Montréal

Par Louise Royer

Le 10 décembre prochain marque le 75e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’Homme – on parle maintenant des droits humains. À cette occasion, l’Office de la pastorale sociale propose des actions concrètes, dans nos milieux, pour toujours mieux promouvoir et protéger les droits humains. Cette semaine : le droit à l’alimentation. 

Mais d’abord, pourquoi porter attention aux droits humains? Par la Révélation, nous nous savons créés hommes et femmes à l’image de Dieu. Jésus a donné sa vie par amour pour nous. L’Église, dans son enseignement social, pose comme principe de base la dignité de chaque personne. La défense et la promotion des droits est un chemin pour mettre l’Évangile en œuvre.  « Ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait », dit Jésus en Mt 25, 40. Dès la première ligne, la Déclaration reconnaît la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine. 

La Déclaration pose à l’article 3, le droit à la vie; et à l’article 25, que « toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation (…) ». 

Tout parent a l’expérience des devoirs qui sous-tendent l’exercice de ce droit par ses enfants. Hommage à toutes les personnes qui, en exerçant leurs responsabilités, font en sorte que le droit à l’alimentation soit une réalité pour la majorité! Nommons au moins la Société St-Vincent-de-Paul, les comptoirs alimentaires, les cuisines collectives, les popotes roulantes et les clubs des petits déjeuners. 

Malgré tout, le droit à l’alimentation reste un mirage pour près 9,2% de la population mondiale en augmentation depuis 2019 où c’était 7,9%. Chaque année, le 16 octobre, journée mondiale de l’alimentation, le Saint Père publie un message adressé au directeur général de la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture). Cette année, le thème de la journée portait sur l’eau, vie et nourriture. Le Pape François nous dit « appelés à penser et à agir en termes de communauté, de solidarité, en cherchant à donner la priorité à la vie de tous par rapport à l'appropriation de biens par quelques-uns ». 

Cet appel résonne-t-il chez nous? Oh que si! 

La Table de concertation sur la faim et le développement social du Montréal métropolitain a constaté que les grands de l’alimentation ont récolté des profits considérables et rétribué fastueusement leurs dirigeants pendant que les prix des aliments augmentent au-delà des capacités de beaucoup. Constatant - grâce notamment aux bilans-faim - que cette pratique met en péril le droit à l’alimentation, elle a lancé une campagne pour contrer la hausse des prix des aliments et l’inflation alimentaire.  

L’Assemblée des évêques catholiques du Québec adhère à cette campagne en invitant la population à signer la pétition lancée par cette Table afin d’imposer les surprofits des entreprises alimentaires pour les redistribuer aux plus pauvres.  

AGIR 

On peut signer la pétition directement sur le site de l’Assemblée nationale, d’ici au 22 novembre : 
https://www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-10365/index.html

C’est une action parmi tant d’autres dans ce vaste chantier du droit à l’alimentation!