Le Tournant missionnaire est bien amorcé à Montréal
Montréal
Le 14 septembre 2018, Mgr Christian Lépine lançait un grand chantier diocésain sous le thème « Ensemble en mission! » Les artisans de ce chantier cheminent depuis bientôt un an. En cette fin d’année pastorale, voici un portrait de la situation.
Le lancement d’un grand chantier
Depuis la publication de l’exhortation apostolique du pape François, « La joie de l’Évangile », en 2013, toute l’Église du Québec est en ébullition et le diocèse de Montréal ne fait pas exception. Répondant à la demande du pape et convaincu que notre Église diocésaine doit entreprendre un « tournant missionnaire », Mgr Christian Lépine lançait un grand chantier diocésain le 14 septembre dernier à la cathédrale avec ces mots : « Évangéliser, c’est évangéliser les pauvres. Si on n’évangélise pas les pauvres; on n’évangélise pas! ». Il dira aussi qu’il ne faut pas attendre d’être prêt pour partir en mission, car c’est par la mission elle-même qu’on apprend et qu’on se renouvelle. Exhortant les fidèles du diocèse à mettre la main à la pâte pour faire de notre Église une manifestation de la tendresse et de la proximité du Christ dans le tissu humain d’ici, il nous a lancé ce mot d’ordre : « Ensemble en mission ».
La réponse paroissiale
Depuis ce jour, bien que ce ne soit pas encore visible, un énorme travail préparatoire a touché l’ensemble de l’Église diocésaine, des paroisses et de la curie. En effet, des leaders des communautés d’une même région se regroupent ensemble sous l’appellation de doyenné. Ces regroupements réunissent les prêtres, parfois avec leurs équipes pastorales et parfois même avec quelques paroissiens proches collaborateurs. Outre une réponse au mot d’ordre de l’Archevêque, ces rencontres de doyennés permettent aux paroisses voisines de se rencontrer et de mieux se connaître, dans un premier temps. Voulant aller plus loin, ces rencontres visent à mobiliser progressivement les acteurs pastoraux et les fidèles pour former des tables de réflexion et de travail avec le vif désir d’identifier des initiatives novatrices pour être une présence d’Église davantage missionnaire, proche des périphéries, proche des préoccupations des personnes qui ne sont pas des «habitués» des paroisses, proche des enjeux des quartiers de nos villes.
L’archevêque a indiqué à tous son désir de voir l’Église de Montréal se transformer pour devenir une Église en sortie. Il nous a aussi indiqué le chemin à suivre pour devenir une Église missionnaire. C’est ensemble, par la prière et en « voyant – discernant – servant » (adapté du Voir-Juger-Agir) que nous y arriverons. L’archevêque ne peut déterminer pour l’ensemble du diocèse quelles seront les actions missionnaires à entreprendre. La grandeur du diocèse, la diversité de ses habitants et la multitude des problématiques individuelles, familiales et collectives imposent des actions locales et ciblées. C’est la raison pour laquelle localement les acteurs paroissiaux se mettent à l’œuvre, s’appuyant sur les structures ecclésiales (paroisses, doyennés) pour aller à la rencontre de réalités civiques : les quartiers de nos villes. En effet, qui est mieux placé pour connaître et agir sur les enjeux concrets qui touchent les gens que les paroissiens qui habitent ces quartiers et qui sont les proches voisins de ceux dont on dit qu’ils sont en périphérie? Notre présence d’Église en sera une de proximité dans la réalité quotidienne des personnes plutôt qu’à travers des structures ecclésiales dans lesquels peu de gens se reconnaissent.
