Montréal

Partager l’eau vive 

Dans les lectures de ce dimanche, Dieu montre son amour pour les Israélites en faisant jaillir de l’eau du rocher à l’Horeb, saint Paul nous raconte comment l’eau vive de l’amour de Dieu est versée dans notre cœur par l’Esprit Saint et Jésus se révèle à la Samaritaine au puits comme étant la source de l’eau vive. Ces lectures nous aident à méditer sur la signification de l’amour de Dieu et en même temps sur l’importance de l’eau au sens matériel. 

Dans l’ancien Israël, la tâche quotidienne des femmes d’aller au puits était d’une importance capitale pour la communauté. Dans la lecture de l’Évangile, les autres femmes y seraient allées dans la matinée mais une femme y était seule à midi, l’heure la plus chaude de la journée : signe qu’elle était rejetée. La chaleur du soleil rendait son travail encore plus pénible. 

Dans notre monde moderne, nous prenons souvent pour acquis le fait d’avoir accès sans effort à l’eau potable, luxe dont beaucoup de pauvres et de victimes de guerre doivent se passer. Nous avons aussi tendance à accepter la marchandisation de l’eau en tant que produit à vendre, plutôt que de la considérer comme étant un droit humain fondamental, une question de droit à la vie. 

Le cri si humain de Jésus sur la croix : « J’ai soif » trouve son écho dans la vie de ceux et celles qui aujourd’hui sont suspendus à la croix de la pauvreté et de l’oppression. Certains de ceux-ci habitent des terres lointaines, alors qu’il y en a d’autres qui se trouvent au sein de nos communautés. 

Les pratiques traditionnelles du Carême sont le jeûne, la prière et l’aumône. Contemplons ces pratiques, non pas comme des choses à faire, mais plutôt comme de belles ressources pour nous aider à vivre pleinement cette saison. 

Cette semaine, nous voudrions peut-être faire une prière pour ceux qui n’ont pas d’accès facile à de l’eau potable, tout en reconnaissant avec gratitude le nombre de fois où on utilise l’eau pendant la journée. Nous voudrions peut-être jeûner pendant une journée, faisant preuve de solidarité avec les gens qui meurent de faim. Ou bien, peut-être voudrions-nous rencontrer nos frères et sœurs moins privilégiés que nous; pourquoi ne pas s’informer auprès du curé au sujet de l’entraide et de la charité? Connaissons-nous des personnes malades ou qui sont dans l’impossibilité de se déplacer et qui seraient heureux de nous accueillir pour une visite? Est-ce qu’on a déjà essayé de parler à des itinérants? Est-ce qu’on a des choses qu’on ne veut pas garder et dont ils pourraient avoir besoin? On pourrait entamer la conversation en offrant de revenir avec ces articles ou en offrant de l’aide d’une autre manière. 

Tous ces gestes sont des sources de renouvellement spirituel. Ce sont également des occasions de partager l’eau vive qui a été versée dans notre cœur. Tout comme Jésus, qui a donné de l’eau vive à la Samaritaine rejetée, nous sommes appelés à servir nos frères et sœurs moins fortunés avec compassion et amour. 

 

une fidèle catholique du Diocèse de Montréal