Montréal

Environ 200 personnes ont assisté à la conférence de Matt Fradd, ÊTRE PARENTS À L’ÈRE DE L’INTERNET et SEPT MYTHES ASSOCIÉS À LA PORNOGRAPHIE, qui s’est déroulée à l’église Saint-Nicholas Tavelic, jeudi soir dernier.

Parmi les participants d’un auditoire composé en majorité de jeunes, il y avait aussi plusieurs parents et des religieux. Fradd a présenté son témoignage sur la pornographie en déclinant des recherches scientifiques et des statistiques, sur un ton humoristique teinté d’un charmant accent australien.

Durant la première partie de cette conférence organisée par l’Association catholique croate, en collaboration avec Mission Jeunesse Montréal, le Centre diocésain pour le mariage, la vie et la famille, et aussi l’archidiocèse catholique romain de Montréal, Fradd a énoncé les sept mythes que l’industrie pornographique veut passer sous silence. Il voulait dissiper ici tous les mensonges suivants :

Nous avons besoin de la pornographie

« La pornographie et la luxure, ce n’est pas la même chose que le sexe, le désir sexuel ou la nudité », a dit Fradd. En s’appuyant sur des versets bibliques et sur ses racines catholiques romaines, Fradd a précisé que Dieu nous appelle à être féconds et à nous multiplier, et que le sexe et le désir sexuel sont bons. La pornographie, cependant, n’est pas nécessaire, car elle déshumanise l'humain. Il a dit que nous ne voyons pas les gens impliqués dans la pornographie, mais plutôt que nous les observons. « Elles semblent attirer toute l’attention, mais en réalité ce sont elles qu’on ignore le plus », a dit Fradd des actrices des films pornos.

La pornographie c’est du divertissement pour adultes

« La pornographie, ce n’est pas agir en adulte », a expliqué Fradd. À l’école secondaire, il avait un ami qui n’allait jamais dans des clubs d’effeuilleuses avec le reste du groupe. « Je ne trouve pas très viril d’avoir à payer une femme pour prétendre qu’elle vous aime bien », Fradd a ajouté en citant son ami.

La pornographie prévient la répression sexuelle

« Il y a un vieux stéréotype voulant que lorsqu’on s'oppose à la pornographie, on s'oppose au sexe", affirme Fradd en cherchant à dissiper le mythe que la pornographie prévient la répression sexuelle. « Il y a une troisième option : la chasteté. C’est une vertu qui vous permet, vous et moi, de vivre en accord avec notre dignité. » Fradd a dit de la pornographie qu’elle induisait la dysfonction érectile chez certains hommes.

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La pornographie n’entraîne aucune dépendance

Des résultats provenant de 44 études neurologiques concluent que la pornographie crée une dépendance, malgré les convictions voulant que seules des substances ingérées par le corps créent une dépendance. Les comportements en créent aussi. La dopamine est un facteur clé dans l’accoutumance, et lorsque la pornographie stimule la dopamine dans le corps, il devient plus   difficile d’éprouver du plaisir en son absence. Vivre une stimulation de la dopamine en continu peut éventuellement inciter les gens à se tourner vers la pornographie « hardcore ». « Sans dopamine, le sexe serait aussi excitant que le céleri » fait remarquer Fradd.

Y mettre fin est impossible

Malgré l’accoutumance créée par la pornographie, il est possible d’y mettre fin. Le processus est graduel, mais peut exiger le recours à des outils et à un système de soutien qu’il a dit pouvoir contribuer à offrir.

Ce qui caractérise grandement Fradd dans son approche pour combattre la pornographie, c’est son enthousiasme. Il utilise beaucoup de tactiques, mais sa tactique la plus importante c’est d’ouvrir le dialogue en l’absence de peur. Fradd croit que discuter avec les pairs et qu’avoir avec les enfants des conversations adaptées, c’est la stratégie qui permet de vaincre les mythes de la pornographie. Durant la deuxième de sa conférence, Fradd a parlé des effets d’une utilisation excessive de l’Internet et du vaste accès à la pornographie en ligne. « Les choses ont considérablement changé depuis notre enfance », dit Fradd, suscitant l’acquiescement de l’auditoire. « Plutôt que de voir des photos et de lire des articles de magazines et de livres, les enfants ont maintenant accès à de la pornographie “hardcore” sur Internet à la maison. »

À quel âge doit-on commencer à parler aux enfants de sexe et de pornographie? Matt rappelle que son propre fils l’a questionné sur la pornographie à six ans. Il est clair qu’il avait entendu son père parler du fait qu’il éduquait les gens sur la pornographie. Matt a réfléchi pendant quelques instants avant de répondre, puis a dit à son fils : « La pornographie, c’est des gens qui montrent des parties de leur corps que les maillots de bain devraient couvrir ». Sa suggestion, c’est que les parents s’assoient avec leurs enfants et leur disent qu’ils sont conscients qu’il est possible d’avoir accès à la pornographie partout, et qu’ils sont à l’aise d’avoir des discussions à ce sujet.

« Il est important d’indiquer aux enfants que la technologie est amorale, qu’elle n’est ni bonne ni mauvaise, a-t-il ajouté, mais que c’est la façon dont on l’utilise qui importe », et il suggère que les parents aient des conversations avec leurs enfants, afin de répondre aux questions et de parler de sujets importants comme les égoportraits, les médias sociaux et la pornographie. « Il n’est jamais trop tôt pour entamer une conversation, dit-il. Communiquez avec vos enfants. Entraînez-les à avoir des attitudes responsables sur l’amour et l’intimité. »

Matt a aussi recommandé d’avoir recours au filtrage sur l’Internet au moyen de logiciels comme Covenant Eyes, lequel surveille et filtre les ordinateurs, les appareils portatifs et les téléphones. On peut trouver Covenant Eyes à l’adresse suivante : www.covenanteyes.com.