Lorsqu’on est malade, souffrant ou en fin de vie – ou que quelqu’un de notre entourage l’est – on entre dans un moment très difficile et délicat de l’existence. Comme nous pouvons le constater de nos jours autour de nous, la valeur de la vie peut même être remise en question. Les changements sociaux et législatifs que nous traversons au Québec sont un signe de l’oubli de « l’évidence originelle » de la bonté de la vie, car la vie elle-même, quoi qu’il arrive, vaut la peine d’être vécue.
Les catholiques ne sont pas à l’abri de ces courants, et beaucoup s’interrogent sincèrement sur les enseignements de l’Église sur la fin de vie :
Quelle valeur accordons-nous à notre vie? Que signifie souffrir? Pourquoi la tradition catholique est-elle en désaccord avec l’euthanasie et le suicide assisté? Comment une personne peut-elle arriver en fin de vie dans la dignité? Qu’apporte la présence du Christ dans notre expérience de souffrance et dans notre mort? En quoi consistent les soins palliatifs et comment diffèrent-ils de « l’Aide médicale à mourir »?
Les textes et les listes de lecture vidéo sur Décoder la fin de vie avec l’Archevêque Lépine se proposent de trouver des réponses à ces questions à la lumière de la foi catholique.
Fragilité et Valeur de la vie
Ne Gaspillez pas Votre Mort. Faire de Votre Mort un Don d’Amour
Soins spirituels, accompagnement et transparence
Message pastoral de Mgr Christian Lépine pour la 28e Journée mondiale du malade
Listes de lecture vidéo
Chaque année, le Centre diocésain pour le mariage, la vie et la famille organise et propose des conférences, des témoignages et des événements pour discuter et réfléchir sur le sens de la vie et de la mort. Souhaitez-vous savoir quand ils le sont? Veuillez vous inscrire à notre Infolettre ou courriel centredmvf@diocesemontreal.org.
Pour la consécration au cœur immaculé de Marie
Cette prière a été composée par Mgr Christian Lépine à l'occasion de la consécration du diocèse de Montréal au Cœur Immaculé de Marie. Nous vous invitons à le prier avec nous.
Nous nous trouvons aujourd'hui devant toi, Bienheureuse Vierge Marie, et en même temps nous avons devant les yeux le monde de notre temps. C'est pourquoi, Mère de Jésus et Mère de l’Église, toi qui ressens d'une façon maternelle toutes les luttes entre le péché et la grâce, reçois l'appel que, mus par l'Esprit-Saint, nous adressons directement à ton Cœur.
Afin que ton amour de Mère et de servante du Seigneur nous unisse totalement à ton divin Fils, je consacre à ton Cœur les baptisés et toutes les personnes vivant sur le territoire.
Cœur Immaculé de Marie :
Afin que nous soyons toujours au service de la vie humaine, de la conception à la mort naturelle, prie pour nous.
Afin que nous soyons toujours au service de la reconnaissance et du respect de la dignité de tout être humain, prie pour nous.
Afin que nous soyons toujours au service du mariage et de la famille, du droit des parents et des enfants, prie pour nous.
Afin que nous soyons toujours solidaires des pauvres, des malades et des personnes qui souffrent, chez nous et dans le monde, prie pour nous.
Afin que nous soyons toujours des instruments de réconciliation et de paix dans nos familles, nos communautés et la société, prie pour nous.
Afin que nous soyons toujours des disciples de Jésus-Christ, fidèles aux Commandements de Dieu et vivant les Béatitudes, prie pour nous
Afin que les cœurs humains s’ouvrent toujours davantage à Dieu, à sa beauté, à sa vérité et à sa bonté, prie pour nous.
Afin que se manifeste pour tous la lumière de l'espérance et que chaque personne prenne conscience de sa mission en ce monde, prie pour nous.
Marie, devant ton Cœur Immaculé, je veux aujourd'hui m'unir à la consécration que ton Fils a faite de lui-même à son Père, par amour pour nous : "Pour eux, a-t-il dit, je me consacre moi-même, afin qu'ils soient eux aussi consacrés en vérité" (Jn 17, 19).
