Poursuivant dans la lignée qu’il a entreprise lors de la rencontre du 21 novembre dernier, Mgr Paul-André Durocher, archevêque de Gatineau, s’est entretenu le mercredi 3 février au soir, par vidéoconférence avec 250 participants venus l’entendre traiter de leadership transformationnel dans l’Église.

En écho à quelques notions qui nous avaient été présentées par Brett Powell peu de temps auparavant, Mgr Durocher a décrit 5 habiletés du leader mobilisateur en les mettant en parallèle avec l’attitude de Jésus dans les Évangiles.  En prenant le Christ comme modèle et en se « conformant » à lui, il estime, en s’inspirant de l’épitre aux Romains 8, 11 que « si l’Esprit qui a fait de Jésus un leader habite en vous, Celui qui a fait de Jésus un leader fera grandir en vous ces mêmes habiletés par le même Esprit qui habite en vous ».  

Les habiletés du leader :

1. Inspirer une vision commune et engager les autres dans cette vision partagée.
    
2. Transformer ses valeurs en vertus : Nous sommes habitués de parler de valeurs.  Nous accordons de la valeur à des principes, des notions.  Mais une valeur devient une vertu lorsqu’elle est appliquée et mise en pratique dans notre vie personnelle.  L’exemple de la santé est parlant.  Tous s’entendent sur le fait que la santé puisse être une valeur importante, mais elle devient vertu lorsque nous faisons de l’exercice ou que nous surveillons notre alimentation.
    
3. Défier le statu quo en cherchant à s’améliorer soi-même constamment.
    
4. Libérer les forces vives en encourageant les collaborations et en partageant nos responsabilités (à ce propos, Mgr Durocher nous a livré d’intéressantes considérations sur la notion de pouvoir).
    
5. Finalement, encourager les cœurs en reconnaissant la contribution réelle des gens, en cherchant à valoriser leurs talents et en prenant le temps de se réjouir et de fêter ensemble.

Bien que toutes ces habilités commencent par un travail sur soi-même, Mgr Durocher nous a donné beaucoup de pistes pour revoir nos dynamiques en équipes pastorales et en communautés.  Dans la foulée des efforts de transformation missionnaire de notre Église, il a attiré notre attention sur certains écueils telle cette tendance où, pour se soustraire aux nécessaires transformations, on cherche à tout contrôler ce qui peut contribuer à démobiliser notre entourage.  

Par ailleurs, tous diront reconnaitre l’importance de changements, mais par contre qu’ils n’ont plus ni l’âge ni l’énergie pour s’y consacrer.  Qu’à cela ne tienne, Mgr Durocher nous dit qu’il existe plusieurs niveaux d’implication possible ; s'informer sur les perspectives de changements, en informer notre entourage, encourager les autres à y prendre part si nous ne pouvons pas le faire nous-mêmes, etc.  Bref, une foule de petits moyens qui motivent les personnes à s’investir à la tâche plutôt qu’à les décourager.

Plusieurs fois, Mgr Durocher nous a répété que le bon leader se met au service des autres et cherche à libérer les talents et les capacités des autres.  Que pouvons-nous faire seuls?  N’est-ce pas le propre de l’Église d’être en communauté et d’agir ensemble en communion?  Pour clore cette rencontre, Mgr Durocher termina par cette dernière parole de sagesse qui apaisa les impatients et les activistes : « Certains sèment, d’autres récoltent ».

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