraordinaires. J'ai partagé cette expérience avec ma mère au Liban, une femme forte et aimante qui a toujours soutenu mes rêves académiques. 

Les retraites spirituelles biannuelles ont été des temps forts pour moi. Remplies de joie, d'humour, de danse et de prière, elles ont créé un espace où nous avons partagé nos expériences de vie. Ces moments ont renforcé les liens au sein de la communauté et m'ont permis de rencontrer de nouvelles personnes, ajoutant une dose de bonheur à ma vie. 

La vie d'étudiant international n'est pas toujours facile. Le Centre a été un soutien extraordinaire lors de moments difficiles, notamment lors du décès de ma tante maternelle en octobre 2021 et de ma mère en août 2022. Ma mère, une femme d'une grande sagesse et de foi profonde, était le pilier de ma vie. Sa perte a été dévastatrice et le Centre a été là pour m'offrir un soutien inestimable. Mon père, décédé dix ans auparavant le même jour que ma mère, était lui aussi un homme de foi. Le 8 août, jour de la fête de Saint Dominique, je ressens un lien spirituel fort avec mes parents, une connexion qui m'inspire à avancer malgré les défis. 

Au début de septembre 2023, Rodrigo Camargo, étudiant au doctorat en philosophie à l'Université de Montréal et originaire du Brésil, et moi-même avons uni nos forces pour créer FratECUM, une fraternité étudiante catholique ayant pour mission de rétablir le lien avec l'Université de Montréal et de fournir un environnement propice à l'épanouissement spirituel des personnes étudiantes chrétiennes catholiques ainsi que les personnes qui désirent découvrir la spiritualité chrétienne. FratECUM désire promouvoir la pratique liturgique, encourager le partage d'expériences existentielles, offrir des formations sur la foi chrétienne catholique et vivre les valeurs évangéliques telles que la charité, la foi, l'espérance, l'équité, le respect, la justice sociale et la paix. Cette nouvelle initiative représente un prolongement naturel de mon engagement au sein du Centre, car elle incarne la volonté de créer une communauté étudiante chrétienne inclusive où les personnes peuvent non seulement cultiver leur foi, mais également partager des moments de fraternité et de soutien. 

Au cours de la dernière année, le Centre a entrepris un déménagement vers une nouvelle maison, symbolisant un nouveau chapitre pour tout le monde. Gustavo m'a proposé de louer une chambre dans l'appartement dédié aux étudiants fréquentant le Centre, une offre que j'ai acceptée avec enthousiasme. Cette nouvelle maison est devenue un lieu de partage, de vie commune et de moments inoubliables avec des colocataires adorables. La nouvelle maison, rénovée avec soin, qui se situe en face de l’ancien local du Centre sur le chemin de la Côte-Sainte-Catherine est prête à accueillir les activités et les jeunes. Les différents espaces dédiés aux études, aux discussions, à la musique, aux repas et à la prière créent un environnement propice à l'épanouissement spirituel et intellectuel. Je crois fermement que cette transition est le début d'un nouveau chapitre riche en réalisations, défis et idées inspirées par la spiritualité chrétienne.  

En conclusion, je souhaite partager ma gratitude envers le Centre étudiant Dominicum, un lieu où j'ai découvert la culture du câlin empreinte d’une réception holiste de l’altérité et où chaque moment est imprégné d'amour chrétien. Cette aventure spirituelle et familiale au Centre, marquée par plusieurs naissances, entre autres la naissance de FratECUM et de la nouvelle maison, témoigne du pouvoir transformateur de la foi, de l'amitié et de la communauté. Puissions-nous continuer à bâtir des ponts entre nos cœurs, renforcer nos liens spirituels et partager l'amour chrétien qui anime nos vies. Puissions-nous trouver dans cette nouvelle maison un espace où chacun se sent le bienvenu dans le Christ et où la spiritualité de Saint Dominique continue d'illuminer nos vies.  

Samy Taha, Ph.D. (cand.) (Sc. inf.) 

Auxiliaire d'enseignement et de recherche