Aux visiteurs atteints dʼune maladie ou vivant dans la pauvreté qui le visitaient, le frère André avait lʼhabitude de distribuer deux choses : lʼhuile de saint Joseph et des médailles de saint Joseph.
Il disait que ni l'huile ni les médailles nʼavaient des pouvoirs de guérison magique , mais affirmait que ces objets aidaient les personnes à manifester leur foi et quʼainsi, cʼétait bien leur foi qui les guérissait.
Lʼhuile de saint Joseph
Lʼutilisation de l'huile remonte à une tradition très ancienne que lʼon retrouve dans la Bible. En Israël, l'huile est un symbole de lumière. Elle servait à alimenter le chandelier à sept branches (Ex 27,20).
Dans le Temple, le prêtre veille à l'huile du luminaire et à l'huile d'onction (Nb 4,16). Les prêtres sont eux-mêmes oints ainsi que l'autel lors de sa consécration (Lév 8,1.11). Lʼhuile servait non seulement à lʼonction des prêtres, mais aussi des prophètes et des rois.
Dans la liturgie, on se sert de lʼhuile pour plusieurs sacrements, tels le Baptême, la Confirmation, lʼOrdre et lʼOnction des malades.
Pour le frère André, lʼhuile qui brûle devant la statue de saint Joseph est comme un signe dʼappel envers le père de Jésus. Il recommandait aux malades qui venaient le voir de frotter avec de lʼhuile la partie de leur corps qui les faisaient souffrir et pour laquelle ils demandaient la guérison.
Bien sûr, leur disait-il, lʼhuile nʼa pas en elle-même un pouvoir de guérison. Cʼétait une façon de mettre leur foi en action, dʼexprimer ouvertement leur foi dans la puissance de Dieu.
LʼOratoire Saint-Joseph du Mont-Royal perpétue cette coutume ancienne de distribuer de lʼhuile de saint Joseph. On met lʼhuile dans un bassin devant la statue de saint Joseph pour y brûler avant dʼêtre embouteillée et offerte aux pèlerins.
Plusieurs pèlerins témoignent encore quʼaprès sʼêtre frotté avec de lʼhuile, et prié frère André et saint Joseph, ils ont obtenu la guérison.
Et la médaille de saint Joseph
Le frère André aimait distribuer des médailles de saint Joseph à ses visiteurs. Avec les enfants du collège Notre Dame, il avait « semé » des médailles sur le chemin de la montagne pour obtenir la permission de ses supérieurs de construire un oratoire à saint Joseph. Lui-même, il déposait des médailles aux endroits où il espérait obtenir des faveurs de son ami saint Joseph.
Il nʼaccordait pas de pouvoir magique de guérison à ce petit objet de métal, mais cʼétait plutôt un geste qui exprimait une très grande confiance de la part de la personne malade ou souffrante. Il était convaincu que lʼimage du saint devait nourrir la piété de celui ou celle qui la portait.
Rolande Parrot