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Des comédiennes, dont Micheline Lanctôt, Pascale Bussières, Sophie Faucher et Ève Landry, racontent en six minutes des événements survenus dans la vie de douze membres de la congrégation des Religieuses hospitalières de Saint-Joseph.

Dans une capsule vidéo qui vient tout juste d'être mise en ligne, la comédienne Ève Landry personnifie une religieuse qui travaille auprès de toxicomanes de la Côte-Nord.

Il s'agit du tout premier clip de la série Histoires extraordinaires d'hospitalières que signe le producteur et réalisateur André Waquant, un projet auquel il travaille depuis sept ans.

Les onze autres capsules de la série seront dévoilées les unes après les autres, à toutes les trois semaines, sur le site hospitalieres.TV. C'est là qu'a été déposé le 15 mars le clip qui rend hommage à la religieuse Huguette Laramée.

«Je suis honorée de prêter ma voix à sœur Huguette pour vous raconter une tranche de vie remarquable dont elle a été un témoin privilégié», lance Ève Landry au début de cette capsule.

Sur fond noir, elle explique qu'à l'âge de 30 ans, à l'hôpital de Baie-Comeau, elle «découvre l'ampleur de la toxicomanie et du mal-de-vivre de la région».

«J'ai mûri bien vite à force de côtoyer des gens en détresse», dit la comédienne alors que la vraie sœur Huguette, âgée de 85 ans, apparaît durant quelques secondes, pensive et soucieuse, à son bureau de travail. Nouveau plan vers la comédienne qui raconte alors l'histoire de Bertrand, un toxicomane de 24 ans, «la personne la plus courageuse que je connais».

La religieuse Huguette Laramée n'a toutefois pas vu la version finale de cette vidéo qui raconte cette «tranche de vie remarquable». Elle est décédée le 22 décembre 2017 à la maison-mère des Religieuses hospitalières de Saint-Joseph.

Un devoir de reconnaissance

Il y a quelques année, André Waquant a obtenu le contrat de refaire le site Web de la congrégation religieuse. «J'allais régulièrement à la maison-mère. À la cafétéria, je rencontrais plusieurs religieuses.»

«Elles sont très humbles», toujours discrètes sur ce qu'elles ont accompli. Mais André Waquant s'entête à les questionner.

Leurs réponses lui font découvrir «rien de moins que des super-héros», de véritables héroïnes. «Batman, le jour, il remplit des missions, mais le soir, il mange un steak frites et dort dans un grand lit. Elles, elles sont toujours au poste. Une hospitalière est toujours en fonction.»

Un jour, il apprend que quelque 600 religieuses sont inhumées dans la crypte de la maison-mère. «Six cents religieuses qui ont consacré leur vie à notre bien-être. Cela m'a complètement bouleversé.»

Ces religieuses «nous suivent depuis 375 ans, c'est hallucinant», lance André Waquant, le fondateur de la boîte de communications Made in Media. C'est ainsi qu'est né le projet de recueillir le témoignage de ces femmes et de raconter des moments mémorables de leurs existences.

«Je disais aux sœurs: "Il faut absolument qu'on parle de vous". Pour moi, c'est un devoir de mémoire et de reconnaissance. Elles ont fini par accepter».

Des scripts ont été rédigés et douze comédiennes ont été approchées Elles ont toutes rapidement accepté, confie le réalisateur. Elles ont apprécié le texte qu'on leur soumettait, mais surtout, elles souhaitaient toutes personnifier ces «femmes exceptionnelles».

Le site Web hospitalieres.TV mentionne les noms des douze comédiennes engagées dans ce projet mais est muet sur les événements qui seront évoqués dans les onze capsules à venir. On promet de raconter «des histoires représentatives de la diversité des missions humanitaires» des religieuses.

Ce projet a bénéficié de l'appui de quatre commanditaires: les Religieuses hospitalières de Saint-Joseph, l'Office national du film, la Caisse Desjardins du Plateau-Mont-Royal et la Fondation canadienne de la vidéo religieuse.