François réorganise le Vicariat de Rome: plus collégial et plus attaché au Pape
Pape François
La Constitution apostolique In Ecclesiarum Communione a été publiée vendredi 6 janvier, remplaçant la Constitution Ecclesia in Urbe de Jean-Paul II de 1988. Elle entrera en vigueur le 31 janvier. Le Pape, en tant qu'évêque de Rome, sera plus présent dans les décisions du Vicariat.
Salvatore Cernuzio - Cité du Vatican
Une plus grande collégialité et une plus grande présence du Pape, en tant qu'évêque de Rome, dans chaque décision pastorale, administrative et économique importante du diocèse de Rome. De nouveaux organes de contrôle des finances et des abus sont créés et le mandat du personnel exécutif est fixé à cinq ans, prorogeable pour seulement cinq autres années. Ce sont toutes les nouveautés introduites par In Ecclesiarum Communione, la nouvelle constitution apostolique publiée vendredi 6 janvier, qui abroge la précédente Ecclesia in Urbe de 1988 de Jean-Paul II et réorganise l'ordre du Vicariat.
En vigueur à partir du 31 janvier 2023, la Constitution s'ouvre avec une longue préface dans laquelle François trace une réflexion profonde sur son diocèse, Rome, dont il rappelle l'importance du point de vue ecclésial, mais aussi les difficultés des personnes qui y vivent et les activités en faveur des groupes sociaux les plus fragiles. La deuxième partie, en revanche, énumère les 45 articles qui empruntent beaucoup à ceux de la Constitution précédente, tout en introduisant plusieurs aspects nouveaux, à commencer par la figure du cardinal-vicaire, défini pour la première fois comme «auxiliaire», et le rôle plus important du Conseil épiscopal.
Elan évangélisateur et synodal
La réforme, qui s'inscrit dans la ligne de Praedicate Evangelium, a un objectif précis: redonner «un élan évangélisateur et synodal» au Vicariat de Rome, afin que, écrit le Pape François, il soit «un lieu exemplaire de communion, de dialogue et de proximité, accueillant et transparent au service du renouveau et de la croissance pastorale du diocèse de Rome».
Dans le texte, le Souverain pontife réitère que «l'Eglise perd sa crédibilité lorsqu'elle est remplie de ce qui n'est pas essentiel à sa mission ou, pire, lorsque ses membres, parfois même ceux investis de l'autorité ministérielle, sont source de scandale par leur comportement infidèle à l'Evangile». En effet, François énumère «certains des engagements les plus sérieux et les plus urgents» qui appellent l'action pastorale du Vicariat. Il s'agit notamment de la vigilance à l'égard de la gestion économique «afin qu'elle soit prudente et responsable» et «menée en cohérence avec la finalité qui justifie la possession de biens par l'Église».
Nominations par le Pape
En détaillant les 45 articles de la Constitution, le Pape s'attarde sur les figures de proue du Vicariat : le cardinal vicaire, le vice-président et les évêques auxiliaires. Tous, écrit-il, «sont nommés par moi pour une durée indéterminée et cessent leurs fonctions par mon décret».
Le vicaire - comme déjà établi par Ecclesia in Urbe - continue à exercer «le ministère épiscopal du magistère, de la sanctification et du gouvernement pastoral pour le diocèse de Rome avec le pouvoir vicaire ordinaire» selon les termes établis par le Pape. Le cardinal-vicaire, écrit-il, n'entreprendra pas d'initiatives importantes ou dépassant l'administration ordinaire sans m'en rendre compte au préalable.
Dans In Ecclesiarum Communione, le rôle du Conseil épiscopal est renforcé, il devient «l'organe principal de la synodalité» et «le lieu par excellence du discernement et des décisions pastorales et administratives». C'est le Pape qui le présidera lorsqu'il se réunira au moins trois fois par mois: «L'ordre du jour de chaque réunion doit m'être envoyé le plus rapidement possible», précise François. De même, «les procès-verbaux des réunions du Conseil épiscopal sont rédigés par l'évêque auxiliaire faisant office de secrétaire, désigné au début du Conseil, qui doivent m'être envoyés, et être conservés dans une section spéciale des archives générales du diocèse».
«Le cardinal-vicaire, poursuit le Pape, dans sa fonction de coordination de la pastorale diocésaine, agit toujours en communion avec le Conseil des évêques, de sorte qu'il ne s'écarte de son opinion concordante qu'après avoir évalué la question avec moi». Le conseil des évêques doit également donner son accord pour la nomination des aumôniers, des recteurs d'église et des responsables des services pastoraux.
Plus de transparence
Le règlement du Conseil diocésain pour les affaires économiques, un organe qui assiste le Pape dans l'administration économique du diocèse, doit également être approuvé par le Pape, indiquant des «critères de transparence dans la gestion des fonds».
De même, au Vicariat de Rome, une Commission de Vigilance Indépendante est établie comme organe de contrôle interne, avec son propre règlement approuvé par le Pape.
De nouvelles règles - très détaillées - s'appliquent également à la procédure de sélection des nouveaux curés, dont «les caractéristiques spirituelles, psychologiques, intellectuelles, pastorales et l'expérience dans un service antérieur, le cas échéant, doivent également être évaluées». «Le cardinal-vicaire, après avoir achevé le processus, précise le Pape, me soumettra les candidats à la fonction de curé pour une éventuelle nomination, et nommera les vice-prêtres».
Enfin, dans l'organigramme général, le Service de la protection des mineurs et des personnes vulnérables a été créé. Vendredi 6 janvier, le Pape a nommé l'un des évêques auxiliaires, Mgr Baldassare Reina, comme nouveau vice-gérant du diocèse de Rome.
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