Cœur Immaculé de Marie aide-nous à vivre dans la vérité de la consécration du Christ pour toute la famille humaine du monde contemporain. Enseigne-nous les chemins de l'humilité et conduis-nous à la consécration au Sacré-Cœur de Jésus.
En effet, ils sont nombreux ceux et celles qui témoignent des bénédictions que ce moment de la vie peut apporter si l’on sait accepter sa propre vulnérabilité, qu’on soit malade ou aidant. Au sujet de la fin de (sa) vie, une personne catholique se posera ces deux questions suivantes : Quelles formes d’accompagnement de fin de vie l’Église catholique recommande-t-elle? Que penser de l’euthanasie et du suicide assisté?
Jésus n’abandonne personne dans la souffrance. (discours du pape François aux enfants du Foyer Saint Joseph, 9 septembre 2017)
Personne ne veut souffrir ou voir souffrir ses êtres aimés. De même, l’annonce d’une maladie ou de la mort d’un ami, ou d’un proche, surprend souvent, suscitant alors de graves questions : Pourquoi cette personne nous a-t-elle quittés si subitement? Pourquoi si jeune? Pourquoi tant de souffrances? Où est Dieu dans tout cela? Comment passer à travers tant de douleurs et de souffrances sans devenir fou?
De telles questions sont autant d’occasions de découvrir un peu plus le mystère de la souffrance, le sens chrétien de la mort et de la vie.
La souffrance renvoie au mystère de l’être humain créé
L’immense majorité des gens qui sont en santé oublient une vérité essentielle : ils tiennent tout de Dieu! La maladie et la souffrance les forcent donc à admettre qu’ils ont reçu leur vie et leur existence de quelqu’un, de quelque chose d’autre. Mais de qui, justement ? Les chrétiens répondent : tout cela est don de Dieu : la vie est un don gratuit de Dieu, un don de son amour inconditionnel pour chaque être humain. Voilà le grand mystère à découvrir, ou à méditer, particulièrement lorsqu’on devient malade.
Dans la santé comme dans la maladie, Dieu veut se faire découvrir et reconnaître par chaque être humain comme l’amour créateur et originel, afin de rétablir une relation très intime avec lui.
Le péché originel : se créer un bonheur propre, indépendant de Dieu
L’erreur originelle, c’est de « couper » les ponts – la relation - entre Dieu et soi, en refusant le fait que notre vie n’est pas notre propre création et qu’elle vient de Lui et non pas de nous.
L’erreur originelle, c’est de vouloir créer son propre bonheur, selon ses envies et ses préférences, en refusant que ce bonheur dépende de Dieu de quelque manière que ce soit.
L’erreur originelle, c’est de penser que de croire en Lui, lui confier notre vie, d’adhérer à son Projet sur nous, loin de nous rendre heureux, nous rendra au contraire malheureux, comme si nous devenions une marionnette que Dieu utiliserait pour son seul intérêt, et contre le nôtre.
Rebâtir les ponts
C’est cette erreur originelle qui a éloigné Dieu de ses créatures. C’est cette erreur originelle qui a brisé la relation d’amour entre Dieu et chacune de ses créatures.
Or, parce que Dieu-est-Amour, Il n’a pas accepté que cette brisure relationnelle perdure : dans son infinie miséricorde, Il a décidé de la réparer, de la ressouder, cette fois, pour l’éternité.
C’est pour réaliser cette mission que Dieu nous a donné son Fils unique, Jésus Christ.
Par sa vie entière, ses paroles, ses miracles, tous ses gestes d’amour, sa passion, sa mort et sa résurrection, Jésus était le seul qui pouvait rebâtir les ponts entre Dieu et nous – « rétablir l’Alliance » entre Dieu et les êtres humains.
En nous offrant son Fils unique, Dieu voulait à la fois nous faire redécouvrir son Amour infini et nous redonner la possibilité de le vivre concrètement, dès maintenant et pour l’éternité.
