Le Patriarche maronite d’Antioche et de tout l’Orient à Montréal
Montréal
La basilique de l’Oratoire Saint-Joseph était bondée, toutes les Églises étaient représentées pour accueillir et célébrer l’Eucharistie dominicale avec sa Béatitude le Cardinal Bechara Boutros Raï à Montréal. Des personnalités politiques ainsi que des représentants des sociétés civiles et militaires étaient aussi présentes.
Peu avant 11 h, les escaliers menant à la basilique grouillaient… Les catholiques maronites étaient si nombreux afin de voir leur patriarche et assister à la messe dominicale! La chorale réunissant 76 membres de 6 paroisses de Montréal faisait des vocalises, les principaux officiels étaient déjà à leur place et les scouts (du Canada et de Baden Powell) accueillaient et se chargeaient de la sécurité.
Les jeunes maronites avaient une place de choix aux premiers rangs de la basilique. « Il est notre support culturel, communautaire pour notre Église Maronite : il est le soutien à notre foi » explique avec enthousiasme Racha, 29 ans responsable des jeunes maronites d’Ottawa. Ils étaient 250 à être venus à Montréal pour la 5e rencontre annuelle des jeunes maronites avec le Patriarche. Comme ces jeunes, la diaspora libanaise était venue nombreuse en ce dimanche matin pour montrer que « les Libanais du Canada préservent les valeurs de la culture maronite tout en vivant dans la communauté ».
Les catholiques maronites appartiennent à la belle mosaïque des catholiques orientaux. Héritière de l’histoire complexe de l’Orient chrétien, l’Église maronite a la spécificité d’être entièrement unie à Rome depuis le 12e siècle et de reconnaître la primauté du Pape.
Elle possède un rite propre qui utilise l’arabe et le syriaque comme langues liturgiques. La prière eucharistique utilisée est celle dite de Saint Jacques.
Saint-Maron en est le saint patron. Prêtre et ermite, Maron est mort au début du 5e siècle. L'austérité de sa vie et les miracles qu'il accomplissait le rendirent célèbre dans toute la Syrie, et beaucoup venaient à lui pour solliciter sa prière ou partager sa discipline.
« Il n’aurait jamais cru être le chef de file d’une si grande Église », explique en souriant Soeur Nisrine de la congrégation des soeurs Antonines du Liban, assise au premier rang de la basilique.
Aux premières loge aussi, Pablo Rodriguez, représentant le premier ministre canadien, Christine St-Pierre, ministre des Relations internationales et de la Francophonie, Denis Coderre ancien maire de Montréal et Émilie Thuillier, mairesse de l'arrondissement d'Ahuntsic-Cartierville.
Enfin, les évêques maronites du monde entier étaient là ainsi que Mgr Christian Lépine, accompagné de nombreux prêtres du diocèse de Montréal. On pouvait aussi noter la présence des évêques orthodoxes et des chefs de communautés religieuses musulmanes. Le père Claude Grou, recteur de l’oratoire Saint-Joseph, a manifesté en début de célébration sa « joie de célébrer cette messe avec la communauté maronite et d’élargir nos horizons pour rencontrer l’immense richesse de notre Église catholique ». La basilique allait, en effet, vivre un « grand moment de vie chrétienne ».
La messe en arabe et traduite en français et en anglais dura plus deux heures : deux heures fortes en émotions grâce à la beauté des chants et de la liturgie, le sens du sacré et les nombreuses invocations à Saint-Maron. Fortes aussi par les paroles que Mgr Raï adressa à son peuple, à l'Église de Montréal, mais aussi aux responsables politiques.
Pour revenir sur l’évangile de la pêche miraculeuse, Mgr Raï dans son homélie a exhorté les fidèles à écouter la voix du Seigneur : même si on est fatigué (comme Pierre dans l’évangile), même si cela n’a aucun sens (pourquoi pêcher le matin!), en disant oui à Dieu, l’abondance survient (comme les filets prêts à craquer) et le miracle de Dieu agit et change nos vies.
Aux Églises des différents patrimoines, le Patriarche s’est adressé, en français, pour insister sur la communion profonde qui « guide nos pas dans le témoignage du Christ. Cette communion qui requiert votre prière pour que le Seigneur donne la paix à la terre d’où vient le message de paix de notre Sauveur il y a plus de 2000 ans, à la terre où il est né. »
Mgr Raï a ensuite remercié les dirigeants du Canada pour l'accueil fait aux peuples de l’Orient et du Liban et leur a demandé d’être « la voix de la paix au sein de la communauté internationale » pour que les consciences soient inspirées afin de mettre fin à la guerre en Syrie [...] et d’amener la paix par le dialogue.
La cérémonie s’est terminée par les mots et prières des différents évêques : Mgr Paul-Marwan Tablet de l'éparchie Saint-Maron de Montréal et Mgr Christian Lépine entre autres.
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