Montréal

Arrivé de France en décembre dernier, Mgr Antoine de Rochebrune est le nouveau vicaire de l’Opus Dei au Canada. Découvrant le Québec « de l’intérieur », il commence son ministère dans cet étrange contexte de pandémie, mais avec un beau désir d’aller à la rencontre de tous.

Ingénieur de formation, il entre au séminaire de l’Opus Dei et est ordonné prêtre le 15 septembre 1995. Il exerçait dans les 20 dernières années la fonction de vicaire en France avant d’être nommé au Québec en mai 2020: « Quand le prélat m’a proposé de venir au Canada, j’ai dit : il fait froid là-bas! Ça a été ma première réaction. On m’a dit c’est vrai, mais il y a un très bon chauffage», dit-il en riant, avant d’ajouter qu’il a bien sûr accepté avec joie si cela «rendait service à l’Église». 

L’Opus Dei, fondé par Saint Josémaria Escriva, est une «famille de l’Église» catholique «qui s’occupe de susciter l’éveil à la sainteté des laïcs au milieu du monde» : «Je m’occupe de diriger cette institution de l’église qui est composée d’une vingtaine de prêtres au Canada et d’un millier de laïcs, je dirais, qui donnent de la formation, un accompagnement aux personnes, pour nous former en tant que chrétiens», explique-t-il. Le prélat est à Rome et différents vicaires le représentent dans chaque pays, comme lui ici.

Un début progressif 

«Le Québec, pour un Français, c’est formidable! Les Québécois sont des gens merveilleux!», lance le nouveau vicaire du Canada en souriant. «Évidemment, depuis mon arrivée, les choses vont lentement à cause du covid. Et puis il y a des gens que je n’ai pas pu rencontrer». Zoom, téléphone deviennent ces lieux de rencontre pour le moment, dans cette «installation progressive» : «Je commence à voir petit à petit, à travers les différences que je vois, un monde nouveau, en me rendant compte que finalement il n’y a pas qu’une organisation possible, ni au sein de l’Église, ni dans la société, mais il y a d’autres formules. Je vois aussi la réalité de l’évangélisation au Canada, où comme partout dans le monde entier il y a beaucoup à faire, parce que Jésus nous a envoyé jusqu’à la fin du monde, il a dit!» Sommes toutes, il a bien hâte de pouvoir rencontrer les gens en chair et en os. 

L’espérance avant tout

Ce qui lui est particulièrement cher dans son ministère? « Donner beaucoup, beaucoup, d’Espérance aux gens. Parce qu’on a besoin d’espérance! Avec la pandémie, il faut savoir que même si les gens sont loin des sacrements parfois, de la messe, de l’église physiquement, le Seigneur est toujours à nos côtés. Donc ça, c’est le message fondamental de l’Espérance : le Seigneur est toujours à nos côtés!»

Il parle également de cette espérance par rapport à l’évangélisation : «Il y a plein de choses à faire, dans le domaine de la formation chrétienne et les moyens de rejoindre les attentes des Québécois», chez qui il remarque une «culture empreinte d’Église». 

«J’essaie de comprendre l’histoire de l’Église du Québec. Une histoire faite de sainteté, parce que je suis admiratif de la sainteté des premiers. Je me suis intéressé pas mal à Marie de l’Incarnation qui est quand même impressionnante!»

À la carte et sur mesure!

L’évangélisation, rien de plus «concret» pour Mgr de Rochebrune : «C’est nous demander pour les jeunes, les personnes âgées, les personnes malades, les personnes très occupées par leur travail, à tous les niveaux, comment toutes ces personnes peuvent trouver Dieu? C’est savoir parler aux laïcs, selon leurs circonstances familiales, professionnelles, en les aideant à trouver des moyens dans toute cette agitation de la rue, du monde, à être des âmes de prières, à être «contemplatif au milieu du monde» (expression du fondateur de l’Opus Dei)».

« Et puis savoir trouver les mots qui sont souvent les mots de l’amitié, parce que l’évangélisation c’est souvent avec nos amis, nos proches, tous ceux avec qui nous pouvons avoir des conversations profondes et à ce moment partager notre amour de Jésus». Cela s’applique aussi pour ceux qui ne croient pas, à qui il faut savoir «transmettre notre passion pour le Christ», selon Mgr de Rochebrune. 

L’Opus Dei a divers centres où ont lieu diverses activités comme des formations, des retraites, des cours pour accompagner les personnes selon leurs besoins. À Montréal, le centre Fonteneige, par exemple, est un foyer pour étudiantes. Parfois quelques activités ont lieu au sein des paroisses. 

Un message à notre attention

Mgr de Rochebrune tenait à donner ce message à tous ceux qui liraient cet article : «Je vis ces moments de mon initiation à la vie au Québec, et particulièrement à Montréal, avec beaucoup de passion parce que même s’il me faut attendre pour rencontrer les personnes physiquement, je vois naître la vie, je parcours ses rues et je prie pour les habitants de Montréal avec l’envie de les rejoindre. Et je vois beaucoup de jeunes et ça, ça me plaît beaucoup de voir qu’il y a une jeunesse qui est très présente ici». 

Mgr de Rochebrune collabore également dans un projet d’application web qui se nomme 10 minutes avec Jésus, dans lequel plusieurs prêtres francophones se relaient pour offrir une prédication quotidienne sur l’évangile du jour. Pour le retrouver, c’est ici-> https://10minutesavecjesus.org/

Pour écouter l’entrevue de Mgr de Rochebrune à Sel et Lumière :
 https://slmedia.org/fr/blogue/eglise-en-sortie-19-avril-2021