L’Amour dans la souffrance
L'amour est la source la plus riche du sens de la souffrance, qui demeure toujours un mystère (…). Le Christ nous fait entrer dans le mystère et nous fait découvrir le « pourquoi » de la souffrance, dans la mesure où nous sommes capables de comprendre la sublimité de l'amour divin. (Salvifici doloris 13)
Saint Jean-Paul II aimait rappeler, en citant Gaudium et spes (un document du concile), que « c’est par le Christ et dans le Christ que s’éclaire l’énigme de la douleur et de la mort qui, hors de l’Évangile, nous écrase. » (Gaudium et spes 22, 6)
Le Christ nous soutient
Le Christ n’est pas venu supprimer la souffrance, mais la prendre sur lui et lui donner un sens (l’amour de Dieu qui sauve à travers elle); ce faisant, Il nous a aidés à porter la nôtre (dans et par l’amour).
«Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger.» (Mt 11,28-30).
L’évangélisation par la souffrance
Quand nos souffrances sont vécues par amour, unies à l’amour de Jésus, elles acquièrent une valeur divine infinie sur le plan spirituel. Lorsque nous les unissons à celles de Jésus Christ, nos souffrances peuvent ainsi contribuer à nous rapprocher de Dieu et d’innombrables personnes en attente de salut (rédemption). Nos souffrances offertes ainsi servent, par le mystère de notre collaboration, à l’oeuvre de salut opéré par Dieu.
Notre souffrance, peuvent donc évangéliser le monde si nous les offront au Père en Jésus, dans l’Esprit. Il y a toujours un bien dans une souffrance, quand la personne qui souffre s’unie à Dieu.
Puisqu’il est parfaitement bon, Dieu ne laisserait jamais un mal quelconque exister dans ses œuvres, s’il n’était pas assez puissant et bon pour faire sortir le bien du mal lui-même (Catéchisme § 311).
Pour aller plus loin :
Documents et sites Internet
Approcher la mort avec le Christ (Assemblée des évêques catholiques du Québec (AECQ)
Les soins de fin de vie à la lumière de la Parole de Dieu (Parcours de réflexion – AECQ)
Vivre, souffrir et mourir… Pourquoi? (Organisme catholique pour la vie et la famille)
L’Évangile de la vie – Lettre encyclique
Soutien dans le deuil
Soutien aux endeuillés
Accompagner une personne en deuil
Comment parler de la fin de vie et de la mort aux enfants et aux ados
Puisqu’il arrive souvent qu’on ne parle de la fin de la vie que lorsque nos proches ou nous-mêmes y soyons confrontés, il est normal de se sentir démuni(e) lorsque vient le temps d’y faire face.
Bien entendu, notre première préoccupation consiste alors à chercher à soulager la souffrance du malade, qu’il s’agisse d’un membre de la famille, d’un ami ou de soi-même. Nous avons bien raison de ne pas rechercher la souffrance pour elle-même, comme si elle était un bien.
Certaines personnes, confrontées à la (grande) souffrance de la fin de la vie (la leur ou celle des autres), penseront spontanément à l’euthanasie ou au suicide assisté comme meilleures solutions - rapides et efficaces - pour y mettre fin.
Ces personnes savent-elles qu’une autre option pour le soulagement de la douleur existe? Cette option, encore trop méconnue, ce sont les soins palliatifs, dont tous les Québécois et Canadiens peuvent se prévaloir (peuvent se prévaloir, selon la loi).
Aussi, ces personnes savent-elles que les habitants de Montréal peuvent bénéficier d’une riche et vaste expertise dans le domaine des soins palliatifs?
C’est quoi, les soins palliatifs?
Les soins palliatifs s’occupent des besoins physiques, psychologiques, sociaux et spirituels des patients (et de leurs proches) qui font face à une maladie qui mettra bientôt fin à leur vie.
Ces soins sont offerts par divers professionnels de la santé et visent à améliorer la qualité de vie des malades en fin de vie. Ils se concentre sur la prévention et le soulagement de la souffrance, de la douleur et des autres difficultés que les malades mourants peuvent rencontrer.
La mort est naturelle
Les soins palliatifs reconnaissent la mort comme un processus normal et naturel. Ils ne la hâtent pas, mais ne la retardent pas non plus.
