C’est de ce dernier poste que le pape Pie XII le choisit pour le nommer archevêque de Montréal le 25 mars 1950. Un mois plus tard, le 26 avril, il est ordonné évêque à Rome, le jour de son 46e anniversaire de naissance. Le soir du 17 mai suivant, Mgr Paul-Émile Léger est intronisé archevêque de Montréal, dans la basilique-cathédrale par le délégué apostolique au Canada, Mgr Ildebrando Antoniutti.
Un épiscopat, deux étapes et deux styles
On l’a déjà souvent signalé : cet épiscopat se partage vraiment en deux étapes vécues dans deux styles différents.
La première étape va de 1950 à 1957 environ. Elle est celle de l’après-guerre, d’un rapide développement industriel, d’une forte expansion démographique, d’une Église qui crée des œuvres et détient un pouvoir certain. Le style pastoral du nouvel évêque n’en exerce pas moins un ascendant profond sur les fidèles qui reconnaissent en Mgr Léger un chef charismatique. Sur le plan de la pensée, il demeure un homme de tradition, méfiant à l’égard des nouveautés.
La seconde étape va de 1958 à 1967. Elle est celle des grandes remises en question dans toute la société québécoise, de l’ébranlement des certitudes d’hier. C’est le début de la « révolution tranquille ». Le style du pasteur est tout autre. Sans perdre son magnétisme, le cardinal Léger est un évêque capable d’une patiente écoute des gens, désireux d’une Église qui sache regarder avec confiance l’évolution des temps et se mettre au service du monde réel.