Montréal

(Présence-Info) Entre un cardinal Gérald Lacroix blagueur et les larmes de ses nouveaux évêques auxiliaires nommés par Rome le matin même, la présentation de Louis Corriveau et de Marc Pelchat au personnel de l’archidiocèse de Québec était chargée d’émotions mardi matin.

Après des mois d'attente, c'est finalement sur ces deux prêtres diocésains que le pape François a jeté son dévolu pour les nouveaux évêques auxiliaires dans l'archidiocèse de Québec.

L'archevêque de Québec a présenté ses deux confrères en lisant quelques réactions reçues électroniquement. L'une d'elles faisait remarquer que les trois évêques à Québec sont tous originaires de Beauce. «Est-ce que c'est légal?», blaguait le commentaire, faisant rire le cardinal et l'assemblée.

Le cardinal a d'abord invité Marc Pelchat à réagir à sa nomination, saluant chez lui son désir de «servir son diocèse» et soulignant qu'il a été «touché» par sa disponibilité pour le faire après sa retraite universitaire.

Ému, le vicaire général Marc Pelchat, 66 ans, ancien doyen de la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université Laval, a indiqué qu'il a eu la nouvelle le 11 octobre.

«Nous sommes entre la joie et la frayeur, entre le désir de servir et l'abandon à la volonté du Seigneur », a-t-il dit. «Je pense que nous allons former un trio formidable. Nous sommes trois personnes différentes mais complémentaires.»

Marc Pelchat a paru ébranlé par moment, comme s'il soupesait encore ce que cette nomination signifie pour lui.

«C'est un grand déplacement», a-t-il illustré. «J'ai donc accepté d'aller plus loin, avec une forme d'abandon.» Puis, évoquant son attachement pour la spiritualité de Charles de Foucauld, il a ajouté, la voix cassée: «Mon père, je m'abandonne à toi, fais de moi ce qu'il te plaira».

Le cardinal Lacroix a ensuite présenté Louis Corriveau, 52 ans, «un homme à la fois humble et très serviable», en indiquant que c'est la première fois que Rome lui donne un évêque auxiliaire plus jeune que lui.

«C'est beaucoup, beaucoup, beaucoup d'émotions», a déclaré un Louis Corriveau en pleurs au micro. Il s'est arrêté plusieurs longues secondes, la tête penchée, le temps de se ressaisir.

«Ce matin, c'est pas tellement Mgr Corriveau, c'est plus l'abbé Louis, curé, qui pleure», a-t-il précisé. «Être évêque, c'est faire un pas de plus dans la désappropriation de notre vie. C'est ce que François de Laval nous enseigne.»

«Je prends conscience que le contrôle, je vais l'avoir de moins en moins, a-t-il poursuivi. C'est vrai qu'il est en haut le contrôle. C'est pour ça que j'ai dit oui.»

Louis Corriveau a fait rire l'assemblée quand il a évoqué son amour du hockey et le nom du diocèse titulaire qui lui a été confié par Rome. «L'Esprit saint a de l'humour. Je suis un grand amateur de hockey. On m'a assigné le diocèse... d'Arena», a-t-il lancé avec un sourire badin. «C'est une preuve que Dieu existe.»

Premier signe de désappropriation, il a dû renoncer à assister au match de lundi soir entre les Canadiens de Montréal et les Flyers de Philadelphie, pour lequel il avait un billet.

À la toute fin de la présentation, le cardinal Lacroix a remis aux nouveaux évêques auxiliaires leur calotte violette et leur croix pectorale, qu'ils peuvent porter dès maintenant. La date de l'ordination épiscopale de Louis Corriveau et de Marc Pelchat sera annoncée ultérieurement.