La dignité du malade
Les soins palliatifs considèrent que la dignité intrinsèque du doit toujours être respectée, surtout quand celui-ci souffre, est vulnérable, fragile et en perte d’autonomie.
Les soins palliatifs offrent au patient en fin de vie la possibilité de vivre des moments uniques et précieux avec lui-même, sa famille et ses proches, dans un environnement serein lui permettant de mourir dans la dignité. Les soins palliatifs visent le respect intégral de la dignité inaliénable du patient, et ce jusqu’à son dernier souffle, grâce à des soins physiques, psychologiques, sociaux et spirituels donnés par des personnes qualifiées.
Visionner cette vidéo de Mgr Lépine portant sur la dignité de la personne :
Chaque personne est unique
Les soins palliatifs respectent autant le caractère sacré de la vie que les valeurs, les croyances et la spiritualité de la personne malade. Il s’agit d’une approche empreinte d’écoute, de paix et de profonde compassion, tant pour le patient que pour ses proches. Se préparant à perdre un être cher, ces derniers ont aussi besoin de recevoir attention, écoute et sollicitude afin de les aider à vivre ce passage.
Humaniser la vie du malade
L’implication de la famille et des amis permet d’humaniser encore plus les soins palliatifs durant la fin de vie. Tous partagent le même objectif: mettre du soleil dans la vie du malade, un jour à la fois, jusqu’au dernier.
Mourir dans la dignité : une expression galvaudée et fautive
Le terme dignité a été détourné de son sens premier par les partisans de l’aide médicale à mourir et du suicide assisté, deux formes d’euthanasie considérées inconciliables avec l’authentique dignité humaine
Pour l’Église catholique et d’un point de vue éthique, la dignité humaine est la valeur inhérente et intrinsèque (= intérieure) à chaque être humain. Elle est égale pour tous et découle du simple fait d’exister. Rien ne peut enlever ou diminuer la dignité d’une personne, ni sa situation de vie, ni ses actions, ni ses problèmes de santé ou d’autonomie. Une personne en fin de vie ne perd jamais sa dignité, du fait qu’elle soit malade et limitée.
Par contre, le regard que l’on porte sur une autre personne (ou sur nous-même) peut respecter ou non cette dignité, sans jamais la détruire ou la diminuer (en elle-même). De même, les gestes que nous posons à l’égard d’une autre personne sont en accord ou non avec sa dignité intrinsèque, qui demeure toujours intacte.
L’expression « mourir dans la dignité » est inexacte et abusive au sens où elle laisse croire qu’une personne en fin de vie aurait perdu, en partie ou en totalité, sa dignité intrinsèque, du simple fait qu’elle serait fortement diminuée, dépendante des autres pour sa toilette et ses soins, etc. Nul ne devient indigne en fin de vie du simple fait d’être fortement diminué.
Pour les tenants de l’euthanasie, le choix de « mourir dans la dignité » reviendrait à retrouver sa dignité perdue, par la maladie et ses divers effets, en décidant soi-même du moment et des moyens de sa mort. On refuserait ainsi les souffrances et les dégradations que la mort naturelle provoquera, de même que les soins imposés aux tiers. Cette expression est inexacte et abusive.
Chaque personne meurt en conservant sa dignité intrinsèque. Il est du devoir du personnel soignant et aidant de tout faire pour que la dignité de la personne mourante soit respectée jusqu’à son dernier souffle.
Pour mieux comprendre les soins palliatifs :
Sites Internet
Portail canadien en soins palliatifs
Association canadienne de soins palliatifs
Alliance Vita (France – pour s’informer)
Soins palliatifs (France – pour s’informer)
Vidéos
« Ne gaspillez pas votre mort » - Soirée de réflexion sur la fin de vie et l’euthanasie
Dr Patrick Vinay sur la compassion
Entrevue avec le Dr Patrick Vinay
Livres
Jean-Marc Barreau, Soins palliatifs : Accompagner pour vivre!
