Pape François

Le Pape François a célébré une messe dimanche 14 mars en la basilique Saint-Pierre à l’occasion des 500 ans de l’évangélisation des Philippines. En présence de membres de la communauté philippine de Rome, le Saint-Père est revenu dans son homélie sur deux paroles de l’évangile de ce dimanche de la joie: «Il a tant aimé» et «il a donné».

Source

Il y a exactement cinq cents ans, Magellan posait les pieds sur une île de l’archipel des Philippines et apportait l’Évangile aux populations autochtones. Cinq siècles plus tard, les Philippines sont le plus grand pays catholique du monde. À cette occasion, le Pape François a célébré une messe à l’autel de la Chaire de saint Pierre, au cours de laquelle les lectures, les prières et les chants ont été récités en anglais et en tagalog, la langue de la majorité des Philippins.

À ses côtés, ont concélébré les cardinaux Luis Antonio Tagle, ancien archevêque de Manille, la capitale de l’archipel, et actuellement préfet de la Congrégation pour l’Évangélisation des peuples, et Angelo De Donatis, vicaire général pour le diocèse de Rome.

Dieu a tant aimé

En ce quatrième dimanche du Carême, dit «de la joie», le Saint-Père revient sur cette joie dont le fondement «n’est pas une belle théorie sur comment être heureux, mais l’expérience d’être accompagnés et aimés sur le chemin de la vie».

Au travers de deux expressions tirées de l’évangile de saint Jean, François explique que «Dieu a tant aimé», à tel point qu’«en Jésus, Dieu a prononcé la parole définitive sur notre vie: tu n’es pas perdu, tu es aimé. Toujours aimé», rappelle-t-il.

Cette «bonne nouvelle», il faut la réécouter, surtout «si l’écoute de l’évangile et la pratique de notre foi ne nous élargissent pas le cœur pour que nous accueillions la grandeur de cet amour et si nous glissons vers une religiosité sérieuse, triste, fermée».

Dieu a donné

«C’est parce qu’il nous aime autant que Dieu se donne soi-même et nous offre sa vie. Qui aime sort toujours de soi-même», souligne le Pape qui insiste: «l’amour s’offre toujours, se donne, se dépense. La force de l’amour, c’est justement cela : il fait éclater la carapace de l'égoïsme, brise les berges de la sécurité humaine trop calculée, abat les murs et surmonte les peurs, pour devenir un don».

«En Jésus, élevé sur la croix, Lui-même est venu nous guérir du poison qui donne la mort, il s’est fait péché pour nous sauver du péché», poursuit le Pape. Car «plus on aime et plus on devient capable de donner» et «ne compte pas seulement ce que nous pouvons produire ou gagner, c’est l’amour que nous savons donner qui compte surtout».

La vraie joie

C’est là la source de la joie, assure François qui repense à ce qu’il a vécu en Irak il y a une semaine: «Un peuple martyrisé a exulté de joie grâce à Dieu et à sa miséricorde». Cette vraie joie, «c’est de se sentir aimé gratuitement, se sentir accompagné, avoir quelqu’un qui partage nos rêves et qui, quand nous faisons naufrage vient nous secourir et nous porter dans un port sûr.»

Le Pape salue alors les Philippins et les remercie pour la joie qu’ils apportent. «Les femmes philippines sont des contrebandières de la foi» s’exclame-t-il, faisant allusion au travail d’aide à domicile que les Philippines exercent en nombre à Rome, partout en Italie et dans de nombreux autres pays. «Je veux vous dire merci pour la joie que vous portez dans le monde entier et dans les communautés chrétiennes», évoquant ainsi leur «présence discrète et laborieuse», qui a su en faire «un témoignage de foi». Et de les exhorter à «ne pas cesser l’œuvre d’évangélisation – qui n’est pas du prosélytisme». Ils apportent l’annonce que Dieu ne veut laisser personne perdu. «L’Église a aussi cette mission», rappelle le Pape. «Elle n’est pas envoyée pour juger mais pour accueillir, pas pour imposer mais pour semer, pas pour condamner mais pour apporter le Christ qui est le salut».

Le salut du cardinal Tagle

À l’issue de la messe, le cardinal Tagle a adressé quelques mots au Pape pour le remercier. «Par la grâce de Dieu, les chrétiens philippins ont continué à recevoir la foi, une source d’espérance face à la pauvreté, aux inégalités économiques, aux bouleversements politiques, aux typhons, aux éruptions volcaniques, aux tremblements de terre et même face à l’actuelle pandémie. Alors que nous confessons nos échecs à vivre la foi de manière toujours cohérente, nous reconnaissons la grande contribution de la foi chrétienne qui a façonné la culture et la nation philippine», a-t-il notamment déclaré.