Année de la Miséricorde : bilan
Montréal
À Montréal, l’année jubilaire de la Miséricorde s’est terminée le 12 novembre dernier avec la fermeture de la porte de la Miséricorde en la cathédrale Marie-Reine-du-Monde. Voici un bilan cette année.
L'année avait débuté le 8 décembre 2015, en la solennité de l'Immaculée Conception de la Vierge Marie. Robert Sauvageau, diacre, adjoint au bureau des Vicaires Généraux, nommé responsable du comité diocésain de l'Année de la Miséricorde a travaillé avec une équipe, à l'élaboration des diverses activités.
Pèlerinages thématiques
L'idée de « pèlerinage » a été très présente tout au cours de l'année. Comme le disait le pape François : « Le pèlerinage est un signe particulier de l'Année Sainte : il est à l'image du chemin que chacun parcourt au long de son existence. La vie est un pèlerinage et l'être humain un pèlerin qui parcourt un chemin jusqu'au but désiré. »
C'est donc, en partant de ce concept que le comité diocésain a suggéré des « pèlerinages de la miséricorde » thématiques : avec « Marie, Mère de la Miséricorde », ou « Sur les pas de la Sainte-Famille, école de la Miséricorde », ou avec « les Saints de la Miséricorde », pour finir avec le « Grand pèlerinage » qui invitait les pèlerins dans tous les lieux où se trouvait une Porte de la Miséricorde.
Passeport de la Miséricorde
Pour parcourir les six endroits où se trouvait une porte de la miséricorde, un « Passeport de la Miséricorde » que le pèlerin pouvait faire estampiller a été préparé. « On voulait reproduire un peu le Passeport de l'Expo 67 », de préciser Robert Sauvageau. « Le pèlerin pouvait le garder en souvenir de cette année ».
On retrouvait sur ce passeport quelques suggestions de gestes concrets de miséricorde à poser dans nos vies : visiter une personne âgée, malade ou seule ; poser un geste de pardon et de réconciliation envers une personne qu'on a blessée ; ouvrir notre maison pour accueillir un nouvel arrivant à sa table ; donner du temps pour une personne qui a besoin d'aide ou d'écoute ; chercher des façons concrètes de prendre soin de la Création, par exemple en évitant le gaspillage...
24 heures pour le Seigneur
Le « 24 heures pour le Seigneur » a été une autre initiative forte intéressante. Au départ, c'était une expérience proposée par le pape François il y a quelques années, et qu'il avait lui-même recommandé pour le Jubilé de la Miséricorde. Ce 24 heures a été vécu les 4 et 5 mars 2016 dans 21 paroisses du diocèse de Montréal qui avaient été reconnues comme églises de la miséricorde. Chacune a vécu ces heures à sa façon : méditation, office divin, chemin de croix, chants de Taizé, chapelet, adoration, etc.
L'expérience a été très positive dans l'ensemble. Plusieurs paroisses en ont donné des comptes rendus intéressants : « Nous étions rassemblés autour du buisson ardent », ou encore « Une rencontre avec le Seigneur, une expérience de paix, un cadeau pour fortifier notre foi... ». « Certains paroissiens sont restés toute la nuit dans leur église à dormir en bivouac, près du Saint-Sacrement, et à proclamer l'Évangile de Saint-Luc ».
L'animation était confiée à différents groupes, des Chevaliers de Colomb jusqu'aux groupes de prières charismatiques, en passant par des membres du Chœur de Jérusalem ou encore le père Claude Paradis et des membres de la chorale Sous les étoiles.
Sanctuaires
Dans les sanctuaires du diocèse, que ce soit celui de Marie-Reine-des-Cœurs, de l'Oratoire Saint-Joseph, de la Réparation, du Saint-Sacrement ou de Notre-Dame de Lourdes et de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, le sacrement du pardon semble avoir été la redécouverte de l'année.
Seulement à l'Oratoire, on confessait 10 heures par jour. Le curé de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, seul à confesser, a présenté la confession comme un examen de conscience à partir des œuvres de la Miséricorde (susmentionnées) où chaque pèlerin était invité à choisir sa « saveur du mois » en s'impliquant dans une œuvre spécifique chaque mois.
Plusieurs autres activités ont eu lieu tout au long de l'année : des journées de ressourcement biblique et pastorale pour les prêtres, où on invitait notamment ceux-ci à se voir comme des « agents de la miséricorde » autant qu'« objets de la
miséricorde ».
« On a aussi organisé des rencontres de fidèles autour de la miséricorde, raconte Robert Sauvageau. Différentes initiatives ont été prises pour creuser cette réalité que le pape nous invitait à redécouvrir. Ce qu'on a essayé de dire pendant toute l'année, finalement, c'est « ne passons pas à côté ! », et ce « tout autant sur le plan personnel que sur le plan de l'Église. »
Témoignages
Sur le site internet du diocèse, on a demandé aux fidèles de laisser quelques témoignages de leur année, certains étaient assez criant de vérité : « L'ouverture des Portes de la Miséricorde a été un moment fort pour moi. J'ai véritablement goûté l'expérience du pardon du Père. Merci Seigneur! » ; « En cette année de miséricorde, mon époux a été infidèle. Après avoir franchi la porte de la miséricorde, je lui ai pardonné, et nous avons renouvelé nos vœux de mariage. L'amour et le pardon ont dépassé la rancune. » ; « On appelle souvent le sacrement du pardon sacrement de la miséricorde. J'ai eu souvent la grâce d'expérimenter la tendresse de Dieu à travers le prêtre. »
Lors de la célébration diocésaine de clôture de l'année de la Miséricorde à la Cathédrale Marie-Reine du Monde où l'année jubilaire s'est terminée, il y a eu remise de la médaille du Mérite diocésain Mgr Ignace-Bourget à quelques personnes qui se démarquent dans des œuvres de miséricorde. Il y avait Marguerite Rivard, qui se rend dans les prisons de femmes chaque semaine. Estelle Drouvin, coordonnatrice du Centre de Justice réparatrice de Montréal. La paroisse St-Jean-de-Brébeuf, de Ville Lasalle, et son curé Gerry Martineau, avec toute une équipe qui ont accueilli et aidé des réfugiés du Congo, du Cameroun, du El Salvador, et de la Syrie. Pour finir, deux médailles au père Roland Dorris, 97 ans, et au père Viateur Lafontaine, pour leur présence assidue de confesseur à la Chapelle Notre-Dame-de-Lourdes de Montréal.
Comme l'a si bien souligné Mgr Alain Faubert, lors de cette célébration de clôture : « Même si nous fermons ce soir la porte de la miséricorde, demeure grande ouverte une autre porte que nous sommes tous invités à franchir pour prendre le chemin de notre mission quotidienne : apporter partout la compassion de Dieu ».
Cette année jubilaire a été pour plusieurs, une occasion de réfléchir à la grandeur de l'amour de Dieu dans leur vie personnelle et dans celle de leurs frères et sœurs. Lors de la messe conclusive de l'Année de la Miséricorde sur la Place St-Pierre, le pape François a souligné que « même si la Porte sainte se ferme, la vraie porte de la miséricorde reste pour nous toujours ouverte : le cœur du Christ. »
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