Ce que propose l’Église catholique :
Soins palliatifs : une « dépendance mutuelle d’amour » - Lettre à l’Académie pontificale pour la vie
Approcher la mort avec le Christ – Assemblée des évêques catholiques du Québec
« La personne vulnérable : Trésor d’humanité »
Fin de vie – Conférence des évêques de France
L’Évangile de la vie – Lettre encyclique
Ressources :
Maisons de soins palliatifs (Association québécoise des soins palliatifs)
Maison de soins palliatifs pour enfants – Le Phare enfants et famille
Réseau francophone de soins pédiatriques palliatifs
Les discussions sur l’euthanasie et le suicide assisté excitent toujours les passions. Rien de plus normal : elles touchent nos plus grandes craintes – comme celles de souffrir et de mourir –, notre compassion, notre désir de soulager la souffrance de ceux que l’on aime, de même que nos préoccupations concernant le respect de la dignité des personnes en fin de vie, notamment leur qualité de vie.
Ces débats passionnés sont nécessaires, vu l’enjeu.
Pour beaucoup de Canadien(e)s, dont de plus en plus de Québécois(es), l’euthanasie et le suicide assisté (ce dernier n’étant toutefois pas pratiqué au Québec), désigné au Canada par la locution « aide médicale à mourir », apparaissent comme des moyens permettant de tenir compte à la fois de la dignité des personnes souffrantes désireuses de mettre fin à leurs souffrances et de la compassion des aidants, qui désirent voir cesser les souffrances des personnes qu’elles aiment.
Précisons le sens des mots
Aide médicale à mourir (selon la Loi concernant les soins de fin de vie)
Soin consistant en l’administration de médicaments ou de substances par un médecin à une personne en fin de vie, à la demande de celle-ci, dans le but de soulager ses souffrances en entraînant son décès.
Euthanasie (selon le Rapport de la commission Mourir dans la Dignité, 2012)
Acte qui consiste à provoquer intentionnellement la mort d’une personne à sa demande pour mettre fin à ses souffrances.
NB : L’aide médicale à mourir est donc synonyme – une forme - d’euthanasie.
Suicide assisté
Acte qui consiste à aider quelqu’un à se donner volontairement la mort en lui fournissant les moyens de se suicider ou de l’information sur la façon de procéder, ou les deux.
L’Église et la dignité humaine
L’euthanasie et le suicide assisté sont permis au Canada depuis un vote tenu en juin 2016 à la Chambre des communes. L’euthanasie avait été permise quelques mois auparavant au Québec (décembre 2015), après un débat public court et peu publicisé, qui n’avait pas permis à l’ensemble de la population québécoise de comprendre tous les tenants et aboutissants de cette problématique très complexe sur le plan éthique.
Malgré cette réalité, plusieurs membres de la classe politique, dont le point de vue a été relayé par plusieurs médias complaisants, ont tenté de faire croire à la population que ce débat avait fait l’objet d’un consensus social, alors qu’en réalité ce n’était pas le cas. Ni l’euthanasie ni le suicide assisté ne font consensus auprès de la population et des médecins. Aussi, contrairement à ce qui est trop souvent affirmé, les opposants à l’aide médicale à mourir ne sont pas tous catholiques (ou croyants); plusieurs citoyens invoquent d’autres arguments pour justifier leur opposition.
Pour mieux comprendre les arguments de ceux qui privilégient les soins palliatifs plutôt que l’euthanasie ou le suicide assisté, cliquez ici.
Évolution de la situation au Québec
Quelques témoignages à lire
Comme catholiques, que faut-il en penser?
Fidèles à la révélation biblique et aux enseignements de Jésus, les catholiques croient que la vie humaine est un don de Dieu que personne – ni le malade, ni le personnel médical, ne peut disposer, et ce, de la naissance à la mort naturelle. Les catholiques croient aussi que chaque être humain, indépendamment de sa condition médicale, possède une dignité intrinsèque inaliénable qui doit être respectée en tout temps.
Le respect de la dignité et de la vie humaine requiert donc que nous prenions un soin raisonnable de nos vies. Toutefois, ce respect ne signifie pas que nous devions employer tous les moyens possibles pour prolonger la vie, ce qui ne serait pas raisonnable quand la mort est inévitable ou que les traitements seraient trop pénibles à supporter pour le patient. Ce serait alors de l’acharnement thérapeutique, auquel les catholiques s’opposent.
