Montréal

On commence à avoir l’habitude d’entendre parler de la covid, un peu comme de la mission dans l’Église. Raul Garcia, prêtre de 74 ans et curé auxiliaire dans la paroisse Saint-Esprit de Rosemont, nous rappelle par son témoignage que l’essentiel est d’aller vers les périphéries pour être flamme d’amour au cœur de la vie des gens, covid-19 ou pas!

L’abbé Garcia est activement impliqué dans son quartier de Rosemont. Il travaille notamment avec les personnes âgées aux soins palliatifs. Il les connait et arrive à créer des liens même avec ceux qui ne croient pas nécessairement en Dieu : «C’est pas seulement de célébrer une messe… C’est de vivre les joies et les souffrances de ces personnes-là. Elles ont beaucoup de questions par rapport à la mort, à la maladie».

Prier et accompagner… par vidéoconférence!

Son «lieu de mission» comme il l’appelle a surtout été auprès des personnes âgées durant la pandémie, étant responsable de deux résidences pour personnes âgées en lien avec la paroisse Saint-Esprit-de-Rosemont. Même si les mesures sanitaires l’empêchaient d’aller à l’intérieur, il appelait les gens sur leur cellulaire et les saluait par la fenêtre.  

Il fallait aussi penser aux personnes plus souffrantes qui ne pouvaient pas se déplacer: «Un monsieur qui avait le cancer, une dame qui avait perdu son mari…Il fallait vraiment être très présent par l’écoute. Ce monsieur qui a le cancer, il fallait vraiment l’accompagner! Par Skype ou par vidéoconférence, je communique avec lui, avec sa femme. On a aussi fait la prière d’onction des malades». 

Action missionnaire vs pastorale missionnaire 

Pour ce prêtre, l’élan missionnaire va bien au-delà de la paroisse. Bien sûr, la pastorale est très importante à ses yeux pour tous ceux qui viennent à l’église, mais «qu’est-ce qu’on fait avec ceux et celles qui ne viennent pas? » C’est là qu’il évoque l’importance d’aller à la rencontre, là où sont les gens, de choisir un lieu de mission et de s’y impliquer : «Il faut être une flamme d’amour, parce que les gens, vraiment, ont besoin d’amour, ont besoin de mieux connaître qui est Jésus». 

Le père Garcia apporte une belle réflexion sur cet appel à la mission dont parlent tant le Pape François et l’Église générale : «Souvent, on dit qu’on priorise la mission. La mission ça se priorise pas, la mission ça se fait. C’est le principe de base, mais comme on dit, on apprend à nager en nageant. Dans la pastorale, vous travaillez avec des gens qui croient. Quand tu es dans l’action missionnaire, tu travailles avec ceux et celles qui ne croient pas ». Évidemment, tous les chrétiens sont missionnaires pour Raul Garcia : «On a besoin de tout!», lance-t-il avec bienveillance. 

Jésus dans ses quartiers

Pour le curé de 74 ans, s’impliquer dans son quartier est vital : «Il y a différents lieux de missions et il faut les cibler, comme Jésus les ciblait aussi». En tant que curé sa présence interpelle les gens, souvent surpris de le voir mettre la main à la pâte. Mais il désire finalement être au cœur de la simple vie des gens et de ceux qui ont besoin d’une présence. 

Raul Garcia travaille dans divers comités et durant la pandémie il a participé à l’élaboration de solution pour que la vie du quartier puisse continuer malgré les restrictions, par exemple les camps de jour : «Comme chrétien on apporte la vie. Il y en a qui souffrent et c’est important d’être une flamme d’amour pour aider à passer de la souffrance à la joie».

«Dieu est avec nous autres. Dieu n’abandonne jamais personne. Avec cette pandémie, je me dis comment développer encore plus ce ‘’Ensemble en mission’’ ? » Un beau rappel du thème de l’année pastorale qui se termine, mais nous garde dans son élan. 

«Jésus aussi rayonnait dans son quartier », lance-t-il pour conclure. À nous d’être flamme d’amour à la suite du Christ.