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C’est une nouvelle année record pour l’organisme international de charité catholique Aide à l’Église en Détresse (AED). Une année exceptionnelle qui a aussi vu les crises se multiplier.

En effet, grâce aux 22 bureaux nationaux établis à travers le monde, un peu plus de 175 millions de dollars ont été amassés afin de soutenir 6 209 projets majoritairement pastoraux, presque 600 de plus qu'en 2014.

« Bien sûr, nous sommes heureux de constater que les bienfaitrices et bienfaiteurs d'AED sont toujours d'une grande générosité et répondent aux différentes demandes avec autant de vigueur », déclare Marie-Claude Lalonde, directrice nationale. « Mais, dans un autre sens, il est aussi difficile de constater que cette augmentation provient - en partie - de l'urgence créée par des conflits qui n'en finissent plus, comme en Syrie ou bien en Irak ».

Juste au Canada, la crise des réfugiés syriens a permis au bureau canadien d'amasser 460 000 $, un montant important pour la branche canadienne qui a fini l'année avec des dons totalisant près de trois millions de dollars, un record là aussi. « Notre rôle est de soutenir les communautés catholiques locales qui, elles, soutiennent les personnes réfugiées et déplacées avec de l'aide d'urgence », rappelle Mme Lalonde.

« Il y a aussi d'autres projets qui ont pour but de garder les chrétiens au Moyen-Orient et d'arrêter leur exode, un phénomène que certains Patriarches comparent à un tsunami! Ainsi, nous soutenons Mgr Jean-Clément Jeanbart à Alep, en Syrie, avec un projet appelé Construire pour rester. Comme son nom l'indique, il s'agit de rebâtir - malgré la guerre! - des habitations pour que la population chrétienne retrouve un toit. »

Autres points chauds : Afrique du Nord, Chine, Inde

Dans le Rapport canadien d'activités 2015 qui sort ce jeudi 14 juillet, d'autres points chauds sont à surveiller. Ainsi en Afrique, ce n'est pas tant la pauvreté matérielle qui retient l'attention que la montée d'un Islam plus fondamentaliste, dans des pays qui ont pourtant connu depuis des centaines d'années une tradition très modérée, très inculturée et qui cohabitait avec les animistes et les chrétiens. À ce chapitre, il y a aussi beaucoup d'inquiétudes concernant les minorités chrétiennes d'Afrique du Nord qui s'inquiètent quant à la montée des groupes terroristes, particulièrement en Libye.

En Chine, les chrétiens subissent de nouveau des périodes de persécution plus importante - emprisonnement, mise en résidence surveillée et campagne de destruction de croix et de lieux de cultes - ce qui n'empêche pas les conversions au christianisme d'être nombreuses. « Le pouvoir d'attraction des paroisses catholiques ne se dément pas, surtout auprès des jeunes citadins instruits », peut-on y lire.

Dans le sous-continent indien, l'inquiétude est grande concernant la liberté religieuse. Le parti politique au pouvoir, le BJP, a toujours pour but de créer une nation pure, uniquement menée par les valeurs de l'hindouisme. Et, si dans certaines régions son influence est relative, ailleurs elle est marquée par des exactions, des tracasseries administratives et des injustices. En 2015, deux religieuses ont été violées dans l'État du Bengale. « Et ce ne sont pas des incidents isolés », estime Véronique Vogel, responsable de projets pour l'Inde.

« La lecture du Rapport d'activité est essentielle pour saisir l'ampleur de la tâche », conclut Marie-Claude Lalonde. « Et ce n'est qu'un aperçu de nos milliers de partenariats, eux qui permettent aux Églises locales de répondre aux besoins spirituels, mais aussi matériels, des sociétés où elles évoluent. »

Le Rapport annuel d'activités 2015 peut être téléchargé ici