Le Centre d’Accueil Le Pont a 3 ans
Montréal
Le 3 novembre, le Centre Le Pont a fêté ses trois ans de mission de services auprès des demandeurs et demandeuses d'asile. Ce lieu, ce n’est pas qu’un centre d’accueil, c’est un lieu où chacun est accueilli avec dignité, respect, comme faisant partie d’une même grande famille, celle du Christ.
Arthur Durieux et Alessandra Santopadre, ainsi que toute leur équipe, célèbrent ces trois années en ayant l’impression d’avoir «pris confiance en eux et en l’organisme» : «Avec ça, on a fait beaucoup plus de plaidoyers, de prises de conscience, de sensibilisation, parce qu’il y a un changement à faire profond au Québec sur l’accueil des réfugiés et demandeurs d’asile. C’est un changement qui nous, nous inquiète beaucoup», indique Arthur Durieux, gestionnaire du Centre d’Accueil Le Pont.
«Ça va pas trop mal» :
Malgré leurs constantes recherches d’informations et d’accès aux ressources, aux services privés, publics, communautaires, leurs efforts se cognent tous les deux mois à des partenariats fermés, qui ne sont plus accessibles et ils doivent «tout recommencer depuis le début» : «Beaucoup d’idées préconçues [sur les immigrants] mettent des bâtons dans les roues à l’accès aux emplois, l’accès à la francisation, l’accès aux études. Heureusement, les soins de santé ne sont pas encore touché, mais beaucoup de services qui sont utiles à une bonne intégration, qui sont utiles à un demandeur, une demandeuse d’asile, qui permettent de mieux les intégrer, les inclure dans la société, sont difficilement accessibles. On reproche de pas s’inclure et en même temps on donne pas les outils», nomme-t-il.
«C’est pas un anniversaire triste, mais c’est aussi sur le fond de ce constat-là qu’on fête nos trois ans», dit Arthur.
Un site web :
Ils ont célébré ces trois belles années d’accueil le 3 novembre passé, avec les résidents de la maison, en petit comité cette année vu le contexte de la pandémie, mais de tout cœur avec tous ceux qui sont passés par ce lieu ou y ont contribué d’une manière ou d’une autre.
«On n’avait pas de site web pour Le Pont ni pour tous les projets d’accueil et de solidarité pour les immigrants et les réfugiés. C’est maintenant chose faite», annonce Arthur. Dans le site, on y retrouve une page pour Le Pont avec leurs activités et services, mais aussi une section pour les travailleurs sociaux où l’on retrouvera des informations importantes pour les migrants et réfugiés (parrainage privé pour les réfugiés, l’apostolat de la mer, syndicat des travailleurs agricoles temporaires et les communautés/paroisses culturelles de Montréal). Une belle ressource très pertinente et utile!
Leurs partenaires, tels que le Haut Commissariat pour les Réfugiés, le Vatican, leur députée fédérale et l’Archevêque de Montréal prennent la parole tour à tour sur leur page Facebook pour souligner leur travail et offrir leur témoignage.
Les besoins du moment sont des dons de bottes d’hiver et manteau d’hiver : « Là on a de la chance. Avec un programme qui s’appelle Projet Parrainage on a pu offrir à une trentaine d’enfants des manteaux, pantalons d’hiver, sac à dos d’école complètement neufs pour toutes ces familles-là». Le Pont appelle aussi aux dons monétaires, surtout dans le contexte actuel. Il est possible de faire un don sur le site https://bit.ly/donsLePont .
Dans le contexte de la pandémie :
« On a eu beaucoup de financement pendant la crise de la covid-19 », explique Arthur. Cela a permis d’embaucher durant 3 mois une adjointe au projet : « Elle, elle a pu appeler chacune des familles, parfois aller les voir sur le trottoir, par téléphone… Elle s’est déplacée dans tout Montréal, elle s’est assurée que tout le monde avait bien ce qu’il faut au niveau de l’emploi, au niveau du matériel de protection, car ce n’est pas tout le monde qui avait des masques. Beaucoup de gens ont perdu l’accès aux banques alimentaires qui ont fermé. On a essayé de pallier et répondre à tout ça. Et donc on reste en contact », lance-t-il.
Ils sont toujours capables d’accueillir dans les normes légales des demandeurs et demandeuses d’asile en mettant tout en place pour que Le Pont continue sa mission, covid ou pas.
Que la fête, et la mission, continuent!
Le Centre d’Accueil Le Pont, un projet porté par le diocèse de Montréal, est une maison d’hébergement à court terme (entre un et deux mois) pour les familles et femmes demandeuses d’asile, un statut bien plus précaire que celui de réfugié pour lequel ces familles sont en attente. Alessandra et Arthur accompagnent ces gens dans leur recherche d’appartement (bail, meubles, etc.) pour s’installer à Montréal et ailleurs et les réfèrent vers les organismes communautaires et les services gouvernementaux d’intégration.
Mais Le Pont, c’est encore plus que ça: « Quand on a écrit le projet c’est vraiment la première chose qui s’est imposée, cette ambiance familiale, chaleureuse, ne serait-ce que par la maison, un ancien presbytère », lance Arthur. « On n’a pas aseptisé les locaux. On a vraiment mis des décorations, il y a plein de jouets pour les enfants, la télévision, deux immenses cuisines, etc. Vraiment c’est une maison, les gens doivent se sentir chez eux. »
Ce sentiment de famille se manifeste surtout dans leur manière d’accueillir : «Nous, on apprend le prénom de chaque personne, on fait du service quotidien, on va les voir, on a un groupe WhatsApp pour s’écrire, on fait des réunions hebdomadaires pour parler de comment on organise la vie dans la maison, les nouvelles infos […] On veut créer cette ambiance de famille, d’accueil, de chaleur». Beaucoup de gens gardent un lien avec Le Pont qui continue de les soutenir comme il le peut.
Leur formidable travail nous permet de prendre de plus en plus conscience qu’« il ne s’agit pas seulement de migrants », comme l’a dit le Pape François… Ce sont nos frères et sœurs dans le Christ. On les remercie!
Pour visiter leur nouveau site web, cliquez ici.
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