Montréal

Le 28 janvier dernier, une trentaine de personnes provenant des quatre coins du diocèse (agents et agentes de pastorale sociale, social action reps, membres des comités porteurs de différents quartiers, personnes engagées dans l’action sociale, prêtres de la société des Missions-Étrangères du Québec) ont participé, en présence ou par l’entremise d’internet, à une réflexion d’ensemble sur le rôle de la pastorale sociale dans notre diocèse.  Ayant à cœur l’engagement social de l’Église, elles ont tenté de tracer un portrait de la situation dans l’esprit du chantier de transformation missionnaire lancé en 2018 et de dresser un bilan des actions en cours, tout en se demandant si les membres des communautés chrétiennes étaient bien au fait de cette dimension de la foi.

L’idée initiale d’une telle réflexion a pris naissance au sein du comité porteur de la pastorale sociale des quartiers Centre-Sud et Hochelaga-Maisonneuve. Vers où allons-nous? Notre Église est-elle vraiment préoccupée par la valorisation et la traduction en actes de son enseignement social? 

Louise Royer et Kim Gottfried-Piché, toutes deux coordonnatrices de l’Office de la pastorale sociale du diocèse (secteurs francophone et anglophone) ont entendu ce cri venant du quartier CS-HM et, en accord avec le comité diocésain de la pastorale sociale, elles ont proposé et coordonné cette matinée de réflexion. 

Mgr Alain Faubert était également de la rencontre et nous a invités à entrer dans cette réflexion par un temps d’écoute de la Parole de Dieu à travers laquelle une personne signifiante s’est rendue présente: la veuve et son obole. Cette Parole témoigne du souci de justice de Jésus, souci qui doit être partagé par l’Église, notamment par le biais de la pastorale sociale, afin qu’Elle prenne véritablement une option préférentielle pour les personnes en situation de vulnérabilité, trop souvent exposées aux abus.

Puis, Mgr Faubert nous a rappelé l’énoncé de vision de notre diocèse : « En Jésus-Christ, bâtissons une Église vivifiante qui se laisse évangéliser, se fait accueillante et proche du monde. » Il nous a ensuite partagé, en primeur, quelques propositions missionnaires qui ressortent de la synthèse synodale. Il a soulevé le fait que, bien souvent et malheureusement, ce que nous souhaitons se transforme en vœux pieux, de belles idées peu concrètes et éloignées de la réalité du terrain. Il a présenté deux avenues qui, selon lui, seraient importantes pour la suite du processus synodal. Dans tout ce que nous faisons comme actions auprès des personnes, il s’agit de revenir aux intuitions déjà présentes dans Evangelii nuntiandi de Paul VI, c’est-à-dire de révéler la présence du Royaume de Dieu dans notre monde et de le manifester. Mgr Faubert nous a lancé cette question : quelles situations sont appelées, aujourd’hui, à être éclairées par l’Évangile?

Il s’agit d’abord de partir des faits. Pour cela, il faut connaître la réalité socioéconomique de nos milieux. C’est le travail que fait actuellement Mme Wendy DeSouza au diocèse, la compilation des statistiques. Mme DeSouza nous a fait part de ses recherches.

Celles-ci révèlent que « 19 % des ménages du diocèse de Montréal (près de 1 sur 5) vivent avec un faible revenu ou sous le seuil de pauvreté. Parmi les enfants âgés de 0 à 5 ans, 20,3% (1 sur 5) vivent dans un ménage à faible revenu et parmi les personnes âgées de 65 ans et plus, 19,4% (encore une fois, près de 1 sur 5) vivent dans un ménage à faible revenu. »1

Nous avons ensuite travaillé en petits ateliers à partir des questions suivantes : Notre Église a-t-elle un impact sur les pauvres, ici ou ailleurs? Que faire pour plus de justice, de paix et de soin de la maison commune? Comment évolue l’option préférentielle pour les pauvres dans notre doyenné, quartier, diocèse? Notre groupe se coordonne-t-il avec d’autres groupes confessionnels, organismes communautaires et institutions? Lesquels? Qu’est-ce qui va bien? Qu’est-ce qui peut être amélioré?

Des propositions 

La matinée s’est terminée par une plénière durant laquelle ont émergé des préoccupations et des observations communes telles que : « le tissu social est éclaté et nous manquons de projets autour desquels nous rassembler collectivement »; « il faudrait davantage de réseautage entre nous »; « nous souhaitons montrer plus de cohérence en lien avec l’Évangile que nous proclamons »; « nous voulons davantage faire avec et non pour les personnes plus vulnérables de la société »; « prendre davantage en considération le communautaire et combien il est important de travailler main dans la main, avec les gens, avoir l’humilité d’apprendre des gens sur le terrain ».

Enfin, juste avant de nous quitter, quelques personnes ont exprimé des propositions porteuses d’avenir et d’espérance telles que : « n’hésitons jamais à prendre la parole dans nos paroisses pour expliquer et montrer ce que c’est la pastorale sociale »; « nous souhaitons davantage travailler ensemble, en collectif »; « nous souhaitons plus de prise de parole dans les médias/la société en ce qui concerne les enjeux de justice sociale et aussi pour rapporter ce qui se fait de beau dans nos quartiers dans ce sens-là », enfin, « nous souhaitons poursuivre la réflexion! » 

Serez-vous des nôtres? 

Vos agents et agentes de pastorale sociale qui seraient heureux de collaborer avec vous !


  (https://microsites.diocesemontreal.org/microsites/synode/boite-a-outils/, *chercher sous l’onglet « outils démographiques »)