Montréal

Le 17 octobre dernier, une messe votive à l’Esprit Saint a été célébrée à la cathédrale Marie-Reine-du-Monde pour marquer le début de l’expérience synodale diocésaine qui débute en ce mois à l’initiative du pape François.

Être disciple missionnaire, ce à quoi le pape François appelle l’Église du monde, recouvre deux dimensions, tel qu’indiqué par Mgr Lépine qui a présidé cette messe votive à l’Esprit Saint. D’abord, il y a la dimension personnelle puisque chaque baptisé reçois cet appel à être disciple missionnaire, mais nous sommes aussi appelé à le devenir ensemble, dans sa dimension communautaire. Pour Mgr Lépine, il ne s’agit « pas seulement d’une somme d’efforts », mais d’être le « peuple de Dieu comme unité, comme corps du Christ ». 

Un synode hybride pour le diocèse de Montréal

Ce synode, « c’est pour faire comme une révision de vie. Comment on est ensemble disciple missionnaire? Comment est-ce qu’on fait ça ensemble? », lance l’archevêque. « On fait déjà des choses ensemble... peut-être pourrait-on en faire plus! »

Dans la même idée, Mgr Lépine et Mgr Alain Faubert ont mis en lumière « l’arrimage » qui sera fait entre ce synode diocésain et la démarche déjà entreprise pendant les dernières années au sein du chantier diocésain. Pour rendre concrète la démarche, Mgr Faubert a proposé de faire un « diagnostic sur la qualité de notre marcher ensemble » et de vivre un « discernement des orientations » pour l’avenir. Le tout, toujours en restant à l’écoute de ce que nous dit l’Esprit et en l’accueillant. 

« En Jésus-Christ, bâtissons une Église vivifiante qui se laisse évangéliser, se laisse travailler chaque jour, se fait accueillante et proche du monde », rappelle l’évêque auxiliaire. Cette phrase phare du chantier diocésain, conjuguée avec les pistes de réflexion du synode, donne le cœur de la démarche « hybride » qui se vivra dans notre diocèse au courant des prochains mois. 

Les 3 séquences du pape François

Lors de l’homélie, Mgr Lépine a décortiqué ce synode diocésain selon les trois séquences majeures et complémentaires auxquelles le pape François a fait référence. 

La première séquence « évoque une église synodale », c’est-à-dire « une église qui marche ensemble à la suite de Jésus-Christ ». « Le pape nous invite à faire un effort, à devenir plus intentionnels, plus délibérés, plus réfléchis », exprime Mgr Lépine. L’importance de la communauté et comment faire grandir cette dimension est au cœur de la réflexion personnelle, mais aussi ecclésiale, paroissiale, au sein des mouvements et des communautés religieuses. « Comment mettre Jésus-Christ au centre? », lance l’archevêque. Sous la conduite de l’Esprit Saint, le plus important : « Parce que la réflexion ne suffit pas, les études ne suffisent pas. Ça prend l’action de Dieu ». 

La deuxième séquence s’attarde sur Jésus, la foule, les apôtres. Si « on part toujours de Jésus », en tout et pour tout, surtout pour être disciple, la foule « c’est tout le monde ». Encore plus largement, « ce sont aussi ceux qui ne croient pas, ceux qui ont d’autres croyances, d’autres attachements ». « Jésus Christ est venu pour tout le monde », à la fois pour ses disciples et pour les autres : « Être disciple de Jésus-Christ, c’est aussi se demander comment on va être ensemble pour tout le monde. Comment dans nos paroisses, dans nos milieux de vie, on va établir des ponts avec d’autres? » Mgr Lépine a pris comme exemples les associations à but non lucratif ou encore tous ces individus qui ont œuvré à faire ces liens ensemble pour « l’humanité entière ».

La troisième séquence se penche sur la rencontre, l’écoute et le discernement. « Ces trois aspects vont main dans la main avec tout le reste », lance Mgr Lépine. « La rencontre, le modèle c’est Jésus-Christ lui-même qui était là pour tous ceux qui voulaient le rencontrer et qui est allé au-dehors de lui-même, qui est sorti du Ciel pour être avec nous tous ». 

« Comment pouvons-nous être tous ensemble en sortie? Là où il y a dans l’Église des différences, mais aussi là où il y a, hors de l’Église, d’autres vies ». Pour rencontrer, il faut d’autant plus être à l’écoute. C’est là que nous apprendrons à connaître l’Autre, rappelle Mgr Lépine.