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Petite histoire du frère André

Texte

Alfred Bessette est né le 9 août 1845, dʼune famille de 13 enfants, à Saint-Grégoire dʼIberville, sur la rive sud de Montréal. Il devient orphelin à 12 ans. Alfred est pauvre et sans instruction, comme bien dʼautres à lʼépoque.

Il attire cependant lʼattention par ses longues séances de prière et ses privations. Sa mère lui avait inculqué une dévotion à Saint Joseph en qui il a une confiance sans borne. Il pratique très tôt divers métiers manuels. Mais sa petite taille, sa santé fragile et son manque de force physique nuisent à son rendement.

Vers 1868, Alfred cherche intérieurement sa voie. Il se confie au curé André Provençal de Saint-Césaire, dans le diocèse de Saint-Hyacinthe, qui tente de le faire entrer dans la Congrégation de Sainte-Croix. Il devient portier au collège Notre-Dame , à Montréal en 1870. À cause de son état de santé et de son peu dʼéducation, les autorités religieuses hésitent à lʼaccepter dans la congrégation. Mais le nouveau maître des novices interviendra en disant : « Si ce jeune homme devient incapable de travailler, il saura au moins bien prier ».

Alfred Bessette fera sa profession perpétuelle à 28 ans, le 2 février 1874. Il prend le nom de frère André, en hommage au curé Provençal. On lui confie la fonction de portier quʼil assumera jusquʼen 1909. Mais il accomplira bien dʼautres tâches tel que le balayage, lʼentretien des lampes, la visite aux malades, les commissions, comme « un homme à tout faire », dira-t-il modestement.

Il arrive que des visiteurs confient leur maladie aux prières de frère André. Dʼautres lʼinvitent à leur maison. Il prie avec eux, leur remet une médaille de saint Joseph, leur suggère de se frictionner avec quelques gouttes de lʼhuile dʼolive qui brûle devant la statue du saint, dans la chapelle du collège. Durant de longues heures, chaque jour, il écoute brièvement les malheurs de chacun qui le quitte avec foi et confiance. Curieusement, de nombreuses personnes se déclarent ensuite guéries ou soulagées.

Le nombre de visiteurs malades va croissant et lʼon craint la contagion. La direction demande au Frère André de traverser la rue et de se placer à lʼarrêt du tramway (transport en commun) dans lʼabri en face du collège. Il amène prier les visiteurs devant une statue de saint Joseph située dans une niche sur le mont Royal.
Puis il projette de construire un oratoire en lʼhonneur de saint Joseph. Il en obtient lʼautorisation, à condition de trouver les fonds. Le premier sanctuaire dédié à saint Joseph fut inauguré le 16 octobre 1904. Il sera agrandi à quatre reprises à cause des milliers de pèlerins qui affluent dʼannée en année.

La réputation de sainteté de frère André se répand à travers le monde. Il sʼen défend avec humilité sʼen remettant à Dieu qui guérit, par lʼintermédiaire de saint Joseph. Il meurt le 6 janvier 1937 à lʼâge de 91 ans. Durant une semaine, près dʼun million de gens braveront le mauvais temps pour défiler devant sa dépouille. Dès 1941, on multiplie les démarches pour quʼil soit reconnu comme un saint. Il sera finalement canonisé le 17 octobre 2010.

Rolande Parrot