Montréal

À travers une série d’entretiens avec Jean-Marie Lapointe, l’abbé Claude Paradis dévoile la force qui anime l’organisme Notre-Dame de la rue dans sa mission auprès des personnes itinérantes.

Plus habitué à rencontrer les personnes vivants dans la rue qu'à dédicacer des livres, c'est avec beaucoup d'émotions et de fébrilité que l'abbé Claude Paradis a présenté son premier livre. Au premier rang, sa maman, des tantes et des cousines sont venues le soutenir tout comme son fils adoptif Kevin et de nombreux bénévoles et amis de Notre-Dame de la rue.

Le livre a été préfacé par Isabelle Maréchal, journaliste et animatrice radio. Marraine de l'organisme, Isabelle Maréchal est particulièrement touchée par les gens « un peu poqués et par Claude : je suis tombée en amour car c’est un homme incroyablement généreux et qui veut toujours rendre ce qu’il a reçu ».

Mgr Roger Dufresne, vicaire épiscopal, était présent pour introduire la soirée : « Les temps changent : avant les gens allaient voir le prêtre dans son église ; là c'est le prêtre qui vient à leur rencontre dans la rue. D’habitude les gens se confessent au prêtre ; par ce livre c'est le prêtre qui se confesse! ». Il a exprimé le souhait que ce livre permette à chacun de vivre un changement afin de se laisser toucher par les gens de la rue.

Confidences

Assurément, c’est plus qu’une amitié qui unit les deux auteurs du livre. De la complicité (à l’image de la couverture du livre), une histoire commune, beaucoup d’émotions et un profond respect se sont dégagés de leurs échanges au cours de la soirée. « J’ai connu Claude au cours de mes émissions mais beaucoup d’autres choses nous lient : notre consommation passée de substances, notre clinique commune : nous avons eu le même médecin et le même thérapeute » raconte Jean-Marie Lapointe. Pour L’abbé Paradis, « Jean-Marie c’est une amitié qui grandit chaque jour : quelle chance de l’avoir rencontré! ».

Le deux amis ont abordé le sujet délicat de l’aide aux itinérants. Pour Jean-Marie Lapointe, il faut sans aucun doute investir de l’argent et des ressources en santé mentale : « Tous ceux qui finissent dans la rue tombent en dépression ». L’abbé Paradis est lui revenu sur une expérience menée à New-York qui avait permis d’offrir à des itinérants un appartement gratuit pendant un an. Finalement c’est plus qu’un toit qui leur avait été offert : « au bout d’un an tous s’en étaient sortis : plus de substance, en général un travail, un accès aux soins, une vie sociale, des envies de projets ».

Les deux auteurs ont aussi parlé de leur passé et de leurs démons. Des démons qui, maintenant leur permettent, chacun à leur manière, de se sentir proches des personnes qu’ils rencontrent dans la rue. L’abbé Paradis explique : « Ayant vécu la rue (...), je la comprends et par Notre-Dame de la rue nous voulons apporter une présence spirituelle, aider à trouver un sens à ce que les gens vivent. Le plus important c’est de connaître le prénom des personnes rencontrées, les aimer avec bienveillance et sans jugement : les prendre là où elles en sont et non là où on imagine qu’elles devraient être ». Jean-Marie Lapointe à quand à lui renchérit par un « Aider, ça aide! ».

L’abbé Paradis concluait avec une parole de Saint Paul : « Ta faiblesse deviendra ta force : C'est la rue qui m'a amené à l'Église et dès que j'ai été ordonné, l'Église m'a renvoyé dans la rue. Je dis souvent, la rue est mon Église : nous voulons rendre les gens heureux aussi heureux que nous le sommes. »

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