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Le 27 mai 2021, Rosanne Casimir, la chef de la Première Nation Tk’emlups te Secwépemc, a annoncé dans un communiqué que les sépultures anonymes de 215 enfants du pensionnat autochtone de Kamloops, en Colombie-Britannique, avaient été repérées. C’est « une perte impensable dont on parlait, mais qui n’avait jamais été documentée », commente-elle. Une forte vague médiatique a suivi au niveau national et au-delà.

Par l'Office de la pastorale sociale

*Merci au service des communications de l’Archidiocèse de Québec : de larges extraits d’un article publié le 23 juin sont repris ici, avec autorisation. 



Un mois plus tard, le 24 juin 2021, les recherches entamées sur le site de l’ancien pensionnat de Marieval, en Saskatchewan, ont révélé la présence d’un autre site avec un nombre estimé de 751 tombes non-marquées. Le 30 juin, on en trouvait 182 à Lower Kootenay, en Colombie-Britannique. Le choc, la tristesse, le désir de comprendre, débordent largement le coeur des membres des Premières nations, traversent le pays entier et sont partagés à l’international. 

Ces recherches et celles en cours ravivent les profondes blessures liées aux pensionnats autochtones. Mais elles peuvent aussi être l’occasion de faire la vérité sur le passé, et avancer ensemble sur des chemins de réconciliation et de guérison. C’est dans cet esprit que des gens d’origines diverses se sont joints à une cérémonie le 31 mai en soirée, près du monument de Georges-Étienne Cartier au parc du Mont-Royal; et que l’Archevêque a publié un message de solidarité avec les familles et les communautés le 11 juin. Mgr Lépine y présente des excuses en tant que Canadien et en tant que Catholique pour les souffrances causées.

Comprendre l’histoire des pensionnats

La découverte des sépultures anonymes suscite douleur et incompréhension. L’Archidiocèse de Québec a rassemblé quelques informations permettant de comprendre davantage la situation. Cliquez ici.

Au Québec, l’histoire des pensionnats confessionnels est plus courte (1930-1980) et plus limitée (6 pensionnats sur les 139 au Canada). Deux pensionnats étaient anglicans; les quatre catholiques étaient dirigés par les Oblats. Plus de détails dans ce livre. Par ailleurs, des jeunes de Kahnanwake et de Kanesatake ont fréquenté le pensionnat de Spanish en Ontario. 

Commission Vérité et Réconciliation

De 2007 à 2015 s’est tenue la Commission de Vérité et Réconciliation pour faire la lumière sur la question des pensionnats autochtones. Brian McDonough, alors directeur de l’Office de la pastorale sociale de l’Église catholique à Montréal, a fait partie du comité consultatif régional – Québec de cette Commission. Les deux évêques auxiliaires, récemment ordonnés à l’époque, Mgr Christian Lépine et Mgr Thomas Dowd, ont écouté les témoignages présentés à la séance tenue à l’Hôtel Reine-Élizabeth, au centre-ville de Montréal en avril 2013. Partout au Canada, de nombreux évêques et communautés religieuses y ont activement participé. Voir le dossier sur leur réponse à tant de souffrance à consulter ici.

Un des appels de la Commission demandait la mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies sur les peuples autochtones. Le projet de loi C-15 vient d’obtenir, le 21 juin 2021, la sanction royale. Belle avancée, après des années d’engagement et de plaidoyer! Mais surtout, un bon début pour l’action. Un autre demandait que le Pape vienne au Canada pour présenter des excuses au nom de l’Église catholique.
 
Excuses offertes


Plusieurs communautés religieuses, dont les Oblats de Marie Immaculée, autrefois responsables du pensionnat de Kamloops, ont présenté leurs excuses aux Premières Nations à partir de 1991. Voici où l’on peut les trouver.

     Pour une liste plus complète: www.ecdsh.org/des-pas-en-avant/

Rencontre à venir avec le pape François

Le 10 juin 2021, la Conférence des évêques catholiques du Canada a annoncé qu’une rencontre entre une délégation d’Autochtones et le pape allait avoir lieu pour vivre des moments significatifs de dialogue et de guérison. Le 29 juin, elle a annoncé que cette rencontre aurait lieu le 20 décembre prochain. Cet événement est le fruit d’une conversation avec des personnes et des communautés autochtones, tant au niveau local que national, et bilatéralement avec les organismes nationaux des Premières Nations, des Métis et des Inuits, depuis plus de deux ans maintenant.

À la suite de Sainte Kateri Tekakwitha

L’Église et les premiers peuples se rencontrent souvent au cœur même des Autochtones qui professent et qui vivent la foi chrétienne. Sainte Kateri Tekakwitha est une des premières sur ce chemin. Nicholas Black Elk nous y précède aussi. Au cœur de ces personnes se vit la rencontre avec le Christ, et naît la réconciliation au plus intime. Mission chez nous appuie ces communautés. A Montréal, Sainte-Kateri au centre-ville invite ces personnes et leur donne un espace de rencontre. Voir cet article.

Pour aller plus loin…

Voici quelques suggestions pour amener la réflexion un peu plus loin… et s’exposer à une diversité de points de vue.

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