Montréal

Ils étaient des centaines à préparer depuis plus de 6 mois la 35e Journée mondiale de la jeunesse à Montréal et ce grand évènement a été chamboulé par l’interdiction de rassemblement et la crise du Corona. Si la déception a probablement été le premier sentiment, il ne faut pas croire que l’équipe de Mission Jeunesse Montréal en est restée là! Le 4 avril 2020 à 17h, en direct sur YouTube, a eu lieu la célébration du dimanche des Rameaux sous le thème VIVA, thématique inspirée de la phrase de l’évangile choisie par le Pape pour cette JMJ 2020 : «Jeune homme, je te le dis, lève-toi!» (cf. Lc 7,14).

Mario et Danielle, jeune couple marié depuis juillet et très impliqué dans leur foi, font partie depuis plusieurs années de l’organisation de la JMJ diocésaine plus précisément du volet adolescents et jeunes adultes. L’annulation de cet évènement qui rassemble habituellement des milliers de jeunes croyants de Montréal a été un choc: «On a vu ça venir avec tout ce qui se passait, mais sur le coup c’était pas évident, car ça faisait un bon 6 mois qu’on travaillait dessus», explique Danielle. L’équipe s’est toutefois relevée rapidement les manches : «Dès que ça a été annulé, on s’est dit qu’on ne pouvait pas rester assis à ne rien faire à la maison!», exprime Mario. 

C’est aussi le cas Rhea Therese,  jeune adulte de la Paroisse Notre-Dame-des-Philippines, impliquée pour la 7e année de suite avec le comité organisateur de de la JMJ diocésaine : «Lorsque j’ai su que tous les évènements de 250 personnes étaient annulés, la première chose à laquelle j’ai pensé était la JMJ […] et j’ai vécu comme un espèce de deuil, en pensant à tous les efforts qui ont été mis à cet évènement, à chaque jeune qui s’est vraiment investi, même durant leurs examens».

Se relever en deux temps trois mouvements

Si au début l’idée d’une JMJ virtuelle a été lancée à la blague, elle s’est finalement concrétisée, recevant un appui extraordinaire de l’Archevêque, Mgr Christian Lépine, qui désirait vraiment «qu’on puisse célébrer la jeunesse et vivre cet évènement ensemble», le tout en respectant les consignes du gouvernement, explique le couple qui a vécu la messe VIVA depuis son salon et avec « beaucoup d’émotion» : «C’était stressant juste de voir que tout le monde nous écoute en live et puis on se fie sur la technologie, donc on ne sait pas si on va avoir des problèmes techniques», dit Danielle.

En effet, l’adaptation a été rapide et dernière minute. Mais tout cela a porté fruit : «On est passé d’aucun évènement à la mise sur pied de cette célébration très rapidement, qui a touché plus de 2000 personnes», dit Mario qui trouve important de souligner que «c’est la distanciation physique qui a été recommandée et non pas la distanciation sociale. Malgré qu’on ait été physiquement loin les uns des autres, on a pu quand même vivre ensemble quelque chose de beau». «C’est encore plus important de garder cet esprit commun pendant qu’on est tous à la maison», ajoute Danielle. 

De son côté, Rhea Therese a «embarqué» sans hésiter, mais avoue avoir eu un peu peur «que l’effet se perde» : « Parce qu’il y a quelque chose dans le rassemblement physique de vraiment très spécial […] Il y a des jeunes qui rencontrent le Seigneur pour la première fois et qui réalisent qu’il y a d’autres gens qui ont la même foi qu’eux», explique celle qui participe à la JMJ diocésaine depuis qu’elle a 13 ans et le décrit avec enthousiasme comme un évènement «ayant changé sa vie». «Ça montre aussi que l’Église c’est pas juste un bâtiment où des fois tu rencontres un groupe de jeunes, mais qu’on essaye de s’adapter aux réalités qu’on vit. Ça montre qu’on est capable de rejoindre le monde là où il est», exprime la jeune femme, rappelant la manière dont Jésus dans son ministère allait aussi rencontrer les gens où ils étaient.

L’union fait la force

«Même si on ne peut pas se rassembler, le dimanche des Rameaux reste la journée mondiale de la jeunesse (35e)» a dit Monseigneur Lépine au début de la célébration. «Nous allons innover» par ce «oui qui va vers l’autre» a-t-il lancé.

La force du groupe, même éparpillé, était certainement l’un des éléments les plus marquants de la messe, vu l’implication de nombreux jeunes qui ont offert un chant, une lecture, une prière, osant ouvrir la porte de leur «chez-eux» comme l’a fait Rhea Therese en offrant le chant de clôture : «J’étais super émue parce que moi je voyais tous les bénévoles sur mon écran en train d’animer la célébration. Il y avait des gens qui étaient en larmes. Voir le travail que le Saint-Esprit peut faire, chez nous, personnellement, à la maison, j’ai trouvé ça beau!»

 L’évangile de la passion était aussi tout un défi, mais relevé avec détermination : «Quelqu’un a dit, on aurait pu très facilement faire juste 2-3 personnes chacun dans leur maison. Ça aurait été beaucoup plus simple comme ça, mais ça n’aurait pas représenté la JMJ et tous les jeunes de Montréal» ont ajouté Mario et Danielle. 

Mgr Lépine a invité tous les prêtres «présents» à s’unir à la bénédiction finale. Durant la messe, depuis la conversation chat en direct, des dizaines de «merci», de «amen» et d’Actions de grâce fusaient. Environ 500 personnes visionnaient en direct, en communion les uns avec les autres. 

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