Montréal

Samedi 9 novembre en la Chapelle Notre-Dame-de-Lourdes, Mgr Lépine présidait la célébration de la messe afin de souligner la mémoire des aumôniers militaires ainsi que des militaires issus des Premières Nations.

La soirée a débuté par la cérémonie civile du souvenir au cours de laquelle des couronnes commémoratives ont été déposées dans le chœur. Madame Céline Charron, vétérante, déposait la première gerbe, alors qu'ensuite Mgr Lépine accompagné du Major Général Guy Chapdelaine, aumônier général des armées du Canada, déposait une seconde couronne. Guy Bérubé, vicaire de la paroisse rappelait qu'il y a 101 ans, « à la 11e heure, du 11e jour, du 11e mois » était signé l'armistice qui mettait fin à quatre ans de guerre. Devant une assemblée grave et recueillie, a retenti alors la dernière sonnerie au clairon suivie de 2 minutes de silence et de l'élégie interprétée à la cornemuse.
La cérémonie civile s'est achevée par un rite de purification autochtone avec la plume et la sauge.

Au moins 4500 membres des premières nations dans les combats.

Dans une église comble où des chaises supplémentaires avaient dû être installées, la messe commençait alors. C'est sur l'air de l'Ode à la joie de Beethoven joué à l'orgue par Laurent Martin que Mgr Lépine et les prêtres présents sont entrés en procession. Le Père Guy Bérubé prenait alors la parole pour rendre hommage à tous ceux qui, « membres réguliers de l'armée, conscrits ou volontaires se sont lancés dans les combats pour se battre et sauver la liberté ». Il a rappelé le rôle des aumôniers militaires présents sur les champs de bataille qui administraient les dernières soins spirituels et avaient la lourde charge de consoler les familles éplorées par la perte de l'un des leurs. Il a aussi souligné le rôle des 4500 membres des premières nations. Les soldats, infirmières et civils ordinaires autochtones ont, en effet, apporté une contribution majeure à l’effort de guerre du Canada au cours de la Première Guerre mondiale. « Nous n'oublierons jamais ceux qui ont donné leur vie pour sauver la patrie, la paix et la liberté dont nous profitons ici et maintenant. »

L'Amour ne passera jamais

Après la proclamation de l'Evangile, c'est le Major Général Guy Chapdelaine qui prononçait une homélie pleine d'espérance. En ce jour de commémoration il rappelait que Dieu « n'est pas le Dieu des morts mais le Dieu des vivants. Si aujourd'hui nous évoquons la mort c'est pour mieux vivre et se rappeler des milliers de canadiens et canadiennes qui ont donné leur vie pour nous ». Il faisait alors le parallèle avec le livre des martyrs d'Israël et tous ceux qui sont morts pour ne pas renier leurs convictions et leur fidélité à leur Dieu. S'il est certes difficile de quitter ceux qu'on aime, les retrouvailles sont toujours pleines de joie et d'amour. Ainsi faudrait-il voir la mort comme des retrouvailles à venir : « On ne se quitte pas pour toujours (...) et l'Amour ne passera jamais ».

 Il a ensuite invité l'assemblée à réfléchir à ce qui aurait plus de valeur que notre propre vie. C'est assurément « l'établissement du règne de Dieu, l'Amour quand règne la haine, le Pardon quand règne l'offense : l'avenir dépend de notre engagement au quotidien ».

Le Père Chapdelaine terminait son homélie en soulignant que faire mémoire permettait de « mieux vivre le présent pour apprendre du passé et s'en inspirer ». S'inspirer du courage des militaires afin de mener à bien « le combat de la justice et de l'amour ».

Cette célébration eucharistique pleine d'humilité et de simplicité, était ensuite suivie d'un concert hommage par la Musique civique de Montréal. Le concert de 50 minutes sur des airs militaires était ponctué de pièces des Buffalo Hat singers, un impressionnant groupe musical autochtone.