L’engagement de l’Archevêque
Pour soutenir ce grand chantier et les efforts des acteurs paroissiaux, l’Archevêque de Montréal a déjà pris plusieurs mesures :
- Il a mandaté ses quatre vicaires épiscopaux pour accompagner et aider les acteurs paroissiaux à travailler ensemble;
- Il a mobilisé des travailleurs diocésains pour élaborer une série d’outils démographiques, sociologiques, statistiques et pastoraux qui aideront les acteurs pastoraux et les gens des milieux à faire un portrait juste de leur quartier;
- Il procède à la mise sur pied d’équipes de travail diocésaines pour alimenter et soutenir les efforts de tous;
- Il a mandaté certains de ses collaborateurs pour élaborer des solutions, afin d’alléger le fardeau administratif qui pèse sur ses pasteurs et sur les conseils de fabriques;
Des défis à relever
Pour réellement se faire proche de la vie des gens à travers un tissu humain diversifié et pour développer des actions missionnaires locales, il faut que l’Église recours à la richesse de sa propre diversité. Jusqu’à présent, les communautés chrétiennes francophones, anglophones et les communautés culturelles cohabitaient sans vraiment se connaître; voilà qu’il va falloir inventer une dynamique pour lever ces solitudes et pour travailler ensemble au sein de quartiers qui sont eux-mêmes à l’image d’une diversité culturelle plurilinguistique. Prenons pour exemple les épiceries et les banques. Ne sont-elles pas insérées au cœur de la vie de quartier sans distinctions linguistiques ou culturelles? N’en est-il pas de même pour des enjeux sociaux qui touchent davantage certains quartiers : gentrification, tensions raciales, aménagements urbain déficients, etc.
Un autre défi, et non le moindre, est la mobilisation des fidèles pour une action qui n’est pas le seul fait d’un petit nombre de paroissiens dévoués. De nos jours, la foi est vue comme une dimension personnelle qui se vit dans l’intimité. Les baptisés qui s’engagent le font soit en paroisse pour rencontrer des besoins paroissiaux, soit dans des œuvres caritatives ou profanes sans qu’ils aient à témoigner des raisons de leur engagements. Une Église missionnaire c’est tout le peuple de Dieu qui, à l’image du Christ, marche parmi le monde, soulage les souffrances et prend soin de chacun pour « qu’ils aient la vie en abondance ».
Et dans un avenir proche…
On comprendra que ce chantier diocésain est un énorme effort de dépassement de nos habitudes et nos structures ecclésiales pour devenir présence de Dieu là où sont les gens. Il ne s’agit pas de renoncer au zèle que nous mettons à nos actions pastorales en cours, mais plutôt d’aller aussi à la rencontre de tous ces gens qui ne trouvent pas le chemin vers nous.
Reprenant la démarche qui nous est proposé par notre Archevêque; Voir – Discerner – Servir, dans la première étape, celle du Voir, les acteurs paroissiaux se rassemblent et apprennent à se connaître. À travers un réel exercice de mieux comprendre les réalités locales, ils chercheront à s’adjoindre toute personne de bonne volonté pour participer à l’exercice. Ils pousseront l’audace jusqu’à tenter de manifester leur intérêt pour la vie des gens en allant à la rencontre des personnes et organismes insérés dans les quartiers sans nécessairement avoir des liens avec l’Église. Sans en savoir aujourd’hui les noms et les modalités, il faudra s’attendre à ce qu’il y ait localement la tenue de rencontres, de forums, de tables de dialogue qui permettront, avec l’aide de l’Esprit Saint, de discerner les pistes d’une présence d’Église pertinente, aimante et agissante dans la réalité concrète des gens d’ici.
Dans les prochains mois, une nouvelle section du site Internet diocésain sera consacrée à ce « Tournant missionnaire ». Des explications sur le projet, les prochaines étapes et les dernières nouvelles reliées à ce chantier diocésain seront alors mis à votre disposition.
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2 Commentaire
Commentaires
Dans le quartier Rosemont le Pasteur Pierre Rivard et la paroisse avec plusieurs lieux de culte et un bon équipe pastoral et travail missionnaire est isolé...pas de Doyenerie.
Un conseil à vous donner : demander Mgr Dubost, nouvel administrateur du diocèse de Lyon nous donner une retraite où la mission est abordé..au nous donner de la formation missionnaire. Nous avons besoin des agents missionnaires.
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