Montréal

À un moment où plusieurs s’inquiètent de l’avenir du patrimoine religieux, la congrégation des Sœurs Grises de Montréal est heureuse de présenter un projet de conservation majeur pour l’ancien hôpital général de Montréal, situé sur la Pointe-à-Callière, aujourd’hui connu comme la Maison de Mère d’Youville.

Cet ensemble immobilier classé bien patrimonial compte des éléments architecturaux remontant au 17e siècle. Le projet mené par les Sœurs Grises vise à insuffler au site actuel une nouvelle vocation patrimoniale, culturelle et éducative.

L’Espace Marguerite d’Youville : un lieu de mémoires

Développé par les Sœurs Grises, l’Espace Marguerite d’Youville a nécessité plusieurs années de travail en collaboration avec des spécialistes du patrimoine et de l’archéologie. Ce projet est né d’une profonde réflexion sur l’avenir des propriétés de la congrégation et de l’héritage qu’elle souhaite léguer à l’ensemble de la collectivité et aux générations futures.

Le projet donnera un accès privilégié à des espaces patrimoniaux témoins de l’époque de la Nouvelle-France. Ainsi, les futurs visiteurs pourront s’imprégner de lieux comme la Salle des pauvres, un espace quasi intact du 17e siècle, où les nécessiteux pouvaient trouver repas et réconfort. Une voûte de l’époque de la Nouvelle-France, unique par son ampleur et où l’on retrouve un four à pain d’origine, serait dorénavant accessible.

L’Espace Marguerite d’Youville se veut aussi un lieu qui témoignera de l’apport inestimable de Marguerite d’Youville et de sa congrégation au développement de Montréal.

« Au moment où de nombreux immeubles patrimoniaux du Québec se trouvent dans une position de fragilité, nous tenons non seulement à assurer la protection de cet espace historique, mais aussi à donner une nouvelle vie à la Maison de Mère d’Youville. Il est important pour nous de contribuer activement à la transmission de notre histoire et de notre patrimoine », a affirmé sœur Aurore Larkin, supérieure générale des Sœurs Grises de Montréal.

L’Espace Marguerite d’Youville : un lieu d’enseignement, de recherche et de diffusion

L’Espace Marguerite d’Youville intégrera le laboratoire d’archéologie citoyenne, aussi désigné laboratoire d’archéologie durable, de l’Université de Montréal.

Ce nouveau laboratoire permettrait de rapprocher l’enseignement et la recherche en archéologie du public, de vulgariser les travaux des chercheurs et d’accroître le rayonnement de l’Université de Montréal ici et à l’étranger.

Le projet inclut un espace carrefour qui se veut un lieu d’échange et de diffusion. Pour approfondir leur connaissance, les visiteurs pourraient avoir accès aux collections étudiées par les chercheurs dans l’espace carrefour. Ces collections toujours renouvelées au gré des objets de recherche et des nouvelles fouilles archéologiques donneraient à l’espace carrefour un dynamisme inégalé.

Doté d’équipements à la fine pointe de la technologie, le laboratoire sera un lieu unique où l’Université entend poursuivre sa collaboration en recherche et en formation avec le musée Pointe-à-Callière. Ensemble, ils mettraient sur pied des projets novateurs de diffusion. Par exemple, un programme d’activités s’adresserait spécialement aux élèves du secondaire et aux étudiants du cégep, mais aussi au grand public, qui pourraient ainsi se familiariser avec les méthodes de recherche en archéologie et avec les retombées de ces découvertes dans la société.

L’Espace Marguerite d’Youville procurera aussi à Pointe-à-Callière des espaces où pourront être réunies sous un seul toit ses collections archéologiques actuellement entreposées dans plusieurs endroits.

« Ce partenariat avec la congrégation des Sœurs Grises et Pointe-à-Callière permettra à nos chercheurs et à nos étudiants de profiter d’un espace patrimonial exceptionnel, tout près du lieu de fondation de Montréal. Un cadeau rare », a indiqué M. Frédéric Bouchard, doyen de la Faculté des arts et des sciences de l’Université de Montréal.

Un investissement d’importance

Les travaux pour la mise en valeur des bâtiments historiques, dont l’origine remonte à 1693, nécessitent un investissement de 35,2 M$ et s’échelonneront sur 24 mois.

« Notre congrégation demande l’appui financier nécessaire des gouvernements et de la Ville de Montréal pour permettre à cet ensemble patrimonial unique de continuer à témoigner de la fondation de notre ville et de notre congrégation. Face à l’enthousiasme que notre projet suscite, nous sommes persuadées de recevoir l’aide financière souhaitée. Nous avons des partenaires solides, l’Université de Montréal et Pointe-à-Callière, et un projet exemplaire », a ajouté sœur Aurore Larkin.

Pour aller plus loin :

Reportage de TVA Nouvelles
Site web des Soeurs grises de Montréal