Prenons-nous vraiment au sérieux l’urgence missionnaire au Québec?
Général
Dans le cadre du Mois missionnaire et du 100e anniversaire de la Société des Missions-Étrangères, le père Yoland Ouellet, o.m.i., directeur national des Œuvres pontificales missionnaires au Canada francophone, a récemment participé au colloque « Des missions étrangères à la mission au Québec », lequel nous invitait à réfléchir et à nous questionner sur la Mission au Québec. Inspiré par ses conférenciers de qualité et les réflexions qu’elles ont suscitées, voici ce qu’il retient de ces deux journées de conférences.
Père Yoland Ouellet, o.m.i., directeur national des Œuvres pontificales missionnaires au Canada francophone
De manière générale, on peut dire que nous, au Québec, avons été plutôt hésitants à adhérer au concept de nouvelle évangélisation, voire lents à initier un tournant missionnaire dans nos communautés. Certes, nous avons procédé à des réaménagements pastoraux, nous avons timidement inséré les termes mission ou missionnaire à nos équipes et redéfinis des zones pastorales. Mais est-ce suffisant? Que nous soyons tous et toutes des disciples-missionnaires est une prise de conscience somme toute récente chez nous. Gilles Routhier, supérieur général du Séminaire de Québec, nous a également rappelé que l’amour du Christ nous presse! Notre mission a un dessein bienveillant : que tous aient la Vie en abondance.
De son côté Mgr Alain Faubert, évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Montréal, nous a invité à s’entendre sur le concept même de la Mission, puis à la clarifier. Car s’il y a des divergences, voire des impasses, il y a aussi des voies d’avenir.
La « coupe Stanley » que nous voulons tous gagner, dit-il, le but ultime de la Mission est bien celui-ci : de croire que Jésus est le Fils de Dieu et qu’en son Nom, vous ayez la vie en plénitude! Une analogie que plusieurs pourront comprendre.
La liturgie résume bien ceci et nous envoi sans cesse en mission. Pour la gloire de Dieu et le salut du monde, disons-nous. Elle demande donc un effort de décentralisation, contrairement à ceux et celles qui se soucient davantage de la restauration de l’institution, pour remettre le focus, avec le Christ et l’Esprit conducteur, sur le but : chercher d’abord Dieu et sa justice! (Mt 6,32). Alors qu’on commence à peine un cheminement synodal pour se redonner des orientations missionnaires, autant pour notre Église de chez nous que pour l’Église universelle, le colloque a aussi voulu nous mettre audacieusement en route.
Mgr Pierre Goudreault, évêque du diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, a rappelé le besoin d’écouter et de connaître ces mutations culturelles ici et partout, afin d’y discerner ce que dit l’Esprit à nos communautés chrétiennes et à ce monde nouveau en train de naître en pleine pandémie.
Comme initiative déjà expérimentée, les petits groupes de partage de l’Évangile offrent aux baptisés l’opportunité d’être constamment habités par la vie nouvelle dans le Christ, les invitant à en témoigner au cœur du monde. Ainsi, il deviendra de plus en plus juste et fraternel.
À savoir comment former des missionnaires, Sr. Évangéline Plamondon, m.i.c., en offre la meilleure pédagogie : les former sur le terrain, en sortie, à la rencontre d’hommes et de femmes, avec une foi profonde et amoureuse et en communion intime avec Celui qui donne la croissance à toute semence d’Évangile. Mais surtout, former des gens pour s’accompagner les uns les autres dans l’itinérance apostolique, en réponse à l’appel du Christ qui nous invite à aller de toutes les nations!
Finalement, j’ai aussi pu rêver devant tous ces gens présents à ce colloque. Ce rassemblement était un véritable reflet de notre grande famille universelle; d’un nouveau paradigme de la Mission. Avec les autres confessions chrétiennes; avec les autres grandes religions; avec les personnes distantes de l’Église comme les athées; et avec toute personne de bonne volonté, il est possible de sauver notre monde et de rendre heureuse l’Humanité!
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