Montréal

(Présence-info) C’est sous un ciel incertain qu’une cinquantaine de personnes sont rassemblées au parc de la Promenade Bellerive, dans l’est de Montréal, afin de souligner le vingtième anniversaire de la messe sur le bord de l’eau.

Une dizaine de bénévoles s'activent sous le Belvédère Est du parc de la Promenade Bellerive, un des seuls endroits où les Montréalais peuvent avoir un accès direct au fleuve. Les tables sont montées, les chaises placées, les microphones vérifiés. Peu à peu, des habitués arrivent et s'installent, malgré la pluie qui s'annonce. Les joggeurs, les marcheurs, les maîtres qui font leur promenade en compagnie de toutou, regardent d'un œil intrigué cette petite ruche qui s'apprête à célébrer l'eucharistie. «Est-ce qu'il va y avoir un spectacle?», demande une cycliste.

Cette eucharistie estivale, qui se déroule devant le fleuve Saint-Laurent, est une initiative du secteur pastoral Mercier-Est. L'idée d'une messe sur le bord du fleuve est venue tout naturellement à l'équipe pastorale de la défunte paroisse Saint-Bernard, dont l'église était située en face du parc de la Promenade Bellerive. «Nous étions en 1996. Nous voulions profiter de la beauté des lieux», explique Diane Ruel-Fontaine, la première coordonnatrice de l'évènement annuel.

«Au début, se remémore Mme Ruel-Fontaine, il y avait beaucoup de monde. Il y avait des chaises jusqu'au milieu du parc.» Aujourd'hui, entre quatre-vingt et cent personnes viennent assister à cette messe qui a lieu chaque dimanche entre le 24 juin et la fête du Travail.

La beauté du lieu et la proximité du fleuve Saint-Laurent ajoutent un élément mystique à l'eucharistie selon l'actuelle coordinatrice, Louise Lévesque, qui a pris la relève en 2007. «Il règne ici une atmosphère différente que celle qui règne dans une église. Je me sens plus près du Seigneur. Ici, c'est moins formel, plus relaxe, plus vacancier!», affirme celle qui surnomme le belvédère sous lequel se déroule la messe le chalet du bon Dieu.

Le rôle joué par la nature omniprésente a également été souligné par Norma Ouellet, responsable du soutien à l'animation du secteur pastoral Mercier-Est. «Je suis née près du fleuve, à Kamouraska. Je dis toujours qu'ici c'est la campagne en ville. C'est l'endroit où j'ai le plus de facilité à louer mon créateur. Dans la nature, je me sens plus près de l'essentiel. C'est un sentiment très spécial qui m'habite. Et quand les oiseaux se mêlent à nos chants, c'est merveilleux!»

La paroisse Saint-François-d'Assise, qui fait partie du Réseau des Églises vertes, est maintenant responsable de cette eucharistie. «Celle-ci est une plus-value pour l'ensemble du secteur pastoral Mercier-Est. Ici, nous voulons prendre soin de la création tout entière, car nous en faisons partie», lance Norma Ouellet.

Cette initiative unique à Montréal bénéficie du soutien de la Société d'animation de la Promenade Bellerive. «Chaque année, nous devons demander la permission à la ville. Nous voulons être là l'année prochaine. Pour cela, j'ai également besoin de relève, car mon équipe est vieillissante», fait remarquer Louise Lévesque.

Tous espèrent que la messe sur le bord de l'eau sera de retour en 2017. «Vous savez, même Jésus se promenait dans la nature. C'est là qu'il rencontrait ses disciples et la foule», souligne Diane Ruel-Fontaine.