L’accueil : le ciment de l’Église
Montréal
L’Église québécoise est belle, notamment grâce à la richesse de la diversité des fidèles qui la composent! Comment pouvons-nous cependant concilier nos manières de fonctionner, vu les différences qui la composent, pour mieux les mettre au service de notre monde?
« Quitte la terre de ton père et va là où je te le dirai » Gn 12, 1
Samedi dernier, au siège de l’archevêché de Montréal, se tenait la première édition d’une journée de formation peu ordinaire. La problématique était de savoir comment accueillir les acteurs pastoraux venus d’ailleurs. Ils sont prêtres, diacres, membres d’un institut de vie consacrée ou laïcs en mission. Ils apportent avec eux leur vision du culte, leurs habitudes et manières de faire. Si cela est une richesse, il leur faut cependant s’adapter aux réalités québécoises. La loi sur les fabriques, parce que propre au Québec, illustre parfaitement les enjeux d’adaptation de ces nouveaux acteurs pastoraux, mais également de leur accompagnement par l’Église d’ici. Dans quelle cadre doivent-ils agir, quels processus doivent-ils utiliser, comment doivent-ils prendre leur place?
Accueillir c’est aussi accepter d’être accueilli
Les enseignements de cette journée étaient offerts par le professeur Martin Bellerose, directeur de l’Institut de pastorale des Dominicains et spécialiste en théologie de la migration. Très rapidement, il en est venu à expliquer les clefs d’une intégration réussie. Pour ce faire, il a analysé et expliqué de nombreux passages de la Bible. De l’Ancien Testament au Nouveau Testament, il nous a montré que la Bible nous invite sans cesse à être à l’image des premières communautés chrétiennes. C’est-à-dire à évangéliser et à recevoir l’évangélisation venue d’ailleurs. Citant la Genèse, il a dit : « Accueillir, c’est faire l’action “d’aller vers l’autre”, mais cela implique également une réciprocité ». Ses enseignements du matin se sont déroulés dans un dialogue permanent avec l’assemblée. Conjointement avec le professeur, celle-ci est arrivée à la conclusion que la capacité de chacun à s’ajuster aux autres tous en gardant son identité propre était les clefs d’une vie communautaire belle, profonde et paisible.
« Le corps ne fait qu’un, il a pourtant plusieurs membres; et tous les membres, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps. » 1 Co 12, 12
Après les enseignements théoriques du matin, le professeur Martin Bellerose a proposé de débattre en petit groupe l’après-midi. L’objectif était de comprendre qu’elle était les écueils dans lesquels il ne fallait pas tomber lorsqu’on accueille quelqu’un ou lorsqu’on est accueilli. Il en a profité pour rappeler que notre ennemi n’est pas l’incompréhension du prochain, mais bien le Malin qui utilise, comme moyens pour parvenir à ses fins, la division, la peur et le jugement. Pour mieux prévenir ses attaques, il nous a incités à revenir vers ce qui fait l’essentiel, la finalité profonde de notre foi : notre relation au Christ. Cette relation qui permet d’aimer et être aimé et ainsi, avec plus de sens, qui aide à se mettre humblement au service les uns des autres.
Et pour l’avenir?
Cette première édition fut une réussite, les participants furent très contents de ces bons moments de communion. Le repas partagé, ainsi que le temps de réflexion en petit groupe, a permis à chacun de s’exprimer sur le sujet et d’apprendre à mieux se connaître. Le professeur Martin Bellerose a confirmé qu’il pensait déjà à rééditer l’aventure. Il espère que cette journée de formation deviendra, au fil du temps, un rendez-vous incontournable pour se comprendre, pour mieux s’accueillir et pour cheminer ensemble à la suite du Christ.
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