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Voici le message de Noël 2020 de Mgr Richard Gagnon, Archevêque de Winnipeg et Président de la Conférence des évêques catholiques du Canada.

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Chers amis,

Cette année, nous approchons la célébration de Noël avec d’importantes nouvelles réalités qui sont très présentes. Il y a notre expérience d’une pandémie mondiale pendant les neuf derniers mois, une période d’incertitude sans précédent et de difficultés que nous n’avons jamais connues dans le passé. Il y a la réalité de l’annulation des liturgies publiques et des longs mois d’assemblées réduites et de déclin de la vie paroissiale et diocésaine. Par-dessus tout, nous constatons maintenant de façon dramatique à quel point nous sommes réellement vulnérables face aux désastres naturels et aux maladies.

J’ai lu récemment la transcription d’un message du pape Pie XII, radiodiffusé à Rome lors de la Solennité des Apôtres Pierre et Paul en 1941. C’était une période sombre au milieu de la Deuxième Guerre mondiale, marquée par une grande incertitude au sujet de l’issue de la guerre et souvent avec très peu d’espoir. Le Pape a dit : [traduction] « Le Père céleste continue et continuera de guider nos pas d’enfants avec fermeté et tendresse, si seulement nous nous laissons conduire par Lui et si nous croyons en la puissance et la sagesse de son amour pour nous. » Ces paroles de ce grand Pape pendant les jours sombres de la guerre peuvent très bien s’appliquer à notre vie aujourd’hui pendant que nous célébrons Noël dans l’ombre de la COVID 19. La réalité de l’incertitude, de la vulnérabilité et de la peur qui fait partie de notre vie n’est pas la fin de l’histoire, parce qu’il y a une autre réalité qui est également présente. Cette réalité, c’est l’expérience de la détermination à avancer sans savoir toutes les réponses. Pendant ces neuf mois, nous avons vécu notre foi en des manières nouvelles, nous avons réfléchi à notre vie de famille, à notre vie personnelle et à nos relations avec les autres; cela a été un temps de renforcement de nos familles chrétiennes, de notre église domestique, par la prière et la réflexion sur la Parole de Dieu. Cela a aussi été un temps qui nous a permis de mieux apprécier la foi des nombreux « chrétiens cachés » que nous ne voyons pas souvent à l’église, un temps qui nous offre l’occasion de reconstruire notre Église de nouvelles manières avec l’aide indéfectible du Père. 

Cette année, nous célébrons les liturgies du dimanche en étant spécialement accompagnés par l’Évangile de Marc, et en cela aussi, nous trouvons une grande consolation. L’Évangile de Marc est parfois appelé l’Évangile des disciples. Il montre clairement que les disciples de Jésus ont éprouvé de l’incertitude à Le reconnaître comme le Fils de Dieu ainsi qu’au sujet de leur appel à être des évangélisateurs dans une culture très différente des voies de l’Évangile. Saint Marc rapporte les paroles des disciples après que Jésus a calmé la mer quand ils ont dit : Qui est-il donc, celui-ci? C’est le cœur même de l’Évangile de Marc, et Jésus l’affirme quand il leur dit :
 
Et vous, que dites-vous? Pour vous, qui suis-je? C’est Pierre qui répond en disant : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Saint Marc nous dit qu’il n’est pas suffisant de comprendre intellectuellement notre foi; nous devons, par-dessus tout, avoir une rencontre et une relation personnelles avec Jésus.

Pendant ces jours de pandémie, nous sommes tous invités à rencontrer le Seigneur dans sa Parole, dans des périodes tranquilles de foi et de prière, dans les occasions de réfléchir à nos vies et à nos priorités, et même dans les possibilités nouvelles et extraordinaires que Jésus nous ouvre. C’est un temps de bénédiction, un temps privilégié dans notre vie quand le Seigneur peut réaliser des changements en nous, faire de nous de meilleurs disciples, nous aider à comprendre combien les sacrements sont vraiment précieux pour chacun et chacune de nous et nous aident à nous appliquer à reconstruire nos communautés chrétiennes.

Les liturgies de Noël parlent d’une nouvelle lumière et d’une nouvelle espérance qui s’est levée sur le monde : Car un enfant nous est né, un fils nous a été donné! Sur son épaule est le signe du pouvoir; son nom est proclamé : Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix. Cette lumière et cette nouvelle espérance sont pour tous les temps et pour tous les lieux, même de nos jours, puisque souvent nous marchons dans les ténèbres, comme les Écritures nous le rappellent. Les bergers sont allés en hâte à Bethléem pour voir ce qui est arrivé, car ils étaient remplis de la joie de la proclamation céleste : Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’il aime.

Nous sommes vivement conscients que la proclamation glorieuse de la naissance du Christ Enfant n’a pas mis fin aux ombres toujours présentes dans le monde, car même la Sainte Famille a souffert la persécution et l’exil. Pourtant, l’espérance de Noël qui est dans l’Enfant à Bethléem est une lumière qui guide nos pas – des pas qui peuvent être comme des enfants, mais qui nous conduisent pourtant au renouvellement de nos vies chrétiennes et de notre fidélité de disciples. 

Je vous souhaite à tous et à toutes, ainsi qu’à vos proches et à vos communautés de croyants, un temps de Noël joyeux et en santé et une Nouvelle Année remplie des plus précieuses bénédictions du Seigneur.


16 décembre 2020