Montréal

Alors que l’année pastorale battait son plein, le contexte entourant la COVID est venu brutalement mettre un terme aux parcours de catéchèse. Cela n’a toutefois pas empêché Delfor Rojas-Benavente, répondant au service à l’enfance, de se retrousser les manches et d’user de créativité pour réinventer les rencontres de parcours catéchétiques restantes pour les enfants de sa paroisse. Un bel exemple d’initiative mise en place dans le diocèse de Montréal en ce temps de chamboulements.

Delfor Rojas-Benavente travaille comme répondant au service à l’enfance depuis 2004 pour l’unité pastorale de Ste-Colette et Saint-Camille dans Montréal Nord. Son équipe et lui en étaient à la 4e rencontre du parcours catéchétique de la session d’hiver lorsque les mesures gouvernementales et diocésaines sont arrivées : «Tout d’un coup, je me suis posé la question : « Qu’est-ce qu’on fait? Comment on fait? » Parce que pour moi l’une des principales raisons de continuer à faire en sachant pas exactement quoi faire encore, c’était d’honorer [l’engagement envers] les parents et les enfants », explique-t-il. Ainsi, pas question pour lui de laisser tomber les 3 rencontres restantes. Il est alors entré en contact personnellement avec chaque parent pour voir la possibilité d’utiliser les moyens informatiques puis il a communiqué avec l’équipe de catéchètes qui a accepté. 

À partir de ce moment, le travail a été colossal : « Il y a eu comme une espèce d’urgence, avec les recommandations qui changeaient au jour le jour. Je travaillais sous le stress, ça, c’est la vérité». Ce dernier a préparé l’équivalent des rencontres que devaient suivre la centaine d’enfants répartis en quatre groupes d’âge: « Peu à peu, on a envoyé ça aux parents, pour que ce soient eux qui soient chargés de travailler/faire la catéchèse avec leurs enfants [et de faire les activités]. Les catéchètes restaient à disposition pour répondre à des questions ».

La démarche s’est révélée fructueuse : « C’est bien reçu et la réponse de certains parents qui sont vraiment intéressés me surprend favorablement. Ils nous demandent même de poursuivre avec d’autres activités qui soient assez concrètes pour leurs enfants pour cet été (rire). Je vais voir s’il y a la possibilité de leur proposer ».

La COVID dans l’évangile?

Delfor semble avoir innové pour rendre possible la continuité de la vie paroissiale. Mais la COVID-19 a toutefois changé quelque chose de très particulier pour lui : «On vit une situation unique dans notre histoire et cela m’a permis de faire des liens très concrets dans les activités avec les histoires bibliques que nous utilisons pour nos rencontres. J’ai même créé une activité avec la COVID-19 par rapport à la présence de Jésus, pour proposer aux parents et aux enfants de relire cette problématique, mais à l’aide des évangiles. Ça aussi je pense que c’est un apprentissage qui fait du bien et qui va faire du bien encore longtemps ». De cette manière, Delfor fait ce qu’il appelle «l’actualisation des évangiles» : « Des lectures bibliques comme le bon samaritain, la tempête apaisée, l’envoi des disciples de Jésus après la Pentecôte […] c’est à chacun de nous d’essayer de les [appliquer concrètement] dans notre vie de chaque jour ».

Tisser des liens plus serrés

S’il y a une chose que Delfor a vue se transformer grâce à la crise de la COVID-19 ce sont les relations: «Je pense qu’on a resserré un peu plus les liens entre les catéchètes et les parents. C’est vraiment important cette relation nouvelle créée à partir d’une problématique, parce qu’étant donné la réponse majoritaire des parents, je crois que c’est positif. En espérant qu’on pourra continuer de garder ces liens assez serrés ».