Général

Cinq ans après l’ignoble attentat à la mosquée de Québec où six hommes ont été assassinés, l’Office de la pastorale sociale annonce quelques bonnes nouvelles qui peuvent contribuer à panser les plaies.

Par Louise Royer, Directrice de l'Office de la pastorale sociale

Avec la pandémie, la table interreligieuse de concertation du Québec a été mise sur pied pour interagir avec la Santé publique. Elle est présidée par Mgr Pierre Murray – un prêtre diocésain de Montréal. Elle est un lieu de connaissance mutuelle et de dialogue, notamment avec des musulmans. 

Depuis longtemps, le Centre Justice et foi et son secteur Vivre ensemble est à l’écoute et prend position dans les débats, par exemple sur la laïcité et l’immigration. Il anime un dialogue entre les féministes chrétiennes et musulmanes (Maria’M). 

Le Centre canadien d’œcuménisme avec le Forum interreligieux pour la paix propose, le 27 février prochain, un événement « Les itinérants nous parlent », en mémoire de l’abbé John Walsh, lauréat du Médaille du Lieutenant-Gouverneur pour son implication exceptionnelle en dialogue interreligieux et dans la cause des personnes en situation d’itinérance.

La chanson KUNE (Marchons ensemble), créée en collaboration avec le Centre canadien d’œcuménisme par l’artiste Geneviève Labbé fait résonner harmonie par la voix des artistes de différentes confessions. Le mot « paix » y est prononcé en plusieurs langues :  

KUNE Geneviève Labbé et Artistes invités / Guests Artists - YouTube

Religions pour la Paix est actif à Montréal avec sa présidente Pascale Frémond et, au plan international, avec un co-président gardien de ce territoire : Grand-Père Dominique Rankin.

Le Centre de ressources sur la non-violence propose une soirée-discussion Non-violence et harmonie interculturelle, le 9 février à compter de 19h30.  

Comme la justice pénale a condamné Alexandre Bissonnette pour les meurtres à la mosquée, une autre étape est possible, celle de la justice réparatrice. Le Centre de services de justice réparatrice propose une démarche en ce sens : un atelier de guérison des mémoires.

Les familles des victimes de la mosquée avec Poly se souvient, celles du cégep Dawson et de Danforth ont écrit une lettre ouverte aux Premiers ministres Trudeau et Legault en demandant l’interdiction des armes d’assaut.   

En octobre 2020, le pape François publiait une encyclique, Fratelli tutti, sur la fraternité et l’amitié sociale. Plusieurs groupes du diocèse l’ont approfondie, notamment les réseaux de la vie consacrée et de la pastorale sociale. 

Ces groupes ont proclamé solennellement en assemblée avec Mgr Christian Lépine et Mgr Alain Faubert, en octobre 2021, le document conjoint du pape François et du Grand Imam Ahmad Al-Tayyeb, repris à la fin de l’encyclique. En incluant ce document dans l’enseignement à portée universelle qu’est Fratelli tutti, le pape conférait à ce qu’on a appelé la déclaration d’Abu Dhabi une très haute importance pour toute l’Église. Il a été proclamé le 4 février 2019, et les Nations Unies ont fait de cette date la Journée internationale pour la fraternité humaine. Elle fait partie de la semaine de l’harmonie interconfessionnelle des Nations Unies (1er au 7 février). Que cette expression de foi et d’amitié sociale touche encore davantage de gens!

La fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune

« Au nom de Dieu qui a créé tous les êtres humains égaux en droits, en devoirs et en dignité, et les a appelés à coexister comme des frères entre eux, pour peupler la terre et y répandre les valeurs du bien, de la charité et de la paix.

Au nom de l’âme humaine innocente que Dieu a interdit de tuer, affirmant que quiconque tue une personne est comme s’il avait tué toute l’humanité et que quiconque en sauve une est comme s’il avait sauvé l’humanité entière.

Au nom des pauvres, des personnes dans la misère, dans le besoin et des exclus que Dieu a commandé de secourir comme un devoir demandé à tous les hommes et, d’une manière particulière, à tout homme fortuné et aisé.

Au nom des orphelins, des veuves, des réfugiés et des exilés de leurs foyers et de leurs pays ; de toutes les victimes des guerres, des persécutions et des injustices ; des faibles, de ceux qui vivent dans la peur, des prisonniers de guerre et des torturés en toute partie du monde, sans aucune distinction.

Au nom des peuples qui ont perdu la sécurité, la paix et la coexistence commune, devenant victimes des destructions, des ruines et des guerres.

Au nom de la ‘‘ fraternité humaine’’ qui embrasse tous les hommes, les unit et les rend égaux.

Au nom de cette fraternité déchirée par les politiques d’intégrisme et de division, et par les systèmes de profit effréné et par les tendances idéologiques haineuses, qui manipulent les actions et les destins des hommes.

Au nom de la liberté, que Dieu a donnée à tous les êtres humains, les créant libres et les distinguant par elle.

Au nom de la justice et de la miséricorde, fondements de la prospérité et pivots de la foi.

Au nom de toutes les personnes de bonne volonté, présentes dans toutes les régions de la terre.

Au nom de Dieu et de tout cela, [… nous déclarons] adopter la culture du dialogue comme chemin ; la collaboration commune comme conduite ; la connaissance réciproque comme méthode et critère »


Le Grand Imam Ahmad Al-Tayyeb et le pape François, Abu Dhabi, le 4 février 2019