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Chers frères évêques, invités distingués et membres du personnel de la CECC,

Après avoir tenu les réunions de l’Assemblée plénière en ligne pendant deux années consécutives, c’est avec grande joie que je vous souhaite la bienvenue en personne à la réunion de 2022 de l’Assemblée plénière de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC). Dans ce rapport aux membres de la CECC, j’attirerai l’attention, comme c’est l’habitude, sur certains faits saillants de la vie et du travail de la Conférence au cours des 12 derniers mois.

1. Cheminer ensemble avec les peuples autochtones du Canada

Bien que la CECC ait une longue histoire de relations avec les peuples autochtones, ces relations ont été considérablement renforcées pendant les dernières années, grâce en partie au travail du Conseil autochtone catholique du Canada élargi et du Groupe de travail épiscopal sur la coordination des initiatives pastorales pour les peuples autochtones, et grâce également à la participation de la CECC au Cercle Notre-Dame-de-Guadalupe.

Plus précisément, vous vous souviendrez que pendant une période de cinq jours à la fin de mars cette année, des représentants et représentantes des Premières Nations, des Métis et des Inuits ont rencontré le pape François au Vatican et ont raconté leurs histoires de douleurs et de traumatismes vécues par les anciens élèves des pensionnats et par leurs descendants. Aujourd’hui, en ramenant à la mémoire cet événement capital, je voudrais spécialement rendre hommage au Groupe de travail épiscopal sur la coordination des initiatives pastorales pour les peuples autochtones, ou le GTE.

Constitué à l’origine à la suite de l’Assemblée plénière 2018 afin de tracer une voie, fondée sur l’Évangile et sur la sagesse des cercles d’écoute, vers de meilleures relations avec les peuples autochtones, le GTE a graduellement élargi son travail pour inclure des domaines de plus en plus complexes de besoin pastoral, en rédigeant au début des réponses pastorales, en planifiant la délégation autochtone à Rome pendant la COVID-19, en soutenant les préparatifs de la visite papale, et maintenant en aidant à assurer le suivi après la visite papale. En se chargeant de ces domaines de responsabilité et d’autres, le GTE a formé divers sous-comités pour l’appuyer dans son travail en faisant appel à encore plus d’évêques et à des experts laïcs. Avec le recul, je suis certain que vous conviendrez que beaucoup de remerciements seraient de mise – plus qu’il ne serait jamais possible dans ce bref rapport – au sujet du travail et des contributions du GTE depuis quatre ans, mais surtout au cours des 12 à 16 derniers mois, sans parler du soutien additionnel fourni par ses sous-comités et ses collaborateurs. Dans l’ensemble, ce qui m’a vraiment impressionné, ce n’est pas seulement la variété, l’ampleur et la qualité de ce qui a été accompli, mais aussi la générosité indéfectible de temps et d’efforts de chacun des évêques et de leurs collaborateurs qui ont travaillé à promouvoir la réconciliation avec les peuples autochtones. Nous avons une forte dette de reconnaissance envers chacun d’eux.

Nous serons invités plus tard cette semaine à discerner ensemble la meilleure façon de continuer d’exercer notre rôle, en tant qu’évêques et en tant qu’Église, sur le chemin vers la réconciliation avec les peuples autochtones, tant à l’échelle nationale, au niveau de la Conférence épiscopale qu’à l’échelle locale, au niveau des diocèses. Nous avons beaucoup appris de notre expérience de cheminement avec les peuples autochtones au cours des dernières années.

Assurément, ce que nous avons vécu depuis notre dernière Assemblée plénière n’aurait pas été aussi extraordinaire sans la visite apostolique du pape François au Canada, tant pendant la période préparatoire que pendant la visite elle-même. Après avoir reçu une invitation des évêques du Canada en septembre dernier et à la suite de sa rencontre avec la délégation autochtone au Vatican en mars, le Saint-Père a promis de visiter le Canada dans le but très précis de promouvoir la réconciliation avec les peuples autochtones. De plus, il a désiré le faire à un moment de l’année où sainte Anne, la grand-mère de Jésus, est honorée, précisément en raison du rôle et du respect accordés aux personnes âgées dans les cultures autochtones. Pour tenir cette promesse, le pape François est arrivé au Canada le 24 juillet pour commencer son « pèlerinage pénitentiel ». Il a passé une grande partie de la semaine à rencontrer les peuples autochtones, y compris des survivants et survivantes, à entendre leurs histoires et à s’informer des histoires familiales et communautaires tragiquement touchées par des siècles de politiques et de pratiques coloniales malavisées. En suivant le pape François d’Edmonton à Québec, puis à Iqaluit, nous avons entendu le Successeur de Pierre, en communion avec nous ses frères, les évêques du Canada, reconnaître la vérité du passé, demander pardon et promettre de nouveau de marcher avec les peuples autochtones, tout en promettant également son soutien et son encouragement aux jeunes générations autochtones.

Comme vous le savez très bien, la visite papale, y compris sa préparation et sa logistique, a été organisée dans des délais très serrés, que certains diraient pratiquement impossibles. Une personne clé dans la réalisation efficiente et efficace de l’événement a été Mgr Richard Smith, qui a accepté, à la demande du Conseil permanent, d’agir comme coordonnateur en chef de la visite papale. Il ne fait aucun doute que le succès de cette semaine extraordinaire doit beaucoup à son travail de qualité, avec une équipe talentueuse de bénévoles qui l’ont appuyé. En notre nom à tous, je tiens à exprimer ma plus profonde reconnaissance à Mgr Smith, confiant que la visite du pape François au Canada continuera de porter de nouveaux fruits dans nos efforts constants pour marcher avec les peuples autochtones sur le chemin de la vérité, de la réconciliation, de la guérison et de l’espérance.

