Quittant son poste à Montréal à l’âge de 63 ans, le cardinal Léger n’a jamais considéré qu’il entrait en retraite. Les vingt-quatre années qu’il lui restait à vivre, il devait les consacrer à servir encore l’Église avec ardeur. Sa devise l’inspirait :Ipsa duce non fatigaris (Sous la conduite de Marie, tu ne connaîtras pas la fatigue). Résumons ces années.
Il missionne à Yaoundé pendant sept ans. Il loge dans une modeste roulotte, connaît les nuits longues et noires du pays, des moments de solitude aussi. Il préside des célébrations liturgiques, visite les villages, s’entretient beaucoup avec les enfants. Il fait construire un hôpital moderne pour les lépreux…
A l’âge de 70 ans, il revient à Montréal, s’offre à faire du ministère paroissial, mais constate les limites de son âge. Il poursuivra plutôt dans une visée missionnaire.
Il se consacre à l’œuvre humanitaire qu’il a fondée « Fame pereo », qu’il insérera dans une entreprise plus large : « Le Cardinal Léger et ses œuvres » dont les objectifs sont variés; aide à des pays d’Afrique, aide aux personnes âgées d’ici, etc. Une équipe bien structurée de collaborateurs et collaboratrices s’emploie à recueillir les offrandes et à distribuer les dons reçus. Il se fait un plaisir chaque avant-midi, de les rencontrer, de causer de façon détendue avec l’un ou l’autre. Il répond à son courrier.
L’âge et les maladies lui sont des contraintes qui le retiennent à la résidence du Vieux-Séminaire où il vit avec ses confrères sulpiciens.
Hospitalisé à l’Hôtel-Dieu, il y décéda le 13 novembre 1991, âgé de 87 ans. Pendant deux jours entiers, il reposera en chapelle ardente à la basilique Notre-Dame, où des milliers de Montréalais viendront lui rendre hommage, d’un regard et d’une prière. C’est là aussi qu’ont lieu des funérailles émouvantes, le 16 novembre. Puis sa tombe sera transportée à la basilique-cathédrale et placée dans la chapelle funéraire des évêques.