Pape François

(Radio-Vatican) Le pape François est rentré à Rome dimanche 26 juin 2016 au terme de son voyage de trois jours en Arménie, la 22e nation qu'il visite en 14 voyages apostoliques. Un baume de miséricorde dont avait grandement besoin l'Arménie, une terre blessée par l'histoire et l'actualité.

Merci Pape François : cette parole qui apparaissait déjà sur les panneaux publicitaires de la capitale arménienne avant même l'arrivée du Saint-Père a été répétée lors de son départ. Cette visite a apporté une consolation à l'Arménie, un peuple éprouvé, isolé, traumatisé, qui avait besoin d'une étreinte.

La reconnaissance explicite du terme de « génocide » lors du discours du Pape au Palais présidentiel et sa visite au Mémorial des victimes de 1915 ont beaucoup touché les Arméniens. Le traumatisme est encore vif et l'Arménie garde une sensibilité extrême face à la persécution des chrétiens d'Orient. La présence de réfugiés syriens en Arménie ravive ce souvenir.

Les gestes posés par le Saint-Père vis-à-vis du catholicos Karékine II ont posé des jalons importants pour une meilleure coopération entre les Églises, aussi bien en Arménie même que dans la diaspora. Et cette visite du chef de l'Église catholique a permis aux Arméniens de se confronter à une expression chrétienne portée vers l'universel et non pas la seule défense d'une identité.

Une démarche très difficile dans un contexte de guerre larvée avec la Turquie et surtout l'Azerbaïdjan. Les combats du printemps dernier dans le Haut-Karabakh, appelés ici « la guerre des quatre jours », avaient suscité un intense regain de nationalisme, qui marque encore les paroles de l'homme de la rue comme celle des hommes d'Église.

En se rendant en Arménie trois mois avant l'Azerbaïdjan, François a peut-être posé les jalons d'un dialogue et d'une réconciliation qui semble encore difficile à concrétiser. L'avenir dira quels seront les fruits de cette pastorale de la miséricorde.