Visionnez cette vidéo où Aubert Martin, directeur général de « Vivre dans la dignité » explique les enjeux sociaux et étiques de l’euthanasie et du suicide assisté :
Le refus ou l’arrêt d’un traitement n’est pas une euthanasie.
Un malade ou son représentant peut refuser un traitement ou demander un arrêt de traitement et ce, même si ce dernier est susceptible de maintenir le patient en vie. Cette décision importante et personnelle est prise en fonction de l’évaluation par le patient ou son représentant des avantages et des inconvénients réels ou potentiels du traitement
Dans ce cas, il ne s’agit pas d’une euthanasie puisque la personne qui refuse un traitement mourra naturellement des effets de sa maladie et non pas parce qu’elle refuse un traitement.
Le refus de l’acharnement thérapeutique n’est pas une euthanasie.
L’acharnement thérapeutique se caractérise par le recours à des traitements disproportionnés ou extraordinaires afin de prolonger la vie d’une personne malade qui a atteint la phase terminale de sa maladie, sans espoir réel d’amélioration de son état. Parce qu’il ne respecte pas l’ordre naturel des choses ni la dignité de la personne, l’acharnement thérapeutique doit être proscrit.
Refuser l’acharnement thérapeutique n’est pas une forme d’euthanasie, mais plutôt le respect de l’ordre naturel de la vie, et la dignité de la personne.
Pour mieux comprendre l’euthanasie et le suicide assisté :
Euthanasie et suicide assisté : Des réponses, de toute urgence!
Vivre dans la dignité
Ce que propose l’Église catholique au sujet de l’euthanasie et du suicide assisté :
Catéchisme de l’Église catholique sur la fin de vie, l’euthanasie et l’acharnement thérapeutique (2276-2279)
Conférence des évêques de France – Fin de vie
Pour mieux comprendre l’acharnement thérapeutique et le refus/arrêt d’un traitement :
Acharnement thérapeutique
Arrêt de traitement
Refus de traitement
Hydratation et alimentation
Ce que propose l’Église catholique au sujet de l’acharnement thérapeutique et le refus/arrêt d’un traitement :
Ni euthanasie, ni acharnement thérapeutique – Conférence des évêques de France
Catéchisme de l’Église catholique sur la fin de vie, l’euthanasie et l’acharnement thérapeutique (2276-2279)
Acharnement thérapeutique et emploi proportionné de moyens thérapeutiques
Alimentation et hydratation artificielle – Conférence des évêques de France
En tant que catholiques, nous croyons que notre vie et notre corps nous sont offerts par Dieu. En tant que catholiques, nous croyons que notre vie et notre corps nous sont offerts par Dieu comme de vrais cadeaux, comme une déclaration d’amour, même. Ainsi, nous ne sommes pas maîtres du moment où notre vie se terminera. Nous devons faire confiance à Dieu qui désire profondément le bien de tous les êtres humains, et qui nous accompagne à travers tout au long de notre vie.
De même, au nom de l’amour qui nous unit, Dieu nous demande d’accompagner les personnes souffrantes et de soulager leurs souffrances morales et physiques. Cette aide comporte aussi ses limites : comme chrétien, il ne nous appartient pas de choisir le mode et le moment de la mort cette décision revient à Dieu seul.
Il n’est pas facile de voir un proche souffrir et décliner, vers la mort. Il est presque normal, dans ces circonstances, d’éprouver la tentation de désirer hâter sa mort naturelle, par des moyens humains (euthanasie), d’autant qu’on a l’impression que la personne malade, perd de sa dignité. Avec l’aide de Dieu, par la prière et les sacrements, le chrétien apprend à accepter sereinement la situation, qu’il ne maîtrise pas du tout, et à demeurer réceptif à toutes les bénédictions et les grâces divines que Dieu a réservées à la personne mourante et à ses proches.
Que tous les chrétiens le fassent entendre sur les toits : aller jusqu’au bout de la vie d’un proche vaut (toute) la peine et (tous) les efforts! Dieu est là, avec ses bénédictions nombreuses, et n’oublie personne, ni l’accompagnant, ni le mourant.. Par exemple, accompagner ses parents âgés et malades dans la mort, malgré les difficultés et les peines, permettra de vivre et de recevoir de magnifiques bénédictions partagées.
