Le frère André a joué un rôle dans ma propre vie, en tant qu'immigrant arrivé au Canada en 1989. Je viens de la colonie portugaise de Goa, six cents kilomètres au sud de Bombay (Mumbai), en Inde. Ma femme Effie et moi nous nous sommes mariés à Bombay en 1981.
En 1982, nous sommes allés travailler à Bahreïn et plus tard, en 1985, nous sommes déménagés à Abu Dhabi, dans les Émirats arabesunis. Nous avons donc passé sept années au Moyen Orient.
Comme plusieurs couples catholiques nous voulions avoir des enfants tout de suite. Mais le Seigneur avait d'autres plans. Les années difficiles se succédaient. Les mois devinrent des années et nos coeurs se brisaient. Il convient de mentionner ici qu'avoir des enfants est très important dans notre culture et que de ne pas en avoir est perçu comme une honte, presque comme une punition de Dieu… La famille et les amis nous rappelaient souvent que d'autres, qui s'étaient mariés après nous, avaient déjà des enfants. En tant que chrétiens croyants, nous demandions à Dieu : « Mon Dieu, pourquoi ne nous donnez-vous pas d'enfant, quand vous savez que nous en voulons un? »
Cinq ans après notre mariage, un médecin a prescrit à ma femme un médicament pour favoriser la fertilité. Ce fut un désastre. Il a causé des hémorragies internes massives, a provoqué l'endométriose et des caillots de sang dans le système reproducteur. Ma femme a souffert des douleurs intolérables pendant deux ans et a subi deux opérations majeures. La seconde opération, en 1988, a été l'ablation d'un ovaire et d'une trompe de Fallope et l'autre ovaire a été massivement endommagé. Nous n'avions plus d'espoir d'avoir un enfant. C'est alors que nous avons décidé d'abandonner nos emplois lucratifs à Abu Dhabi et d'immigrer au Canada. Diacre montréalais Brian Cordeiro et sa femme, Effie, entourés par leur trois fils: (de gauche à droite) Pierre Bosco, Jean Vianney et André Joseph.
Nous avions l'habitude, depuis notre mariage en 1981, de prier pour demander un enfant chaque fois que nous visitions une église pour la première fois. Nous l'avons fait pendant les huit années précédentes dans les grandes églises de Rome, Paris, Cologne et Londres, pour ne nommer que quelques villes. Nous avons été reçus comme immigrants au Canada et sommes arrivés à Montréal en juillet 1989, cherchant à échapper a la honte qui nous attendait si nous retournions en Inde sans enfant. Mon collègue musulman, à Abus Dhabi m'avait donné l'adresse d'un appartement meublé dans le quartier de la Côte-des-Neiges où nous pouvions rester durant notre court séjour d'exploration à Montréal, en attendant d'y déménager en permanence six mois plus tard.
Cet appartement était situé à deux coins de rue de l'Oratoire Saint-Joseph. Nous sommes allés à l'Oratoire et, en voyant les béquilles de ceux qui avaient été guéris, nus avons prié avec ferveur le frère André (dont nous n'avions pas entendu parler auparavant) qu'il intercède pour que nous puissions avoir un enfant. Mon fils a été conçu le même jour et il a été baptisé André-Joseph en l'honneur du frère André et de saint Joseph. Par la suite, nous avons eu trois autres fils, nés en 1990, 1991 et 1992; cela, après que ma femme eut souffert d'endométriose et perdu tout espoir de concevoir. Je sais que, dans notre cas, c'est directement grâce à l'intercession de frère André si notre rêve impossible d'avoir des enfants est devenu réalité.
Brian Cordeiro, diacre permanent.