Suite à la lettre plus récente de l’Assemblé des évêques du Québec (15 mars) en relation aux mesures préventives concernant la COVID-19, voici une nouvelle lettre pastorale de l'archevêque de Montréal, Mgr Christian Lépine, ainsi qu'un Mémorandum contenant des «Directives diocésaines» à ce jour.

Cher Peuple de Dieu de l’Archidiocèse de Montréal
Chers confrères prêtres,
Chers collaborateurs et chères collaboratrices des équipes pastorales,

Bouleversements

De jour en jour la pandémie du COVID-19, déclarée telle le 11 mars, continue de se répandre et les mesures de prévention s’intensifient. Il y a de l’incertitude, mais déjà en quelques jours vous vous êtes engagés courageusement à prendre les mesures hygiéniques, sociales et pastorales importantes pour combattre la contagion. Je vous remercie vivement de vos efforts personnels et communautaires.

Dans la même perspective de la lettre du 13 mars, les mesures demandées veulent contribuer aux soins du corps et du coeur et de l’âme en suivant de près la situation. J’y demandais d’annuler les messes dominicales dans les églises paroissiales, tout en gardant les portes ouvertes et en offrant de l’accueil.

Portes ouvertes

Les autorités gouvernementales des différents paliers nous demandent avec de plus en plus de restrictions, d’éviter des rassemblements car ils contribuent à des rapprochements qui augmentent le risque de contagion, ce que l’on veut diminuer le plus possible.

C’est pourquoi les mesures qui s’appliquaient au dimanche, s’appliquent maintenant à toute la semaine. En lien avec les évêques du Québec, je demande que les messes publiques soient annulées dans les églises à tous les jours de la semaine, ainsi que tous les rassemblements pastoraux ou liturgiques, jusqu’à nouvel ordre.

Mais en même temps, je demande de garder les portes ouvertes le plus longtemps possible chaque jour, d’offrir de l’accueil et d’exposer le Saint-Sacrement, afin de favoriser la prière personnelle et l’accompagnement, avec possibilité du sacrement du pardon, tout en respectant la distanciation d’un mètre.

C’est une mesure qui cause de la peine, mais en même temps qui exprime une solidarité sociale pour combattre le virus. Comment faire en sorte que ce temps qui évoque le Samedi Saint, le Silence de Dieu, devienne un temps de recherche de Dieu au fond de notre coeur, de notre âme et de notre esprit? Comment profiter de ce temps pour apprendre à être davantage à l’écoute des autres, à l’écoute de leur fardeau, de leur solitude et de leur soif de Dieu?

Comment profiter de ce temps pour se rapprocher de Dieu? Pourquoi ne pas apprendre à prier tous les jours, à la maison comme à l’église, et à mieux honorer le dimanche, le Jour du Seigneur?

Familles et société

La famille est la cellule de la société et de l’Église. Les passages de la vie et le don de la grâce sont soulignés avec foi, espérance et amour dans les célébrations de baptême et de confirmation, de mariage et de funérailles.

En ce temps d’urgence sanitaire, il s’agit de reporter ces célébrations à un moment plus favorable pour la santé publique. Ce sont en effet des événements qui rassemblent dans la proximité et qui dans le contexte actuel de fragilité augmentent le risque de contracter la maladie. Lorsque les funérailles se font en présence du corps, il se pourrait qu’il soit impossible de les reporter. Celles-ci devraient donc être célébrées à huis-clos, en prévoyant éventuellement une messe en mémoire de la personne décédée lorsque le moment sera propice.

Aînés

Les personnes aînées sont celles auxquelles on doit le plus dans une société. Par la fragilité de leur santé ou la maladie, par l’âge, lorsqu’elles ont 70 ans et plus, elles sont particulièrement vulnérables devant l’actuelle pandémie. Par précaution elles ont à demeurer chez elles et à éviter de sortir et de s’exposer à des contacts risqués. Par contre, cela risque de conduire à la solitude et à l’isolement.
Est-il possible d’établir des réseaux de prière, téléphoniques ou virtuels, d’une dizaine de personnes ou plus, qui se partagent des intentions et qui offrent leurs journées, leurs fardeaux et leurs prières pour leur famille et la société, le monde et l’Église?

Je demande aux nombreux prêtres, diacres, personnes de vie consacrée, laïques, qui ont 70 ans et plus, qui se donnent généreusement et sans compter, de demeurer à domicile. C’est une demande exigeante car vous avez le coeur sur la main, mais en même temps nous vous voulons le plus longtemps possible dans la vie des communautés paroissiales et autres.

Oeuvres de prière et de miséricorde

Il est possible de sortir grandi de cette épreuve qui nous frappe, si c’est l’occasion pour chacun et chacune d’entre nous de mettre davantage de prière et de miséricorde dans notre vie. Soyons déterminés à faire notre part de solidarité dans la prévention et de compassion envers les plus exposés.

N’oublions pas les personnes malades ou seules, dans notre famille, notre mouvement, notre communauté, notre paroisse ou mission. Communiquons avec elles. Exprimons notre proximité. Soyons disponibles pour les personnes en fin de vie et leur famille.

Assurons-nous de bien connaître et communiquer les possibilités de messe transmise par la télévision. En paroisse, vous pourriez même utiliser la technologie à votre disposition pour enregistrer une messe à huis-clos et la diffuser sur votre site Web ou sur une chaîne YouTube.

Prions Marie avec confiance avec cette antique prière qui date du 3e siècle: « Sous ta garde, nous nous réfugions sainte Mère de Dieu. Ne refuse pas la prière de tes enfants en détresse, mais délivre-nous de tout danger ô toujours Vierge, Glorieuse et Bénie » Prions saint Joseph, Patron de l’Église Universelle et Patron du Canada. Saint Joseph protège nos familles, notre ville, notre province et notre pays.
Que Jésus-Christ vous garde dans sa Paix!



† Christian Lépine
Archevêque de Montréal

Cliquez ici, pour consulter le Mémorandum contenant des « Directives diocésaines ».