Écoutons le pape François :
La dignité humaine
Pour l’Église catholique et d’un point de vue éthique, la dignité humaine est la valeur inhérente et intrinsèque (intérieure) à chaque être humain. Elle est égale pour tous et découle du simple fait d’exister. Rien ne peut enlever ou diminuer la dignité d’une personne, ni sa situation de vie, ni ses actions, ni ses problèmes de santé ou d’autonomie. Une personne en fin de vie ne perd jamais sa dignité, du fait qu’elle soit malade et limitée
Visionnez cette vidéo où Dr. Patrick Vinay explique la dignité :
Le bon Samaritain ou savoir prendre soin des gens malades et souffrants
Dans la tradition de l’Église, un bon samaritain (Lc 10, 25-37) est une personne qui éprouve une grande compassion à l’égard de la souffrance ou de la détresse d’une autre personne. Le bon samaritain lui vient en aide pour porter son fardeau et soulager aussi bien ses douleurs physiques que ses souffrances morales.
« On pourrait dire que la souffrance, présentant des visages si divers à travers le monde humain, s'y trouve également pour libérer dans l'homme ses capacités d'aimer, très précisément ce don désintéressé du propre « moi » au profit d'autrui, de ceux qui souffrent. » (Salvifici doloris, 29; désormais SD)
Comme chaque personne ne peut « pleinement se trouver que par le don désintéressé [d’elle]-même » (Gaudium et Spes, 24), tous sont invités à devenir de bons samaritains à l’égard des personnes souffrantes et malades, c’est-à-dire une personne « capable d’un tel don de soi ». (SD, 28).
Prendre bien soin des personnes souffrantes et malades constitue un devoir de charité (d’amour) pour personne chrétienne.
Pour aller plus loin :
Association canadienne de soins palliatifs
SOS fin de vie - Accompagnement
Ce que l’Église catholique propose :
Approcher la mort avec le Christ (Assemblée des évêques catholiques du Québec)
Le respect de la dignité de la personne mourante – Académie pontificale pour la vie
« La personne vulnérable : Trésor d’humanité »
Ressources pour les proches aidants :
Formation pour les aidants
SASMAD
Institut universitaire de gériatrie de Montréal
Soutien pour les aidants
Regroupement des aidantes et aidants naturels de Montréal
Centre de soutien Entr’Aidants
Institut universitaire de gériatrie de Montréal
Mais, en tout cela nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés. J’en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les anges ni les Principautés célestes, ni le présent ni l’avenir, ni les Puissances, ni les hauteurs, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur. (Rom 8, 37-39).
La vie est un don de Dieu d’une valeur inestimable. Dieu a créé chaque personne dans son amour infini, pour le lui faire découvrir et l’inviter à le partager. Le plus grand désir de Dieu à l’égard de chacune de ses créatures est de lui communiquer sa vie divine par les sacrements et la prière et de la combler éternellement de son bonheur.
Cette conception de la vie n’est pas partagée par tous; il arrive qu’au cours de leur vie, certaines personnes traversent de très grandes épreuves, morales ou physiques, occasionnant des souffrances cruelles qui les poussent vers le désespoir. Après avoir évolué les solutions possibles à leurs problèmes, certaines de ces personnes considèrent, à tort, que le suicide représente la meilleure option pour trouver l’apaisement et mener à terme leurs douleurs. Or, le problème fondamental du suicide est qu’il soit une solution définitive et irrévocable à un problème le plus souvent temporaire, qui pourrait être réglé
Je pense au suicide
Même si vous avez l’impression qu’il n’y a plus aucune solution à vos problèmes, que votre souffrance ne s’arrêtera jamais, vous vous trompez : l’aide dont vous avez besoin existe : vous n’êtes pas seul!
Dans une vie, chacun(e) notre tour, nous avons besoin d’aide. Demander de l’aide, c’est humain, c’est normal : c’est le premier pas pour vous en sortir. Le deuxième pas, c’est d’accepter cette aide. Même Jésus, qui est le Fils de Dieu, a accepté de recevoir de l’aide pour porter sa croix.