En fait, la visite du pape François au Canada et ses excuses aux peuples autochtones, en plus de nos propres excuses exprimées en tant que collège des évêques en septembre dernier, et notre promesse de 30 millions de dollars en cinq ans en vue d’un nouveau Fonds de réconciliation avec les Autochtones, ne constituent pas la fin du chemin de réconciliation de l’Église avec les peuples autochtones. Il reste encore beaucoup de travail à faire au niveau personnel et pastoral de nos échanges, où des relations véritables et durables sont nouées et où les fondements d’un avenir plus heureux sont fermement établis.

2. Famille et vie

Même au milieu d’une année très occupée et historique pour l’Église du Canada, la CECC a continué de répondre à plusieurs autres exigences et besoins pastoraux.

Le nouveau Comité permanent pour la famille et la vie a réalisé deux initiatives nationales pour appuyer les célébrations locales de la Rencontre mondiale des familles avec des vidéos sous le thème L’amour familial : vocation et chemin de sainteté, et un chapelet national avec participation de familles de tout le pays. De plus, inspiré par l’Année de la famille Amoris Laetitia, l’Office a organisé deux ateliers nationaux de réseautage pour les animateurs diocésains afin de discuter les joies et les difficultés que les familles connaissent aujourd’hui et ce que l’Église peut faire pour mieux les accompagner et les soutenir. De plus, l’Office a lancé un bulletin électronique à libre accès intitulé Toutes choses nouvelles / All Things New. Publié périodiquement, il inclut des réflexions écrites et sonores sur les thèmes de la famille et de la vie, ainsi que des outils et des ressources des médias sociaux à l’intention des paroisses et des familles.

3. Nouvelles sur le processus synodal

En octobre dernier, lors d’une célébration internationale sur la place Saint-Pierre, le Saint-Père a ouvert la voie qui atteindra son sommet en octobre prochain à la XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques, sous le thème Pour une Église synodale : communion, participation et mission. À la suite de la participation de la délégation de la CECC aux cérémonies d’ouverture en octobre dernier, chaque diocèse au Canada a entrepris la première étape du cheminement synodal, qui a comporté des séances d’écoute au niveau de l’Église locale. Celles-ci ont alimenté la rédaction de synthèse par chacune des quatre assemblées épiscopales régionales. Les quatre synthèses régionales ont ensuite été envoyées à la CECC et ont servi à l’élaboration de la synthèse nationale par les mêmes délégués qui avaient participé aux cérémonies d’ouverture. La synthèse nationale a été remise au Secrétariat général du Synode des évêques en août dernier. L’étape suivante, l’avant-dernière du cheminement synodal, sera l’étape continentale, que la CECC entreprendra en collaboration avec la Conférence des évêques catholiques des États-Unis. Enfin, en vue de l’événement culmimant de ce cheminement en 2023, nous serons invités cette semaine à élire des délégués pour représenter la CECC à l’Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques.

4. Autres faits saillants

L’année écoulée a aussi été marquée par la mise en oeuvre de la nouvelle version française du Missel romain dans les paroisses de langue française de tout le pays, ainsi que par la publication et l’utilisation des versions française et anglaise du nouveau programme national de formation sacerdotale, qui remplace la version provisoire utilisée depuis 2018. Pendant la prochaine année, nous pouvons prévoir un nouveau document de la CECC pour aider les diocèses à la formation aux ministères laïcs de catéchiste, de lecteur et d’acolyte, conformément aux lettres apostoliques du Saint-Père Antiquum ministerium et Spiritus Domini.

De plus, pendant que la CECC continue de surveiller et d’intervenir face à l’élargissement possible des critères d’admissibilité à l’euthanasie et au suicide assisté, les travaux se sont également poursuivis en parallèle sur la promotion des soins palliatifs avec la diffusion de la trousse pour les paroisses catholiques intitulée Horizons d’espoir, ainsi qu’avec les préparatifs d’un colloque cet automne en partenariat avec l’Académie pontificale pour la vie et d’un rassemblement plus vaste en 2023.

Bon nombre d’autres projets et activités ont été terminés au cours des 12 derniers mois, comme vous pouvez le lire dans divers rapports soumis aux membres par les Commissions, les Comités et les autres instances consultatives de la CECC.

Conclusion

Pour conclure, je tiens à exprimer mes sincères remerciements à tous les évêques qui ont soutenu le travail de la CECC en cette année cruciale. D’une façon très particulière, je tiens à remercier avec gratitude les autres membres du Bureau de direction, parmi lesquels je dois réserver un remerciement très spécial pour le vice-président, Mgr William McGrattan, qui a participé avec générosité au Groupe de travail épiscopal sur la coordination des initiatives pastorales pour les peuples autochtones (GTE), et a offert un grand soutien au nouveau conseil d’administration du Fonds de réconciliation avec les Autochtones.

Cela dit, puissent nos délibérations, notre discernement et nos décisions de cette semaine être inspirés et guidés par le Saint-Esprit.

Merci.

Mgr Raymond Poisson
Évêque de Saint-Jérôme-Mont-Laurier
Président de la Conférence des évêques catholiques du Canada