Marie-Marguerite Dufrost de la Jemmerais naît à Varennes, le 15 octobre 1701. Aînée d’une famille de six enfants, elle est orpheline de son père à l’âge de 7 ans. En 1719, après le remariage de sa mère, la famille déménage à Montréal. En 1722, elle épouse François d’Youville et cohabite avec sa belle-mère. Son époux tient un commerce de fourrure et d’eau-de-vie aux pratiques douteuses. À la mort de sa mère, il dilapide son héritage. Lorsqu’il décède, il laisse des dettes énormes et une mauvaise réputation à sa femme, alors âgée de 28 ans.
Marguerite ouvre un petit commerce non seulement pour pourvoir aux besoins de ses enfants, mais aussi pour aider les pauvres qu’elle croise sur son chemin. Inspirées par son œuvre, trois dames se joignent à elle. C’est ainsi que le 31 décembre 1737, elles se consacrent au service des pauvres en qui elles voient Jésus Christ. Ce moment décisif est considéré comme la fondation des Sœurs de la Charité de Montréal.
Leur entreprise n’est pas aussitôt établie que le public les persécute, croyant qu’elles poursuivent le trafic d’eau-de-vie de François d’Youville, d’où le nom de Sœurs « Grises » – c’est-à-dire ivres – qu’on leur affuble pour les tourner en dérision. Au cours des années suivantes, les épreuves se succèdent : incendie, maladie, pauvreté extrême…
Marguerite d’Youville s’installe avec ses compagnes à l’Hôpital général des Frères Charon. Elle devient l’administratrice de ce refuge pour « filles perdues », vieillards, malades et miséreux, hommes et femmes. Quand les autorités veulent supprimer cette œuvre pour l’unir à l’Hôpital général de Québec, le peuple reconnaît et défend l’œuvre de Mère d’Youville. L’Hôpital général reste à Montréal.
Marguerite d’Youville meurt le 23 décembre 1771. Elle laisse le souvenir d’une femme exceptionnelle par son courage, son audace, sa foi, son amour de Jésus Christ et des pauvres. La cause de sa canonisation est introduite à Rome en 1890. Le 3 mai 1959, le pape Jean XXIII la déclare bienheureuse et lui donne le titre de Mère à la charité universelle. Le 9 décembre 1990, le pape Jean-Paul II procède à la canonisation de la première sainte née au Canada.
Ses restes reposent à Varennes, lieu de sa naissance, dans la basilique Sainte-Anne, à côté du sanctuaire dédié à sainte Marguerite d’Youville.
Sources : Capsules « Si Marguerite d’Youville nous était racontée », rédigées par Sœur Nicole Fournier, SGM; le site web : www.sgm.qc.ca.
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