Montréal

Jennifer Lobréau est directrice au développement communautaire de la Saint-Vincent de Paul pour la conférence* Saint-François-Solano. Ayant à cœur d’offrir prioritairement de l’aide alimentaire aux personnes vulnérables, son équipe a fait de ce lieu un point central dans le domaine pour le secteur de Rosemont.

Avant de revenir physiquement dans les conférences, ils envoyaient des coupons alimentaires pour que les gens puissent quand même acheter de quoi manger. Avec toutes les mesures sanitaires à respecter, une équipe de bénévoles a pris en charge le dépannage physique depuis mai.

Une partie des bénévoles rappellent les gens depuis leur domicile, puis des rendez-vous sont pris sur une journée en entier, eux fois par mois, ce qui permet à une cinquantaine de personnes d’avoir accès à une session de dépannage alimentaire. Avec toutes les recommandations de la santé publique ils doivent limiter à 50 :« On a eu un gros boum en mars, avril, surtout. Pis là on revient sur des chiffres assez normaux quand même. Ça s’est calmé parce qu’il y a eu les aides gouvernementales, mais on se prépare pour quand la PCU va arrêter. Il y aura sûrement une autre montée des demandes».

Quand les personnes se présentent au lieu de dépannage, elles récupèrent un coupon alimentaire qu’elles pourront échanger en épicerie. Il y a aussi une «mini-épicerie» où elles peuvent choisir différents items : «C’est des dons qu’on reçoit. On fait aussi appel à Moisson Montréal et on a un partenariat avec Bouffe-Action Rosemont dans le cadre d’un projet qui s’appelle le P.L.A.N. Eux nous apportent des denrées fraiches qu’ils récupèrent dans Rosemont auprès d’épicerie et de petits commerçants, pour éviter le gaspillage alimentaire». 

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SOLI-70

Soli-70 est un projet qui s’est aussi développé dans le contexte de la Covid, les personnes de 70 ans et plus se retrouvant assez strictement confinées: «Les personnes qui avaient besoin de dépannage alimentaire étaient bloquées, donc là il y a tout un système de livraison qui a été mis en marche pour pouvoir leur permettre d’avoir accès à de l’alimentation. Ça, c’est pour les personnes de 70ans et plus et les personnes à mobilités réduites». Les bénévoles étant assez âgés, l’équipe a lancé un appel sur les réseaux sociaux et beaucoup de groupes d’entraide se sont montés : « C’est quasiment que des nouveaux bénévoles assez jeunes qui eux se sont chargés d’aller faire l’épicerie pour les personnes, puis ensuite d’aller leur livrer. Ça a créé un filet de sécurité et puis de solidarité assez impressionnant», relate Jennifer Lobréau. 

Parmi tous ceux qui donnent temps et énergies aux services des plus vulnérables, les motivations d’un tel engagement diffèrent : « Elles ne sont pas forcément religieuses, mais à Saint-François Solano on est en train de travailler avec l’église (adventiste) pour justement mettre des choses en place ensemble, parce qu’ils se rendent compte qu’on aide beaucoup de personnes et eux veulent contribuer à ça».

Un élan de solidarité depuis la maison

Si beaucoup de bénévoles ne pouvaient pas sortir, l’âge oblige, ils n’hésitaient pas à mettre en marche tout leur réseau de contacts pour s’entraider. Les plus jeunes étaient sur le terrain: «En terme de solidarité, on n’a jamais vu ça, ça a beaucoup augmenté, même si les gens ils étaient limités ».

Pour le moment, les points de services sont à peu près tous ouverts à nouveau : «C’est quand même encourageant. Et si ça n’ouvre pas physiquement, ça s’organise autrement».

Libre Espace Rosemont… un projet à suivre!

Le Libre Espace Rosemont est un projet en collaboration avec d’autres organismes qui est sur pause depuis la Covid. Dans l’idée, il s’agit de créer un lieu où les personnes venant chercher de l’aide alimentaire se sentiraient bien accueillies. Elles pourraient prendre un café et trouveraient quelqu’un sur place pour les référencer au besoin.

Toutefois, une intervenante sociale est déjà présente les jours de dépannage alimentaire à la conférence Saint-François-Solano pour offrir des outils de référencement auprès des bénéficiaires : «Selon leurs besoins, on peut les orienter, puis être à leur écoute. Parce qu’il y a l’axe du dépannage alimentaire, mais c’est sûr que l’accueil, l’écoute, le référencement, c’est des choses auxquelles on tient beaucoup parce que c’est quand même la base de nos actions à la Saint-Vincent de Paul et puis on veut garder ça. Ça fait la différence quand tu viens chercher ton dépannage pis que t’es reçu avec dignité. Tsé les gens se sentent à l’aise, ils se sentent pas juger ou mal vus». Dans le même ordre d’idées, Jennifer exprime que le local sera en réaménagement pour être le plus chaleureux possible, dès que la situation le permettra.

*Conférences : Nom donné aux points de service de la Société Saint-Vincent de Paul. 

Visitez le site web de la Société Saint-Vincent de Paul : https://ssvp-mtl.org/fr