Montréal

C’était un vendredi 13, mais qu’à cela ne tienne ; la cathédrale de Montréal, notre cathédrale, allait être consacrée à Dieu dans une fête majestueuse, au milieu des acclamations.

« On avait pris pour acquis, raconte en souriant l'archevêque de Montréal, Mgr Christian Lépine, que notre cathédrale était consacrée... Eh bien non! On s'est rendu compte qu'elle ne l'était pas, il y a quelques années, quand on s'est mis à chercher les croix de consécration... Quand on a vu qu'il n'y en avait pas, on a fait des recherches, et on a constaté cet oubli inimaginable » (Pour la petite histoire de cet oubli, cliquez ici)

Pour cette solennité, Mgr Lépine était entouré du nonce apostolique au Canada, Mgr Luigi Bonazzi, ainsi que de plusieurs évêques, notamment Mgr Lionel Gendron, nouvellement élu président de la Conférence des évêques du Canada, et Mgr Noël Simard, élu lui aussi récemment président de l'Assemblé des évêques du Québec. Étaient présents également, près d'une centaine de prêtres, diacres, séminaristes, religieux et religieuses. Le maire de Montréal, Denis Coderre, était aussi de la fête.

La cathédrale était décorée comme aux jours de noces! C'est le vicaire de la cathédrale, l'abbé Julien Huron, qui a veillé à la beauté de cette fabuleuse célébration: « c'est un artiste dans l'âme, raconte l'abbé Stéphane Roy, aumônier à l'Établissement de détention de Montréal (Bordeaux). Pour lui, le beau, est un attribut de Dieu, et il a enrichi le cérémonial de rituels anciens de l'Église qu'on ne voyait plus, comme par exemple, les flammes qui vont brûler sur l'autel. Ça fait des mois qu'il travaille à ça. C'est un charisme qu'il a, et je crois que notre archevêque a su le reconnaître. »

L'archevêque, Mgr Christian Lépine, oint une croix de consécration.

La consécration d'une église est le plus grand des sacramentaux. Le rituel veut rappeler les trois sacrements de l'initiation chrétienne: l'aspersion qui évoque le baptême, l'onction du saint chrême sur les douze croix de consécration et l'autel, comme la confirmation, et puis la célébration de l'eucharistie qu'on célèbre sur l'autel. « C'est comme l'initiation du bâtiment; l'église est dédiée au culte pour le Seigneur, raconte l'abbé Huron. Le chœur est fleuri comme un jardin, de façon très régulière, avec des vases, ce qui rappelle le Jardin d'Eden, et ici la Jérusalem nouvelle sauvée par le Christ! », explique l'artiste.

Lors de son homélie, Mgr Lépine a insisté sur l'importance du lieu comme accueil: « Cette cathédrale, elle est là pour vous. Elle est là pour Jésus-Christ. C'est un espace missionnaire, un espace de rencontre... elle n'est pas là pour elle-même! L'Église n'est pas là pour elle-même; mais pour toute l'humanité. Les divisions sont une perte de temps. Le temps est à la mission. Cette consécration annonce un renouveau, un temps d'espérance, et l'espérance, comme dit Charles Péguy, c'est ce qui nous fait aller de l'avant! La charité et la foi ont besoin de l'espérance. »

La consécration de la Basilique-cathédrale Marie-Reine-du Monde de Montréal est l'aboutissement du Triduum diocésain. Le tout avait débuté le 29 septembre en la fête des saints archanges Michel, Gabriel et Raphaël pour s'unir dans la prière et l'adoration avec les anges et les archanges. Puis, le 7 octobre, en la fête de Notre-Dame-du-Rosaire avec la méditation du chapelet, la sainte messe et la consécration du Canada au Cœur Immaculé de Marie; pour se terminer par ce 13 octobre, jour du 100e anniversaire de la dernière apparition de la Vierge de Fatima.

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