Pape François

En ce premier Angélus dominical de l’année 2021, le Saint-Père a commenté le prologue de l’Évangile selon saint Jean, lu lors de la messe de ce jour en Italie et au Vatican. François est revenu sur le sens de l’incarnation du Fils de Dieu, désireux de vivre «une grande intimité» avec chaque être humain, en le rejoignant notamment dans sa fragilité.

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L’Épiphanie étant fêtée le 6 janvier en Italie comme en d’autres pays du monde, c’est aujourd’hui le prologue de l’Évangile selon saint Jean que de nombreux fidèles ont écouté à la messe, comme le jour de Noël.

Le Verbe veut «communiquer» avec nous

«Au commencement était le Verbe», nous dit d’abord le disciple bien-aimé. «Celui que nous avons contemplé lors de sa Nativité, comme enfant, Jésus, existait avant: avant le commencement des choses, avant l'univers. Il est avant l'espace et le temps», a commenté le Saint-Père depuis la bibliothèque du Palais apostolique.

Par ailleurs, en appelant Jésus «le Verbe», c’est-à-dire «la Parole», saint Jean veut nous signifier que «dès le début, Dieu veut communiquer avec nous, il veut nous parler». Il veut «nous dire la beauté d’être enfants de Dieu». «Voici le merveilleux message d'aujourd'hui: Jésus est la Parole éternelle de Dieu, qui pense toujours à nous, depuis toujours, et qui désire communiquer avec nous», a souligné François.

Mais pour communiquer, Jésus ne s’en est pas tenu à la parole. Il «s’est fait chair». Une «chair» qui traduit mieux que tout autre mot le désir de Dieu de rejoindre «notre condition humaine dans toute sa faiblesse». «Dieu est devenu fragile pour toucher de près notre fragilité», a résumé le Souverain Pontife. De cette manière, «rien dans notre vie ne lui est étranger», «nous pouvons tout partager avec Lui». La décision du Seigneur est «audacieuse»: «il entre dans notre honte pour se faire notre frère, pour partager la route de la vie».

Tout partager avec Lui

L’incarnation du Fils de Dieu, a ensuite expliqué le Pape, n’a pas été un évènement temporaire. «Non, il ne s'est plus jamais détaché de notre chair». L’évangéliste utilise le verbe «habiter», «demeurer». Jésus «s'est uni pour toujours à notre humanité; on pourrait dire qu'il l'a "épousée"».

Par conséquent, le Seigneur a soif d’une «grande intimité» avec chacun. «Il veut que nous partagions avec lui les joies et les peines, les désirs et les craintes, les espoirs et les tristesses, les personnes et les situations». Et le Saint-Père d’inviter les fidèles à ouvrir leur cœur et à contempler la crèche en silence. «Et sans crainte, invitons-le dans notre maison, notre famille, (…) nos fragilités». Marie peut nous aider à L’accueillir. Alors «il viendra, et la vie changera», a conclu François.

S’engager à être solidaire et responsable

Après la prière de l’Angélus, le Saint-Père a renouvelé ses vœux aux fidèles pour cette nouvelle année, en invitant à fuir «une mentalité fataliste ou magique : nous savons que les choses s'amélioreront dans la mesure où, avec l'aide de Dieu, nous travaillerons ensemble pour le bien commun, en mettant les plus faibles et les plus défavorisés au centre», a-t-il souligné. «Nous ne savons pas ce que 2021 apportera», a admis François, mais chacun peut «prendre soin» des autres et de la création, et fuir les comportements hédonistes, tels que ceux qui enfreignent les mesures de confinement.

Le Souverain Pontife a ensuite salué spécialement «ceux qui commencent la nouvelle année avec plus de difficultés: les malades, les chômeurs, ceux qui vivent dans des situations d'oppression ou d'exploitation». Il s’est aussi adressé à «toutes les familles, en particulier celles qui ont de jeunes enfants ou qui attendent une naissance. Une naissance est toujours une promesse d'espoir: je suis proche de ces familles», a-t-il assuré.