Montréal

C’est sous un grand soleil que s’est déroulée le dimanche 22 août dernier la messe en plein air du 125e anniversaire de la Chapelle de la Réparation. Le 100e anniversaire de la présence des Capucins au sein de ce sanctuaire était également souligné. La bonne humeur était au rendez-vous dans l’assemblée de la «grande famille de la Réparation».

Fondée en 1896 par Marie de la Rousselière, la chapelle de la Réparation est installée au creux du Sanctuaire du Sacré-Cœur et de Saint-Padre-Pio. On y retrouve également un grand chemin de croix en nature. 

Marie de la Rousselière, une femme qui aimait l’adoration

L’archevêque, Mgr Christian Lépine qui présidait cette messe d’Action de grâce, a invité l’assemblée à découvrir la vie de cette femme. Elle fut saisie très jeune, à 25 ans, par l’adoration eucharistique du Saint-Sacrement qui devint sa «fondation spirituelle», d’où sa dévotion à construire une chapelle d’adoration à Pointe-aux-Trembles sur les terres de sa famille arrivée au Québec depuis la France. Évidemment influencée par son époque, elle avait une grande dévotion au Sacré-Cœur de Jésus dont le rayonnement était fort au 19e siècle. Dans cette «rencontre», cette «synergie», comme l’exprime l’archevêque, naît son désir de construire une chapelle d’adoration pour la Réparation, l’un des fondements de la dévotion au Sacré Cœur de Jésus. Il s’agit d’une certaine manière de consoler le cœur de Jésus «qui aime, mais devant lequel on est souvent ingrat» par des moments d’adoration. 

Les Capucins, arrivés le 18 avril 1921, ont pris soin de ce lieu jusqu’à maintenant. Lors du mot d’accueil, l’un des frères capucins a présenté un très vieux témoin de tout ce qui fut vécu dans ce sanctuaire...Un vieux chêne rouge de 325 ans !

Une grande respiration 

Ayant conservé son cachet et sa proximité avec la nature, ce lieu, un peu à l’écart de la ville de Montréal, offre un climat exceptionnel pour plonger dans la prière à Pointe-aux-Trembles.
« Un sanctuaire, c’est là pour nous faire respirer, c’est là pour nous faire respirer la vie de Dieu», a lancé Mgr Lépine durant son homélie. « Pour se rendre à un sanctuaire, il faut quitter sa vie quotidienne, il faut se mettre en route, se déplacer pour venir ici et respirer de la vie de Dieu». Mgr Lépine a rappelé l’importance d’avoir des endroits « consacrés à la respiration de l’âme», pour accorder tout comme à la santé du corps, des lieux à la santé de l’âme.

Se laisser sauver

Le thème de l’évangile du dimanche faisait un bel écho à la Miséricorde divine et à la Réparation, dont cette chapelle porte le nom. «À qui irions-nous ? Tu es la Vérité et tu es l’Amour», a exprimé Mgr Lépine dans son homélie. «Quand quelqu’un vient te dire ’’Je viens t’apporter le salut’’, ça veut dire premièrement une chose, c’est que t’as besoin d’être sauvé. On n’a peut-être pas toujours le goût d’entendre ça. Et deuxièmement, quand il nous offre le Salut, il nous offre des chemins de Salut qui sont peut-être pas ceux qu’on choisirait si c’était nous qui nous sauvions nous-mêmes».  L’archevêque a rappelé la grâce de l’adoration qui a porté le projet de Marie de la Rousselière. «On peut pas adorer sans que ça transforme notre vie », a-t-il lancé. 

Une messe d’Action de grâce conviviale

La fraternité franciscaine était présente pour l’évènement, ainsi que la chorale des Pauvres de Saint-François (de Trois-Rivières) qui a accompagné la célébration par le chant. L’archevêque a également salué «la longue tradition de bénévoles» au sanctuaire, depuis 1896 qui permet au lieu de continuer sa mission. 
« La prière est le chemin par où arrive la joie et la paix » pouvait-on entendre en créole lors de la procession de l’offertoire chorégraphiée par un groupe de femmes de la communauté haïtienne à qui ont avait demandé de s’occuper de l’Action de grâce. 

Tous étaient invités à pique-niquer à la fin de la célébration pour que les festivités continuent.