Montréal

Pour la troisième fois, une messe autochtone aura lieu au Gesú le dimanche 20 juin à 18h, la veille de la Journée nationale des Peuples autochtones, à l’intention de Joyce Echaquan, Raphaël André et des 215 enfants enterrés à Kamloops. Les aînés Tom Dearhouse et Marie-Laure Simon seront présents; Mgr Alain Faubert, évêque auxiliaire de Montréal, présidera. La messe sera diffusée par leur chaîne YouTube grâce à l’accueil et à la générosité des jésuites.

Par Louise Royer - Office de la pastorale sociale

Depuis la procession de la Fête-Dieu de 2019 dans les rues du Centre-ville, d’aucuns auront remarqué une nouveauté : la présence autochtone. Lors de cette procession, Tom Dearhouse de Kahnawake, debout sur la plate-forme mobile aux côtés de l’Archevêque, a encensé le Saint-Sacrement avec de la fumée d’herbes sacrées. Par la suite, deux messes ont eu lieu au Gesú dans cette tradition : l’une en août 2019, à l’occasion du Festival Présence autochtone; et l’autre le 12 décembre 2020, fête de Notre Dame de Guadalupe, pour la prière pancanadienne en solidarité avec les peuples autochtones.

Les cérémonies sont-elles le meilleur chemin vers la réconciliation? Elles sonnent creux si elles ne sont pas le sommet d’une montagne d’autres gestes significatifs d’amour, de justice et de paix. Tout de même, l’Eucharistie a une importance insoupçonnée au premier regard. En effet, au-delà de tous les traités, l’alliance dans le sang du Christ engage au renoncement aux privilèges, aux préjugés et aux rancunes. Elle est un chemin d’action de grâces, de révérence envers la maison commune et d’amour jusqu’au don de sa vie. Les anciens, sensibles aux aspects symboliques et à la réalité profonde des cérémonies, l’ont bien compris. Nombre d’entre eux se sont engagés en pleine conscience dans cette alliance. L’organisme Mission chez nous fait signe que cette alliance est toujours d’actualité.

À Montréal, les manifestations de la foi chrétienne dans une spiritualité autochtone découlent de l’initiative de personnes Ojibwé, Anishinaabeg, Kanien’kehá :ka et Innue  qui croient que leur identité est renforcée par leur foi chrétienne; et que leurs cultures sont un apport essentiel pour  un humanisme chrétien en équilibre avec la création. Ces personnes veulent proposer un espace pour cultiver et exprimer ces identités, avec d’autres. Les responsables s’inspirent d’expériences pastorales -urbaines, œcuméniques-  et sont en train de créer de l’inédit sous le nom de Sainte Kateri au centre-ville. 

Sainte Kateri au centre-ville poursuit une longue histoire de solidarité. Étant elle-même native de Kanesatake, Sœur Marie-Laure Simon, c.n.d.a fondé le Centre Wampum à la suite de la crise d’Oka dans les années 1990, afin de mieux faire connaître et aimer les premiers peuples, Le Centre s’est dissous en 2019. L’Office de la pastorale sociale a adhéré l’an dernier au Réseau de la communauté autochtone de Montréal. Il offre:

  • L’activité des couvertures Kairos – sur la dépossession infligée aux premiers peuples
  • Les cercles A l’écoute des voix autochtones avec le livret lancé en mai par le Centre Justice et foi et le Jesuit Centre
  • Les journées de Retour à l’esprit : ateliers de base et session Semences de réconciliation.


Que ces moments de prière collective procurent de la consolation aux survivant.e.s, provoquent des prises de conscience et soutiennent l’engagement solidaire avec les premiers peuples.

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