Pour obtenir de l’aide immédiatement :
514 723-4000 (à Montréal) ou au 1 866 277-3553 (1 866 APPELLE) ou cliquez ici.
Quelqu’un m’inquiète
Une personne de votre entourage parle plus ou moins ouvertement de suicide? Vous croyez avoir perçu des appels à l’aide chez une personne qui semble en mal de vivre, découragée ou écrasée par des épreuves ? Vous voulez l’aider mais vous ne savez pas comment?
La plupart du temps, les personnes qui pensent au suicide ne veulent pas mourir; elles veulent surtout cesser de souffrir. Il est important de savoir décoder leurs appels à l’aide et d’y répondre. Vous pourriez sauver une vie!
« Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la parole du Christ. » (Gal 6, 2)
Pour des conseils ou du soutien, n’hésitez pas à appeler au 514 723-4000 ou à cliquer ici ou ici.
J’ai perdu un proche
Perdre quelqu’un qui nous est cher est l’une des plus grandes souffrances de la vie. Si vous avez perdu un proche à la suite d’un suicide, vous passez à travers un deuil qui n’est pas ordinaire. Si vous désirez en apprendre un peu plus sur les particularités du deuil entourant un suicide, cliquez ici.
Sachez que vous n’êtes pas seul. Vous trouverez du soutien en appelant au 514 723-4000 ou en cliquant ici.
Les catholiques et le suicide
Le suicide est toujours une tragédie, aux vastes répercussions humaines. La tragédie du suicide, son absurdité, c’est qu’un enfant de Dieu, destiné à recevoir déjà sur Terre les bénédictions et l’Amour infini de Dieu, n’a pas reconnu dans sa vie la présence de son Créateur et Sauveur. Par conséquent, la personne qui s’est suicidée a désespéré de la vie, de SA vie; elle a pensé que rien ne pourrait atténuer sa profonde souffrance.
Au final, la personne qui s’est suicidée, à cause de la lourdeur de ses problèmes, a cessé de croire en la valeur inestimable de sa vie offerte par Dieu par amour. Elle n’était plus pour elle une richesse et un don, mais plutôt un trop lourd fardeau à porter. Se détournant de l’amour de Dieu, elle s’est isolée en croyant que rien ne pourrait atténuer sa profonde souffrance.
« Ce que vous faites aux plus petits… »
Un jour ou l’autre, souvent lorsqu’ils traversent de grandes épreuves, tous les êtres humains sont confrontés à la question suivante : la vie vaut-elle la peine d’être vécue? Tôt ou tard, tous les êtres humains se posent cette question, surtout quand ils traversent de grandes épreuves.
Les personnes qui ont des pensées suicidaires vivent une crise existentielle aigüe. Elles ont alors désespérément besoin de rencontrer des personnes compatissantes qui deviendront pour elles des canaux de lumière, d’amour et de guérison.
Les chrétiens sont tous appelés à se rendre disponibles à l’action de l’Esprit Saint qui pourra, au besoin, se servir d’eux. En effet, par leur présence, leur écoute et soutien, l’Esprit Saint peut transformer la vie d’une personne désespérée en lui faisant (re)découvrir son immense valeur et en lui redonnant le goût de vivre.
Que dit l’Église catholique au sujet du suicide?
Bien que le fait d’interrompre sa propre vie ne soit pas compatible avec le plan de bonheur de Dieu pour chacun de ses enfants, la personne qui se suicide le fait parce que son désespoir et sa grande souffrance. Aveuglés par ces derniers, la personne qui commet le suicide ne voit plus ou ne cherche plus la présence cachée de Dieu dans sa vie.
L’Église catholique croit que les personnes qui se sont suicidées pourront profiter de l’infinie miséricorde de Dieu :
« On ne doit pas désespérer du salut éternel des personnes qui se sont donné la mort. Dieu peut leur ménager par les voies que lui seul connaît, l’occasion d’une salutaire repentance. L’Église prie pour les personnes qui ont attenté à leur vie. » (CEC 2283)