À l’heure actuelle, 75 % des violences pour motifs religieux dans le monde sont dirigés contre les chrétiens. Mgr Christian Lépine, Archevêque de Montréal, revient d’un voyage à Rome où il assistait, en tant que nouveau membre, au conseil d’administration international de Aide à l’Église en Détresse (AED), cette fondation papale qui assiste les catholiques là où l’Église souffre de pauvreté ou de persécution.

« Cette réunion était une occasion pour prendre conscience de la situation des chrétiens dans le monde et de maintenir la mission d'AED dans son aide aux chrétiens, partout où ils se trouvent», a affirmé Mgr Lépine.

Aide à l'Église en Détresse est née en 1947 dans l'abbaye de Tongerlo, en Belgique. Son fondateur, le Père Werenfried van Straaten a lancé alors un mouvement d'aide en faveur des 14 millions d'expulsés de l'Allemagne de l'Est. « Quand AED a commencé son œuvre, c'était pour les églises persécutées, mais avec le temps, la mission s'est élargie à toutes les églises pauvres », a précisé Mgr. 

L'Archevêque de Montréal se réjouit de pouvoir s'associer à cette œuvre : « Montréal est le siège d'AED au Canada, donc ça nous amène à tisser des liens de plus en plus serrés. De fil en aiguille, on fait des choses, on se rencontre, on prie, on va voir où cela va nous mener. Mais je dirais que la chose la plus importante, c'est de ne pas oublier qu'il y a des chrétiens persécutés dans le monde. On oublie si facilement. »

Rencontrée lors du Rassemblement chrétien qui se tenait à Montréal le 20 juin dernier, Marie-Claude Lalonde, directrice nationale d'AED au Canada mettait les pendules à l'heure : « 200 millions de chrétiens ne peuvent pas vivre tranquillement leur foi - c'est énorme. Ça va de ceux qui subissent des embêtements administratifs à ceux qui y laissent leur peau. Il y a des pays plus délinquants que d'autres. Cette année, le Moyen Orient nous a particulièrement préoccupé avec l'arrivée du groupe État islamique. Au Québec, la situation est de plus en plus inconfortable. C'est surtout des embêtements administratifs. On ne parle pas de persécution en tant que telle, mais plutôt de difficultés à s'affirmer, de l'inconfort, car on voudrait que la religion soit absente de l'espace publique. Mais ça n'est pas propre aux chrétiens ; ici, on voudrait que toutes les religions soient invisibles. Cet inconfort, je le sens, comme tout le monde. »

Les pays où la persécution est grande: Irak, Libye, Nigéria, Pakistan, Soudan, Syrie, Azerbaïdjan, Birmanie (Myanmar), République centrafricaine, Chine, Égypte, Ouzbékistan, Afghanistan, Érythrée, Maldives, Corée du Nord, Arabie Saoudite, Somalie, Yémen et Iran.
 
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