Montréal

« Avez-vous un crucifix chez vous? » a demandé Monseigneur Lépine, archevêque de Montréal, lors de la messe en ce jour du Christ-Roi. « Prenez-vous le temps de le contempler? ». C’est à travers ces questions certainement bien simples, mais nous interpellant, que l’assemblée était invitée à entrer dans la fête du Christ-Roi, ce roi qui vient avec la promesse d’une royauté qui n’est pas de ce monde.

Le samedi 23 novembre dernier a été célébrée la messe en l’occasion de la fête du Christ-Roi à la Cathédrale Marie-Reine-du-Monde. Pour souligner la fin de cette année liturgique, un décor avait été aménagé devant l’autel. On pouvait y voir la couronne d’épines du Christ pour se rappeler sa passion, mais surtout pour se souvenir que le Christ est roi! La célébration a été simple, mais profonde. Un beau moment pour se remémorer que nous appartenons au Christ et que nous sommes tous héritiers du Royaume de Dieu.  

Un roi divin

« Jésus Christ est roi, mais pas nécessairement comme on s’y attendrait », a lancé Mgr Lépine à l’assemblée. Comme il l’a souligné dans ses mots, il peut parfois sembler difficile de voir la royauté de Dieu dans ce visage du Christ faible, défiguré, qui se donne et se laisse frapper à la croix. Mais justement, comme nous l’a rappelé l’archevêque, c’est que Jésus sur la croix « vient transformer notre vision de ce qu’est [un] roi ». En effet, « Jésus Christ […] n’est pas un roi humain, mais un roi divin [qui] nous a appris à être humains ». Et nous tous « sujets du roi », sommes appelés à devenir « rois et reines » : « Jésus Christ est roi [et] être roi et reine, c’est servir et donner sa vie » a-t-il déclaré. « Par le baptême nous sommes de sang royal » et l’archevêque a ajouté que cette espérance, « c’est notre dignité d’enfant de Dieu ».

Regarder le crucifix…

« On a l’oublie de Dieu facile, on a l’oublie de Jésus facile ». En effet, les croix et les crucifix sont facilement visibles, mais rares sont les moments où nous prenons le temps de nous arrêter et de contempler Jésus sur la Croix : « Regarder le crucifix, c’est une prière […], c’est un geste très simple, mais en même temps c’est un geste très puissant », a exprimé Mgr Lépine. Désirant redonner quelques bases de vocabulaire théologal, Monseigneur a pris le temps de rappeler la différence entre la croix et le crucifix. Quelle est-elle? La différence est dans le corpus, le corps du Christ, qui fait passer la croix au crucifix (avec le corpus).

L’homélie s’est terminée par une prière où l’archevêque a demandé à l’Esprit-Saint la grâce « de contempler […] d’adorer Jésus-Christ crucifié ».  

… dans les larmes et dans la joie

Mgr Lépine nous a rappelé dans ses mots que le crucifix nous est donné pour tenir bon dans la peine et les larmes, ayant la chance de savoir que le Christ souffre avec nous. Il a toutefois souligné l’importance de continuer à le regarder même dans la joie, pour ne pas oublier ceux qui sont dans la peine. C’est « un symbole enraciné dans une réalité », a-t-il lancé. À la bénédiction finale, Mrg Lépine a proposé dans un élan une bénédiction des crucifix l’an prochain, question d’enrichir la célébration du Christ-Roi et de lui donner une saveur particulière. Une belle idée! À suivre…  

La soirée précédant cette messe, une veillée de prière avait été organisée à l’occasion de la fête du Christ-Roi, dans le but de rendre grâce pour l’année liturgique se terminant. Des jeunes du réseau Mission Jeunesse Montréal étaient d’ailleurs responsables d’une partie de l’animation.