Montréal

Nous avons une tradition ici au Centre Newman. Après notre banquet pascal de la veillée d'après Pâques, ceux qui le souhaitent restent au Centre toute la nuit et lisent l'un des Évangiles jusqu'à la mort de Jésus. Ils attendent ensuite le lever du soleil pour grimper au sommet du Mont-Royal. Alors que le soleil se lève sur Montréal, ils proclament l'Évangile de la Résurrection. Aussi, lorsque Mission Jeunesse a demandé au Centre Newman de participer à la Marche des Rameaux, la réponse a été un oui facile. Même si notre rôle dans la célébration ne consistait pas à commencer au sommet de la montagne, il y avait quelque chose d'approprié à ce que le début et la fin de la Semaine sainte soient liés à l'endroit où, il y a trois cent quatre-vingt-un ans, Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve, a fait de Montréal la ville de Marie. Je dois cependant admettre que j'étais aussi un peu nerveuse. La semaine sainte est un moment étrange pour une aumônerie universitaire. C'est sans aucun doute l'un des moments les plus solennels de l'année liturgique, mais selon la date de Pâques, elle doit rivaliser avec les partiels, les projets finaux ou les examens. Je craignais qu'il n'y ait pas assez d'étudiants volontaires. Mais je me suis heureusement trompé. Comme toujours, le Seigneur nous a aidés.  

Au Centre Newman, notre expérience a vraiment commencé la veille de la Vigile. Nous nous sommes rassemblés dans notre hall principal pour commencer à fendre les palmes que le Dcn Jean Job nous avait apportées plus tôt dans la journée. L'exercice du partage des palmes s'est rapidement transformé en une expérience de cohésion pour les étudiants. Ils ont échangé sur les cours qu'ils suivaient, les livres qu'ils lisaient et leurs projets d'avenir. Certains sujets théologiques ont également été abordés, notamment le mouvement œcuménique, en particulier Taizé, la vie religieuse, les Églises catholiques orientales et, à mon grand plaisir, les travaux théologiques et économiques de celui que je considère comme le plus grand théologien du Québec, voire du Canada, Père Bernard Lonergan, SJ. La bonne conversation et la bonne compagnie ont fait passer le temps facilement.  

Le lendemain a été un peu plus mouvementé. Entre les conditions météorologiques et la présence de Mgr Lépine aux funérailles du premier ministre Mulroney, nous n'étions pas certains que la Marche avait toujours lieu et nous n'avons pas réussi à nous y retrouver. Notre réaction a été de continuer à partager les paumes et à répéter notre animation. Finalement, quelqu'un a vérifié Instagram et nous avons reçu de bonnes nouvelles : la Marche avait toujours lieu. Vers 15 heures, nous sommes sortis. Il faisait si froid que nous avons dû faire du café et nous réchauffer à tour de rôle à l'intérieur ; cependant, malgré la froideur du temps, nos esprits brûlaient de joie. Deux de nos étudiants nous ont entraînés dans des hymnes français traditionnels pendant que nous attendions, et à notre grande surprise et pour notre plus grand plaisir, les gens ont commencé à se rassembler dans l'allée de Newman. L'excitation grandissait au fur et à mesure que la foule grossissait, surtout lorsque nous avons commencé à entendre la musique diffusée par les haut-parleurs accompagnant les pèlerins qui s'étaient mis en route sur les montagnes. Lorsque nous avons vu la Croix, nous avons ressenti une grande joie. J'avais pensé que nous allions simplement nous joindre à la procession, j'ai donc été très touché lorsque Mgr Faubert a arrêté le groupe et m'a permis de parler pendant quelques minutes de la mission du Centre Newman. Il a ensuite salué nos étudiants bénévoles. C'était très important pour eux, car beaucoup d'entre eux n'avaient jamais rencontré un évêque en personne auparavant.  

Alors que nous parcourions les rues de Montréal, nous avons été encore plus bénis lorsque des étudiants de Newman ont eu l'occasion de porter la Croix des Journées Mondiales de la Jeunesse en tête de la procession. Ce qui m'a particulièrement touché, c'est le nombre de communautés représentées par les étudiants qui l'ont portée : hommes et femmes, personnes nées au Québec et dans d'autres provinces et pays, francophones de naissance et personnes en cours d'apprentissage, catholiques latins et melkites. C'était vraiment un témoignage de la grande variété de jeunes adultes sur le campus de McGill qui se sentent chez eux à Newman.  

La cérémonie était magnifique. Dans les jours qui ont suivi, plusieurs de mes élèves m'ont fait part de la joie qu'ils avaient ressentie. L'un d'eux a dit combien il avait aimé que les scouts aident Mgr Lépine à lire la Passion, en particulier le scout qui a pris différentes voix pour différents personnages. Pour ma part, j'ai été très touché de voir l'engagement du clergé de Montréal envers les jeunes. Voir autant de prêtres et de diacres sortir pendant une période si occupée pour être avec nos jeunes m'a fait chaud au cœur. J'étais assis derrière certains de nos étudiants melkites pendant la messe et on pouvait sentir la joie palpable qu'ils éprouvaient en voyant Mgr El Jawich, leur évêque éparchial, agir comme premier concélébrant.  

Dans l'ensemble, c'était une excellente façon de commencer la Semaine sainte. Je ne sais pas si Mission Jeunesse reprendra à la Croix l'année prochaine, mais je sais que si c'est le cas, le Centre Newman sera prêt à accueillir les participants et que, quel que soit l'endroit où nous commencerons, nous nous joindrons de nouveau à eux avec enthousiasme pour ce voyage.   

Newman Centre - mars 2024 Newman Centre - mars 2024
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