Déclaration de Mgr William T. McGrattan, évêque de Calgary et président de la Conférence des évêques catholiques du Canada à la suite du décès du pape François

International
lundi le 21 avril 2025
C’est avec une profonde tristesse que je me joins à mes frères évêques, ainsi qu’aux fidèles catholiques du Canada et du monde entier, pour pleurer la perte de notre Saint-Père, le pape François, qui est décédé lundi, le 21 avril 2025, à Rome à l’âge de 88 ans. La première nuit après avoir été élu par les cardinaux au Siège de Pierre en mars 2013, le pape François a déclaré « Prions toujours pour nous : l’un pour l’autre, pour le monde entier afin qu’advienne une grande fraternité. ». Au cours des 88 années de son ministère pétrinien, son témoignage pastoral et son leadership de l’Église catholique, en tant que 266e successeur de saint Pierre, ont marqué l’Église, le monde entier et notre société canadienne avec les valeurs de l’Évangile. L’image réconfortante que François a souvent donnée de l’Église comme « hôpital de campagne » nous a apporté un message d’espoir, de paix, de compassion et de miséricorde. Il souhaitait que l’Église soit proche des gens, présente de manière à refléter la miséricorde, le pardon et le soin du Christ. Il nous a invités à devenir des disciples missionnaires de foi, d’espoir et d’amour et à annoncer la joie de l’Évangile au monde.
Le pape François désirait que l’Église soit plus efficace dans son engagement pastoral. Il voulait promouvoir une plus grande communion, participation et mission dans la vie de l’Église. François a commencé par renouveler le processus et les résultats des synodes, en y ajoutant une écoute mutuelle et un dialogue dans lequel chacun a quelque chose à apprendre. Il a souvent déclaré que devenir synodal est la conversion que Dieu attend de l’Église au XXIe siècle.
Pendant son pontificat, il a effectué plus de 40 voyages apostoliques partout dans le monde et a publié de nombreuses lettres encycliques et exhortations apostoliques sur des thèmes contemporains tels que l’évangélisation dans la société moderne (Evangelii Gaudium), l’amour au sein du mariage (Amoris Laetitia), la gestion de l’environnement (Laudato Si’), la fraternité humaine (Fratelli Tutti), ainsi que les jeunes et le discernement vocationnel (Christus Vivit). Il a renforcé l’engagement continu de l’Église dans la lutte contre les abus sexuels, en rencontrant des victimes du monde entier afin de promouvoir la justice et la guérison dans leur vie. Il a mis sur pied des processus visant à améliorer la responsabilité et la transparence dans la gestion des finances du Vatican. Il a restructuré la Curie romaine (les départements administratifs du Saint-Siège) en priorisant l’évangélisation, mission centrale de l’Église, et a favorisé une Église plus participative et synodale.
« La confiance en la miséricorde infinie de Dieu » a été la vision qui a guidé le pape François tout au long de son pontificat, comme mentionné succinctement dans sa dernière lettre encyclique « Sur l’amour humain et divin du cœur de Jésus-Christ » (Dilexit Nos). Le pape François aspirait à ce que le message de miséricorde de l’Église soit toujours présent parmi les personnes marginalisées, celles aux périphéries existentielles et géographiques de la société. Il a été un défenseur infatigable des personnes démunies, migrantes, handicapées, âgées et de celles qui peinent à trouver leur place au sein de l’Église.
Un moment marquant pour les Canadiens et Canadiennes du pontificat du pape François a eu lieu lors de son voyage apostolique de cinq jours au Canada en 2022, lorsqu’il a présenté des excuses aux peuples autochtones pour les abus, la destruction culturelle et l’assimilation forcée associés aux anciens pensionnats indiens. Dans ses propres mots, il s’agissait d’un « pèlerinage pénitentiel » – un voyage de 5 700 km comprenant des événements à Edmonton, Québec et Iqaluit. Ce déplacement a témoigné de son profond respect pour les peuples autochtones et de l’engagement de l’Église à continuer à marcher ensemble sur le chemin de la vérité, de la justice, de la guérison, de la réconciliation et de l’espoir.
Le pape François a inauguré deux années jubilaires pendant son pontificat : une année sainte extraordinaire de la miséricorde en 2015 et l’année sainte de l’espérance qui a débuté la veille de Noël 2024. En tant qu’Évêque de Rome, François a exigé beaucoup tout en prêchant un Dieu de miséricorde, en s’engageant joyeusement avec les non-croyants, les athées, les agnostiques, les sceptiques et les personnes qui se trouvent dans les périphéries de la vie – plusieurs pensant que le christianisme n’a plus rien à offrir dans les circonstances de la vie. Son pontificat a véritablement été « un chemin de fraternité, d’amour, de confiance entre nous ». Nous remercions Dieu pour l’héritage que le pape François nous a laissé, un héritage qui nous invite à vivre notre foi avec plus de conviction et qui nous encourage en tant que chrétiens et chrétiennes à bâtir des relations de confiance et de plus grande compassion avec les autres.
En ce temps de tristesse, j’invite les fidèles catholiques à se joindre à leur évêque diocésain et à leurs ministres pastoraux pour prier pour le repos de l’âme du pape François. Rendons grâce à Dieu de nous avoir donné un pasteur si dévoué, un enseignant éloquent de la joie de l’Évangile, un témoin humble et un compagnon de route porteur d’espoir. Que l’amour et l’espérance que le pape François a trouvés dans le Christ ressuscité continuent de rayonner à travers nos vies, et qu’il reçoive la récompense promise aux bons et fidèles serviteurs, hérauts de la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu.
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